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  • IL FIORE
  • Montpellier^ Imprimerie centrale dii Midi .
  • 1^^\t>s,
  • PUBLICATIONS SPÉCIALES
  • DE LA SOCIÉTÉ E^OUR L'ÉTUDE DES LANGUES ROMANES
  • NEUVIEME PUBLICATION
  • IL FIORE
  • POÈME ITALIEN DU XIIl'^ SIÈCLE, EN CC XXXII SONNETS
  • IMITÉ DU ROMAN DE LA ROSE
  • PAR DURANTE
  • Texte inédit publié avec fac-similé. Introduction et Notes
  • PAR FERDINAND CASTETS
  • Professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier
  • Membre de la Société pour l'Étude des Langues romanes
  • MONTPELLIER
  • AU BUREAU DES PURLICATIONS
  • DE LA SOCIÉTÉ POUR l'ÉTUDE DES LANGUES ROMANES
  • M DCCC LXXXI
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  • IL FIORE
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  • Montpellier, ImprimenV centralp du Midi.
  • IL FIORE
  • POEME ITALIEN DU XIII'' SIÈCLE
  • En ce XXXII Sonnets
  • IMITÉ DU ROMAN DE LÀ ROSE
  • PAR DURANTE
  • Texte inédit publié avec fac-similé, Introduction et Notes
  • PAR FERDINAND CflSTETS
  • Professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier
  • Membre de la Société pour l'Etude des Langues romanes
  • PARIS
  • MAISONNEUVE ET 0% ÉDITEURS
  • 25. Quai Voltaire, 55
  • M DCCC LXXXl
  • PRÉFACE
  • La bibliothèque de la Faculté de médecine de Mont-
  • pellier possède un manuscrit provenant du fonds du prési-
  • dent Bouliier, coté H 438 et intitulé « Bornant de la Rose,
  • par M. Jean Mehun. — Sonnets et chansons en vers du dict
  • Romant, » C'est un petit in-4o de 139 feuillets. Il est formé
  • de deux cahiers d'origine différente. Le premier (parche-
  • min), comprenant 110 feuillets, est un texte du Roman delà
  • Rose écrit sur deux colonnes, sans autre ornement que des
  • lettres coloriées au commencement des chapitres ; il est
  • tout entier d'une même main, est à peu près complet et
  • paraît dater du XIV siècle. On a relié et paginé à la suite
  • le manuscrit italien (vélin) dont je reproduis le texte. Les
  • 232 sonnets y sont contenus à raison de quatre à la page ;
  • l'écriture est élégante plutôt que régulière, en général
  • lisible, bien que jaunie par le temps. Chaque sonnet com-
  • mence par une majuscule coloriée et porte un titre dis-
  • tinct, sauf le premier et les vingt-quatre derniers, où la
  • place pour le titre est restée en blanc. L'écriture semble
  • du XV^ siècle. L'ouvrage n'a pas de titre ; j'ai proposé celui
  • de II Fiore, parce que dans le texte il est toujours question
  • d'une fleur et jamais d'une rose. Trois vers entiers et une
  • fin de vers, dont la lecture offrait sans doute trop de diffi-
  • culté, ont été laissés en blanc.
  • On trouve dans le catalogue général des bibliothèques
  • •les départements quelques détails sur ces sonnets qui suf.
  • firent à M. A. d'Ancona, Tillustre auteur de publications
  • concernant les premiers siècles de la littérature italienne,
  • pour reconnaître que le manuscrit 438 contient une rédac-
  • tion italienne, un rifacimento du Roman de la Rose. D'autres
  • indications que lui fournit M. de Andreis, consul du royaume
  • d'Italie à Montpellier, le confirmèrent dans cette opinion,
  • et il songea à éditer un texte dont personne avant lui
  • n'avait soupçonné l'importance. Mais, si la bibliothèque
  • est ouverte à tous, le règlement ne permettait pas que les
  • manuscrits fussent prêtés au dehors, ni surtout exposés aux
  • dangers d'un voyage. M. d'Ancona, ne pouvant venir à
  • Montpellier, s'entendit avec M. le professeur E. Monaci,
  • directeur du Giornale di filologia romanza^ auteur de la
  • précieuse édition du Canzoniere 'portoghese^ en vue d'ob-
  • tenir une copie des sonnets par l'intermédiaire de la So-
  • ciété pour l'étude des langues romanes. C'est ainsi que
  • le Comité décida, sur la proposition de son secrétaire,
  • M. Roque-Ferrier, non seulement d'offrir à MM. d'Ancona
  • et Monaci une copie de ce texte, mais encore de le faire
  • paraître à ses frais dans ses publications spéciales. En at-
  • tendant, M. Monaci publia dans le Giornale di filologia ro-
  • manza {jnìWet 1878), un article oìi, après avoir dit ce qui
  • précède et annoncé qu'une fois la copie reçue il en prépa-
  • rerait l'édition en collaboration avec son ami M. d'Ancona,
  • il donnait les titres de tous les sonnets et le texte des trois
  • premiers et du dernier, texte fourni par M. le professeur
  • Boucherie.
  • Nouveau venu à Montpellier et dans la Société, j'ignorais
  • ce projet dont diverses circonstances avaient ajourné la réa-
  • lisation, et c'est ainsi que je me suis engagé dans la publi-
  • cation d'un texte qui me semblait mériter d'être rendu à la
  • lumière,mais dont la lecture et la reproduction n'étaient pas
  • VII
  • sans offrir des difficultés nombreuses. Une fois renseigné,
  • je me suis empressé de me mettre en rapport avec MM.
  • d'Ancona et Monaci. Si par un scrupule devant lequel j'ai
  • dû m'incliner, ils n'ont pas consenti à reprendre une part
  • principale dans une publication déjà commencée en dehors
  • de leur concours, ils n'ont pas refusé de s'j intéresser.
  • La lecture du texte a suggéré à M. d'Ancona des remar-
  • ques qu'il a bien voulu me communiquer, et auxquelles
  • M. Monaci a eu l'obligeance d'ajouter les siennes: ils
  • m'ont autorisé à publier ces notes avec les miennes, et l'on
  • trouvera naturel qu'elles soient restées en italien. Il est à
  • peine besoin de dire que les corrections proposées ne ten-
  • dent point à résoudre incidemment la question encore pen-
  • dante des rimes qui nous paraissent inexactes; la critique
  • se décidera, quand elle aura sous les yeux un plus grand
  • nombre de documents où les leçons des manuscrits soient
  • fidèlement reproduites ; mais c'est rendre service au lecteur
  • que d'indiquer, dans un texte qui lui est complètement nou-
  • veau, les points qui présentent quelque difficulté, et de lui
  • offrir d'abord une solution acceptable.
  • Qu'il me soit permis d'adresser ici mes remerciements à
  • MM. d'Ancona et Monaci pour leur collaboration officieuse
  • à la publication de ces sonnets, qui, inspirés à un Italien,
  • il y a six cents ans, par la lecture d'un roman français,
  • reparaissent aujourd'hui en France avec l'appui et les
  • encouragements de la science italienne.
  • Montpellier, 20 février 1881.
  • INTRODUCTION
  • En dépit de fautes matérielles dues à l'inattention du copiste ou
  • au mauvais état du manuscrit qu'il avait sous les yeux, le texte des
  • Sonnets de la Fleur est évidemment toscan. C'est une œuvre du
  • bon siècle, et ni les archaïsmes, ni les gallicismes qu'elle contient,
  • ne surprendront les amateurs de l'ancienne littérature italienne.
  • Le plan que s'est tracé l'auteur est fort simple : tandis qu'un An-
  • glais, qui n'est probablement pas Chaucer, entreprend une traduc-
  • tion complète et la laisse inachevée, le poëte italien condense en
  • 3248 vers l'histoire de la conquête de la Fleur. Les descriptions,
  • les récits mythologiques, les digressions philosophiques disparais-
  • sent, mais les discours et les dialogues, cette partie vraiment dra-
  • matique et de beaucoup la plus intéressante du grand poëme,
  • sont traduits ou résumés sans que rien d'important soit omis. Ami,
  • Faus-Semblant, la Vieille prennent tour à tour la parole et nous ex-
  • posent leur célèbres théories. Le discours de Faus-Semblant me
  • semble traité avec un soin tout particulier, soit que l'auteur ait
  • cru devoir cette faveur à l'habile homme qui trompe et occit Ma-
  • lebouche, soit qu'il ait cédé au plaisir de reproduire, en le modifiant
  • d'après ses préoccupations personnelles, ce long plaidoyer contre
  • l'hypocrisie et les Frères mendiants. Les personnages sont d'ailleurs
  • tous conservés, à l'exception de Nature et de son chapelain Genius.
  • Bel-Acuel devient une jeune fille, Bellacoglienza, et gagne sûre-
  • ment à la transformation.
  • L'emploi du sonnet pour une œuvre aussi étendue paraît d'abord
  • une sorte de gageure dont le résultat ne semble qu'à demi satis-
  • faisant. I\Liis il ne faudrait pas s'en tenir à cette première impres-
  • sion. Les Italiens, quand ils ont voulu sortir du genre lyrique, ont
  • éprouvé d'abord quelque embairas. Les laisses monorimes de nos
  • Chansons de geste n'avaient rien qui pût les séduire; les vers ri-
  • mes deux à deux ne les satisfaisaient pas davantage. Ils ont, dès
  • l'origine, voulujoindre à l'effet de la cadence et de la rime, dont les
  • Français se sont contentés, celui d'un système de vers plus ou
  • moins développé, ou de la strophe : de là les tercets de Dante et
  • l'octave épique. Les sestine de Durante da Gualdo, l'auteur de la
  • Leandra, dérivent également du besoin de remédier à la pauvreté
  • prosodique de la langue : il est trop évident que rien dans la poésie
  • moderne ne saurait être assimilé à la richesse de l'hexamètre an-
  • tique. Le sonnet, ce genre italien par excellence, dont l'histoire
  • remplirait des volumes, est une des premières combinaisons mé-
  • triques qui furent essayées quand on voulut faire autrement que les
  • Provençaux. La symétrie, la variété, une juste étendue, recomman-
  • daient cette forme aux versificateurs habiles. Le mérite de la diffi-
  • culté vaincue y est encore assez grand pour que les admira-
  • teurs, alors si nombreux, du tour de force n'eussent point à récla-
  • mer, et, d'autre part, les chaînes imposées à la pensée ne sont pas
  • tellement lourdes qu'elle ne puisse les porter avec une certaine
  • aisance. Nous y voyons le cadre d'une pensée forte ou tendre, une
  • courte peinture : l'habitude des formes lyriques amena les Italiens
  • à traiter en sonnets toutes sortes de sujets. « Guittone d'Arezzo a
  • composé un dialogue de six sonnets entre le Poëte et sa Dame, qui
  • n'est qu'un échange d'invectives, et avec sa prolixité ordinaire il a
  • déroulé toute une longue histoire d'amour en 32 sonnets (Son.
  • 5-1-85), où s'entremêlent les dialogues avec la Dame, les protes-
  • tations et les lamentations. Les dialogues dans un même sonnet,
  • comme dans Valeriani 1, 312 ; II, 19 et 21, répondent aux coblas
  • tensonadas des Provençaux (A. Gaspary, Die Sicilianische Dich-
  • terschule des dreizehnten Jakrhunderls, p. 96). » Le même Guit-
  • tone a tracé tout un art d'aimer en sonnets (173-198, sauf 183-185,
  • qui ont été placés à tort en cet endroit : 185 est une répétition du
  • son. 86 d'après un autre manuscrit ) ; on y trouve les règles de
  • Taiiiour, la conduite que l'Amant doit tenir avec la Dame et son
  • entourage, les moyens de gagner sa faveur, etc. ( Gaspary, 1. 1,
  • p. 104-105). Le sonnet, d'ailleurs, sert à exprimer non-seulement
  • la passion amoureuse, mais aussi des pensées et des sentiments
  • d'une nature plus énergique. Dans le manuscrit 3793 du Vatican,
  • que MM. D'Ancona et Comparetti ont pris pour base de leur re-
  • marquable édition des Antiche rime volgari, l'on a toute une col-
  • lection de sonnets politiques dus à des Florentins du XIIl*^ siècle
  • (v. Gaspary, 1. 1, p. 22-23 ). C'est surtout en Toscane que le son-
  • net est ainsi employé à des usages si divers, et c'est aussi un
  • XI
  • Toscan qui a eu l'idée d'écrire une imitation du Roman de la Rose
  • en deux cent trente-deux sonnets.
  • Je n'irai pas jusqu'à dire que le succès ait complètement justifié
  • l'entreprise. Ce n'est pas que cette strophe de quatorze vers soit
  • par elle-même d'une monotonie trop fatigante, mais elle est un
  • cadre tantôt trop long, tantôt trop court, et, quand l'auteur tra-
  • duit, elle ne s'adapte pas toujours exactement au texte français
  • correspondant. En général, chaque sonnet contient la matière d'un
  • développement indépendant : si elle ne suffit pas à remplir les
  • tercets, le poëte amplifie, ajoute ou bien emprunte ailleurs, et
  • quelquefois fort loin. Un coup d'œil jeté sur les notes permettra
  • de constater des exemples nombreux de l'emploi de ces divers
  • procédés.
  • J'avais cru d'abord n'avoir affaire qu'à une simple traduction
  • du Roman de la Rose ; mais j'ai été détrompé, dès que j'ai voulu
  • établir la concordance des sonnets et de l'original français. 11
  • est à remarquer que, dès le commencement du poëme, l'auteur
  • italien semble tenir à affirmer sa prétention à une certaine indé_
  • pendance. Guillaume de Lorris débute ainsi :
  • Aris m'ert que il ere mains.
  • Il a jà bien cinq ans hui mains,
  • Qu'en May estoie, si sonjoie,
  • El tenz amourous plein de joie, etc.
  • Au contraire, dans le premier sonnet, il n'est parlé aucunement
  • d'un rêve :
  • Lo dio d'amor con su' arco mi trasse, etc.,
  • et au sonnet 111 il est dit, peut-être par allusion à un souvenir per-
  • sonnel du poëte :
  • Del mese di Gienaio e non di Magio
  • Fu, quand' i' presi Amor a signioria, etc.
  • 11 y a bien quelque originalité et quelque mérite à refuser de
  • commencer un poëme allégorique par un songe et à s'interdii'e
  • une description du printemps .
  • L'auteur italien possédait admirablement l'œuvre qu'il voulait
  • faire passer dans sa langue ; il n'est pas une expression saillante,
  • un trait heureux qu'il n'ait notés et qu'il n'ait essayé de s'approprier.
  • Les fréquentes transpositions dont j'ai parlé déjà en sont la
  • preuve ; je les ai indiquées partout où j'ai pu les constater; ainsi,
  • VI, 1 ; Vlll ; XXVll, 5-8, 12-14 ; XXXIII ; LI, 5-14, etc. La
  • xn
  • langue est celle des premiers poètes italiens, formée à l'école des
  • troubadours, et d'autant plus propre à traduire le Roman de la
  • Rose, dont la phraséologie amoureuse est certainement d'origine
  • provençale, Cà et là j'ai relevé des formes grammaticales, des
  • locutions, des détails de style, qui sont la marque du XIII^ siècle:
  • j'ai souligné telle pensée qu'avait exprimée déjà un troubadour, ou
  • que l'on rencontre chez quelque poëte italien ancien. Je n'ai pas
  • voulu multiplier à l'infini ces remarques et ces rapprochements.
  • Qu'il me suffise de dire que j'aurais pu reproduire à peu près
  • toutes les notes du premier volume du recueil de Nannucci. Je me
  • permets d'insister sur ce fait, parce qu'à lui seul il me paraît
  • prouver que ce texte date certainement du XIIP siècle.
  • Les rapprochements de nature littéraire sont plus fréquents dars
  • les premières notes; en voici la raison. Je crois que l'on peut dis-
  • tinguer dans les sonnets deux parties fort différentes. La première
  • répond au poëme de Guillaume de Lorris et se termine à peu près
  • avec le S. XXXIII. Les idées et les sentiments appartiennent au
  • genre erotique, et l'auteur y parle tout naturellement la langue des
  • poètes provençaux, siciliens et toscans, qui ont célébré le fin et loyal
  • amour. Dès que commence l'œuvre de Jehan de Meung, les pen-
  • sées et la langue de l'original présentent à l'imitateur un modèle
  • dont il n'était pas facile de conserver, surtout dans une suite de
  • sonnets, l'aisance spirituelle et railleuse. Il n'avait guère autour
  • de lui d'exemple de cette sorte. Les discours d'Ami, de Faus-Sem-
  • blant et de la Vieille remuent un monde d'idées et de sentiments
  • pour lesquels il fallait trouver pour la première fois en toscan l'ex-
  • pression convenable et juste. Reproduire en vers des développe-
  • ments aussi considérables et de nature si complexe, ne pouvait
  • être tenté avec quelque chance de succès que par un homme con-
  • naissant à fond toutes les finesses du français et toutes les res-
  • sources de l'italien. Pour apprécier à leur juste valeur les efforts
  • que l'auteur a dû s'imposer, il faudrait comparer son style, non à
  • celui de la Divine Comédie, mais à celui du Tesoretto .On a là deux
  • imitations du Roman de la Rose, l'une indépendante, l'autre plus
  • fidèle. La partialité d'un éditeur l'aveugle trop aisément pour
  • qu'il me soit permis de déclarer mes préférences. On comparera
  • sûrement ces deux œuvres etl'on jugera. Avec tous ses défauts, ses
  • lourdeurs, ses gallicismes, ses constructions pénibles, le Roman
  • de la Fleur n'en est pas moins une œuvre dont l'histoire littéraire
  • de l'Italie devra désormais tenir compte. Sila langue rappelle sou-
  • XIII
  • vent celle de l'Intelligenza, Tauteur des sonnets est un autre es-
  • prit et un autre écrivain que celui à qui l'on doit cette fastidieuse
  • composition.
  • Nul plus que moi n'apprécie le charme de Guillaume de Lorris,
  • la vigueur et la variété de Jehan de Meung. Mais je ne puis m'em-
  • pêcher de voir daus Fitalien des sonnets une allure facile et natu-
  • relle, une harmonie et une délicatesse qui dénotent un poëte. Le
  • trente-troisième me paraît le plus remarquable; le sujet est le dé-
  • sespoir de l'amant :
  • Quand" i' vidi i marosi si 'nforzare
  • Per lo vento a Provenza che ventava,
  • C alberi e vele e ancole fiachava,
  • E nulla mi valea il ben governare.
  • Fra me medes(i)mo comincia' a pensare
  • Ch' era follia se più navicava,
  • Se quel mal tempo prima non passava
  • Che dal buon porto mi faciea lungiare.
  • Si eh' i' allor m'ancolai a una piagfgjia,
  • Vegiendo eh' i' non potea entrar in porto :
  • La terra mi parea molto salvaggia.
  • Ivi vernai co[n] molto disconforto.
  • Non sa che mal si sia, chi non asaggia
  • Di quel d'amor, ond' i' fu' quasi morto.
  • Tout ce sonnet est conçu en vue d'amener les deux derniers
  • vers, qui traduisent un beau passage du texte français :
  • Nulz n"a mal qui amors n'essaie :
  • Ne cuidez pas que nulz connoisse.
  • S'il n'a amé, qu'est grant angoisse.
  • Mais la comparaison de l'amant à un marin emporté par la
  • tempête et jeté sur une plage déserte, appartient en propre à l'au-
  • teur italien.
  • A certains endroits, au milieu d'un développement assez terne,
  • le poëte jette un mot qui peint. Ainsi, là où Jehan de Meung, après
  • avoir tâtonné, résume sa pensée en un proverbe :
  • La robe ne fait pas le moine,
  • l'italien fournit un équivalent qui n'est pas sans mérite :
  • E ciascun dicie eh" è religioso
  • XIV
  • Perchè vesta disopra grossa lana,
  • E '1 morbido bianchetto tien nas'oso ( S. XC }.
  • Quand l'abominable Vieille fait la leçon à Bel-Acuel et lui
  • peint la sécurité de l'amant trompé, on est tout surpris de ren-
  • contrer ces deux vers :
  • Ne non si givarderà de la fallacie
  • In che la volpe .91 riposa e giacie ( S. CLXXXU ).
  • Le second est d'une tournure épique et fait songer au vers
  • gi-andiose de Dante:
  • A guisa di leon quando si posa.
  • Dans le combat entre les partisans et les adversaires de TAniant
  • (S. CCXIII), la mêlée est décrite avec une vigueur extr-ème :
  • E gli altri, eh" eran tutti lassi e vani,
  • Ciascun si levò suso, e sì s'aferra
  • A quella zuffa, come fosser cani.
  • L'ordre des rimes est A B B A : fra Guittone n'en offre qu'un
  • exemple authentique, et il paraît n'avoir prévalu que vers la fin du
  • XIIP siècle ( V. Gaspary, 1. 1, p. 13, note).
  • L'auteur s'appelait Ser Durante / il a eu soin de le dire lui-
  • même (S. LXXXII et CCIi), mais quel est ce Durante ? A quelle épo-
  • que vivait-il? On ti'ouve dans les Cantilene e Ballale publiées par
  • M. Carducci un madrigal attribué à Ser Durante da San Miniato:
  • je le reproduis pour ceux qui n'auraient pas le livi'e sous la main :
  • Ne morte né amor, tempo né stato,.
  • Ne vostra crudeltà potrien far ch' io
  • Altra donna mettessi nel cor mio.
  • Ne' primi tempi di mie giovinezza
  • Com' amor volse, donna, vostro fui :
  • E s' io mostrai d' altra aver vaghezza,
  • Fecil per tòr di noi '1 mal dir d'altrui :
  • Ond' io vi giuro, solo per colui
  • Le cui saette non curate un fio,
  • Ch' altra che voi di me non può dir mio.
  • Ce morceau est fort délicat, mais j'aurais quelque peine à y re-
  • connaître la manière de l'auteur des Sonnets. Du reste, la phraséo-
  • logie amoureu-e des poètes anciens est une gêne quand il s'agit
  • d'attribuer quelqu'une de ces petites pièces, qui semblent toutes
  • inspirées par les mêmes sentiments et jetées dans le même moule.
  • De prime-aboi'd, le fait que les biographes anciens regardent
  • Dante comme une forme abrégée de Durante (Fraticelli, Vita di
  • Dante, p. 96, n. 2), les détails si nouveaux et si importants que
  • nous avons au sonnet XCII sur Sigier de Brabant, enfin cette cu-
  • rieuse rencontre que le seul de ces sonnets qui soit déjà connu en
  • Italie (S. XCVII, v. les notes) est attribué à Dante par un ma-
  • nuscrit, m'avaient fait songer à l'auteur de la Divine Comédie. Par
  • une autre coïncidence qui n'est pas non plus sans intérêt, le per-
  • sonnage que Falsosembiante prend pour type du moine hypocrite
  • et rapace, est un frate Alberto (S. LXXXVIII, 13, CXXX, 3).
  • Or, parmi les sonnets attribués à Dante, j'en rencontre un où il est
  • parlé aussi de frati A Iberti.
  • Messer Brunetto, questa pulzelletta,
  • Con esso voi si vien la pasqua a fare ;
  • Non intendete pasqua da mangiare,
  • Ch' ella non mangia, anzi vuol esser letta.
  • La sua sentenza non richiede fretta.
  • Né luogo di romor, né da giullare.
  • Anzi si vuol più volte lusingare,
  • Piima che in intelletto altrui si metta.
  • Se voi non la intendete in questa guisa,
  • In vostra gente ha molti frati Alberti,
  • Da intender ciò eh' è pòrto loro in mano.
  • Con lor vi restringete ' senza risa,
  • E se gli altri de" dubii non son certi,
  • Ricorrete alla fine a Messer Giano.
  • Comme le dit M. Fraticelli ( Canzoniere, p. 273), ce sonnet,
  • qu'il ne croit pas de Dante, semble adressé à Brunetto Latini, à
  • qui l'auteur offre une composition que représente la Fulzelletta.
  • En examinant de plus près le texte, nous voyons que l'œuvre
  • dont il s'agit peut être entendue de deux façons différentes, l'une
  • plus élevée, plus difficile ; l'autre, plus simple et tout à fait à la
  • portée des frati Alberti. On sait que la scolastique avait accou-
  • tumé les esprits à rechercher le sens spirituel, moral, mystique,
  • allégorique, etc., à côté du sens littéral. La Commedia est un
  • exemple où un génie immense triomphe des défauts d'un genre
  • détestable. Le Roman de la Rose, dont .Jehan de Meung, élargis-
  • ' Cf. S. VI, V. 5.
  • XVI
  • sunt le cadre tracé par son prédécesseur, a réellement voulu faire
  • l'eneyclopédie de son siècle, a toujours été considéré comme de-
  • vant être entendu de diverses manières.
  • Dans la préface de son remaniement du poëme, ou « Exposition
  • morale du Romant de la Rose », Clément Marot voit successive-
  • ment dans la Rose « Testât de sapience. Testât de grâce, la glo-
  • rieuse Vierge Marie, le souverain bien, la Rose que la reine de
  • Saba présenta à Salomon. — Les philosophes naturelz et moraux
  • y peuvent apprendre; les théologiens, les astrologues, les géomé-
  • triens, les architectes, les faiseurs de mirouers, paintres et aultres
  • genz naiz soubz la constellation et influence des bons astres,
  • ayans leur aspect sur les ingénieux et autres qui désirent scavoir
  • toutes manières d'ars et de sciences. » Comme le dit M. Nisard
  • dans son examen si équitable du Roman de la Rose ( Histoire de
  • la littérature française, 1, p. 134 et suiv.), en parlant des criti-
  • ques de Gerson, qui furent réfutées par des conseillers et des se-
  • crétaires du roi : « L'admiration pour Jean de Meung était presque
  • une religion d'Etat. On le qualifiait de très-excellent et irrépré-
  • hensible docteur en sainte divine Escriture, haut philosophe, et
  • en tous les sept arts libéraux clerc très-profond. »
  • Par ce temps d'allégorie et de subtilité à outrance, il est tout
  • naturel qu'un des amis de Messer Brunetto lui ait adressé une
  • composition allégorique dans le genre du Tesoretto.Mais à quelle
  • autorité, à quel interprète d'énigmes l'auteur renvoie-t-il son ami,
  • dans le cas où celui-ci serait arrêté par Tobscurité du problème?
  • A Messer Giano. Or, si j'en crois Grescimbeni, Giano est un di-
  • minutif de Giovanni aussi bien que de Torrigiano . Peut-être
  • trouvera-t-on que je m'obstine à vouloir éclaircii' ce qui ne peut
  • l'être avec les ressources dont je dispose, mais la rencontre n'en
  • est pas moins singulière. Qui peut mieux que Jehan de Meung
  • résoudre les difficultés d'une allégorie, et en particulier celles que
  • présente l'interprétation mystique ou morale des sonnets ? Le sens
  • littéral est certainement erotique ; mais qui prouve que Tautem*
  • n'a pas eu l'ambition de mettre dans la conquête de la Fleur autre
  • chose que la recherche de la volupté ? En un mot, je ne puis m'em-
  • pêcher de remarquer que ce sonnet, avec sa double allusion aux
  • frati Alberti et à Messer Giano, serait la préface la plus natu-
  • relle des Sonetti de Ser Durante.
  • La langue et le style, les allusions historiques font de Durante
  • un contemporain de sou compatriote Brunetto. 11 est antérieur à
  • xvn
  • la date de la composition de la Divine Comédie. C'est un de ces
  • épicuriens du XIIP siècle, tels que furent Farinata degli liberti et
  • Guido Cavalcanti, et dont Dante, pendant sa jeunesse, a été moins
  • éloigné que ne le ferait supposer la piété exaltée de son grand
  • poëme. Sans insister sur son intimité avec Guido Cavalcanti, n'est-
  • il pas vrai qu'il avoue avoir commencé par mener une \'ie assez
  • légère, lorsqu'il dit à Forese (Purgat. XXIII) :
  • Se ti riduci a mente
  • Quai fosti meco e quale io teco fui.
  • Ancor fia grave il memorar presente ?
  • Entre le Roman de la Rose et la Divine Comédie les analogies
  • sont nombreuses. Dante n'a pas connu seulement le Tesoretto,
  • il s'est inspiré souvent du poëme français. L'idée mère de son
  • œuvre, la conception d'une allégorie immense, où rien n'est omis
  • de ce qui peut intéresser l'humanité, est empruntée à Jehan de
  • Meung. L'action elle-même des deux poëmes peut être ramenée
  • à une même pensée : compris d'une façon élevée et noble, le Ro-
  • man de la Rose est-il autre chose que la conquête, poursui-
  • vie à travers mille obstacles, d'un idéal adoré ? Entre ces deux
  • monuments du moyen âge, il y a une sorte de ressemblance géné-
  • rale que l'on sent mieux qu'on ne peut la démontrer, et dont l'im-
  • pression s'afEaiblit quand on cesse de considérer l'ensemble.
  • Cependant, en lisant les passages célèbres du Paradis, où Dante,
  • afin de donner plus de poids et d'autorité à ses critiques, em-
  • prunte la voix des personnages les plus saints pour censurer les
  • ordres religieux qui ont dégénéré de leur institution, on sent, dans
  • la véhémence rude et même triviale du langage, comme un écho
  • du discours de Faus-Semblant. Lorsque, vers la fin du poëme, le
  • pèlerin, qu'un moment sépare encore de l'extase où le plongera
  • la vue de l'infini, prélude à ce ravissement en s'absorbant dans la
  • f'outemplation de la rose formée des âmes saintes et sur laquelle
  • rayonne la gloire céleste, on est tenté de voir dans cette fleur
  • sacrée comme une réminiscence épurée de la Rose profane.
  • Il y a dans l'ancienne littérature italienne toute une série
  • d'œuvres où l'on retrouve la marque de l'influence du Roman de
  • la Rose : le Tesoretto, l'Intelligenza, les Documenti d'Amore, le
  • Reggimento delle donne, la Commedia (Cf. Bartoli, /p-/»u' cfî^e
  • secoli della letteratura italiana, e. IX) ; mais l'on ne coonaissaìt
  • pas de franche imitation du poëme de Guillaume de Lorris et de
  • xvin
  • Jehan de Meung; il y avait là une lacune que viennent remplir
  • les sonnets de Durante.
  • Ici se présentent plusieurs questions. Ce nom de Durante ne
  • serait-il pas un pseudonyme? Pourquoi ces sonnets ont-ils disparu,
  • sauf un, et encore fort maltraité, et se retrouvent-ils par hasard
  • dans un manuscrit conservé en France?
  • 11 me semble que la première question est insoluble, car, après
  • tout, si l'auteur ne voulait pas être connu, il n'avait qu'à ne point
  • se nommer, et, d'auti'e part, on peut opposer à ce raisonnement
  • le désir qu'a toujours un auteur de marquer son œmTe d'un signe
  • qui lui permettra, le jour venu, d'en revendiquer la paternité. Sous
  • Durante pourrait se cacher un Dante. J'ai relu avec soin ce que
  • nous avons de Dante da Maiano, dont la réputation ne paraît nul-
  • lement justifiée par ses sonnets et ses canzones. J'ai marqué dans
  • les notes certaines ressemblances qui m'ont frappé (v. surtout
  • S. XXXIll ). 11 y a de l'analogie entre ces deux esprits ; tous
  • deux sont mâles et hardis. Si cette attribution pouvait être dé-
  • montrée, les sonnets deviendraient sûrement le plus beau titre de
  • Dante da Maiano, et l'on serait moins surpris de le voir accepté
  • comme un égal par les poëtes distingués dont nous savons qu'il
  • fut l'ami, et parmi lesquels on ne peut oublier son illustre homo-
  • nyme.
  • Pourquoi les Sonnets ont-ils fini par disparaître du nombre des
  • œuvres connues et régulièrement reproduites ? 11 y a à cela deux
  • raisons. L'amour platonique, à partir de Pétrarque, est le seul qui
  • soit en estime, et l'on comprend qu'une période poétique, dont la
  • délicatesse molle et raffinée devait produire la Bella Mano, ait
  • laissé peu de lecteurs aux allégories sensuelles de l'imitateur du
  • Roman de la Rose. En second lieu, le ton irréligieux des Sonnets,
  • les attaques contre les moines qui s'y étalent audacieusement,
  • n'étaient pas propres à en assurer la conservation. Ce que dit
  • M. Borgognoni du sonnet XCVll ( v. les notes) est peut-être vrai
  • du recueil tout entier. Les crimes de ce poëme erotique étaient
  • en effet nombreux. Falsembiante ne se borne pas à flétrir la mea- '
  • dicité des moines et à condamner les papes qui l'autorisent ; il
  • déclare ouvertement que, si l'on ne veut acheter ses bonnes grâces,
  • il recourra à l'Inquisition ( l'idée y est, si le mot n'y est pas );
  • quo le coupable, pieux ou non, sera cruellement châtié (S. CXXVI.
  • V. les notes ):
  • XIX
  • Né non si fidi già in Escrittuie,
  • Che saccian che co' mie' mastri divini
  • r proverò ched e' son Paterini,
  • E farò lor sentir le gran calure.
  • Od i' farò almen che fien murati,
  • darò lor si dure penitenze,
  • Che me' lor fora che non fosser nati.
  • Mais on pourrait ne voir là qu'une traduction. Il ajoute, pour
  • que l'on ne s'y trompe pas :
  • A Prato ed a Arezo e a Firenze
  • N'ù io distrutti molti e iscacciati.
  • Dolente è que' che cade a mie sentenze.
  • Enfin pourquoi va-t-il parler si franchement de la condamnation
  • de Sigier (S. XCII. V. les notes), dont le Roman de la Rose n'avait
  • pas dit un motet que Dante se borne à indiquer en termes vagues,
  • si vagues que personne ne les a pu comprendre ?
  • Mastro Sighier non andò guari lieto.
  • A ghiado il fé' morire a gran dolore,
  • Nella corte di Roma, ad Orbivieto.
  • Voilà bien des imprudences, et en ce temps-là on les payait
  • cher, à en juger par ce pauvre Cecco d'Ascoli, auteur d'un très-
  • mauvais poëme, V Acerba, qui fut accusé de cultiver l'astrologie
  • et déféré à l'Inquisition. Il fut brûlé vif en 1327 (v. Villani, Storie,
  • X, 39). Il est amusant de voir lebonMaffei, s'appuyant de l'auto-
  • rité de Tiraboschi et de Mazzuchelli, expliquer gravement que, si
  • Cecco dut monter sur le bûcher, c'est que son tempérament médi-
  • sant l'avait induit à déprécier dans l'Acerba le talent de Guido
  • Cavalcanti et de l'Alighieri.
  • 11 y a dans tout cela des raisons très-capables de contre-ba-
  • lancer la popularité, qui est rarement refusée aux œuvres légères,
  • et qui n'a pas dû manquer à la première publication de l'histoire
  • de l'Amant et de la Fleur. La notoriété du sonnet XCVII est
  • comme un reste de ce succès. Mais en des temps où l'imprimerie
  • n'existait pas, le nombre des exemplaires était nécessairement
  • petit ; et, si l'ouvrage était mal noté, si les uns croyaient faire
  • œuvre pic en l'effaçant du parchemin, si les autres n'osaient pas
  • en encourager la reproduction, ce nombre allait diminuant tous les
  • jours. A certains endroits de l'histoire romaine, on rencontre de
  • XX
  • vastes lacunes dont il faut accuser, non le temps qui détruit moins
  • qu'on ne le croit, mais le zèle mal entendu des hommes. 11 en a
  • été de même pour les sonnets de la Fleur : ils ont disparu peu à
  • peu d'Italie, et ni Crescimbeni, ni Tiraboschi n'ont eu à les men-
  • tionner. Ils se sont conservés en France dans un manuscrit unique,
  • cousu à la fin du Roman de la Rose, à l'abri derrière les vingt
  • et un mille vers qui le précèdent et protégé par la difficulté de le
  • déchiffrer contre toute curiosité dangereuse.
  • On trouvera relevés dans les notes les passages qui m'ont
  • paru jeter quelque lumière sur les opinions et le caractère de
  • l'auteur . Peut-être dans l'allure quïl affecte à l'égard des choses
  • et des personnes qui tiennent à la religion, y a-t-U plus de gaieté
  • railleuse que de malveillance réelle et de scepticisme; cependant
  • le X1I1« siècle est loin d'être un temps de foi calme et sereine. Si
  • Durante n'est pas grossier comme Jehan de Meung, qui pousse
  • par trop loin le droit d'appeler les choses par leur nom, si son
  • langage est en général plus décent, il n'est pas plus respectueux
  • que lui, et quelquefois il est plus agressif (v. S. V, 11-14; XVII,
  • 8; XCVIII, 9-14; Cl, 7-9; CV, 6; CXV, 9 ; CXXVI, et notes).
  • L'esprit du Roman de la Rose, qui nous échappe souvent parmi
  • les longues digressions et les périodes interminables de l'immense
  • poëme, ressort mieux et se dégage avec un relief plus aigu dans
  • cette suite de petites pièces d'une tournure cavalière et leste . Du-
  • rante a d'ailleurs tout l'air d'un gentilhomme dont la fortune a été
  • entamée par ses prodigalités, qui tient la bourgeoisie en médiocre
  • estime et ne s'intéresse nullement aux misères du menu peuple.
  • C'est du moins ce que me semble indiquer la comparaison du son-
  • net CXVIII (Cf. CXLII, 13 et note) et du passage correspondant
  • de l'original.
  • Je dois maintenant quelques explications sur la manière dont
  • j'ai entendu ma tâche d'éditeur. On sait l'aspect que présentent
  • ces vieux textes : les mots ne sont pas di\dsés; U n'y a aucun
  • signe d'accentuation et de ponctuation; les abréviations sont sou-
  • vent trompeuses. Encore si l'écriture avait la netteté des manuscrits
  • latins et si le copiste avait toujours bien lu! Je me suis appliqué
  • à reproduire exactement le manuscrit, et cette préoccupation m'a
  • fait parfois- négliger, dans la correction des épreuves, des fautes
  • d'accentuation et de ponctuation qu'il eût été facile de faire dispa-
  • raître. J'ai fait deux ou trois corrections volontairement : elles
  • sont entre crochets, etla leçon primitive est conservée en note. Çà
  • XXI
  • et Là ou trouvera quelque syllabe, quelque lettre en caractère ita-
  • lique : cette indication souligne une faute évidente. Mais je de-
  • mande au lecteur de ne pas négliger les notes, qui, rédigées après
  • l'impression définitive du texte, contiennent un relevé fidèle de mes
  • distractions propres aussi bien que de celles du copiste. Ces notes
  • sont complétées par un erratum dont quelques cartons m'ont per-
  • mis de diminuer la longueur.
  • L'étude de l'orthographe du manuscrit m'entraînerait loin. On
  • peut y relever les particularités suivantes :
  • Dans les mots ou la consonne doit être doublée, comme donna,
  • torri, basciasse, le copiste néglige très-souvent de la doubler,
  • lors même que le sens et la rime l'exigent.
  • Les formes Jio, hai, ha, hanno, sont écrites sans h : j'ai imprimé
  • Ò, ài, à, anno.
  • Les monosyllabes terminés par une liquide la perdent en géné-
  • ral quand le mot suivant commence par une liquide. J'ai imprimé
  • co et no pour « con » et « non » plutôt que co' et no', parce que
  • ces deux mots reviennent à chaque instant et que le signe de
  • l'apostrophe me semblait ici équivoque.
  • Non devant un mot commençant par une voyelle devient en
  • général nonn. J'ai eu le tort d'imprimer nonn' et parfois même de
  • laisser passernon n'. L'orthogi^aphe nonn, comme M. Monaci me l'a
  • fait remarquer, sans être encore acceptée partout, est la seule cor-
  • recte. Elle repose sur cette observation que le renforcement de la
  • consonne finale devant un mot commençant par une voyelle n'im-
  • plique nullement l'élision d'un e euphonique. 11 en est de même
  • pour la préposition in qui, devant une voyelle, devient souvent
  • inn.
  • Si le manuscrit néglige de doubler la consonne dans l'intérieur
  • des mots, il a grand soin de la doubler en tête des mots précédés
  • de certains monosyllabes. Voici la liste des principales de ces
  • liaisons :
  • allui, p. a lui, asse p. a se, atte p. a te, acciò p. a ciô, allor
  • p. a loro, assua p. a sua, atlal p. a tal, affar p. a far, affé,
  • affede p. a fe, a fede, affollia p. a follia, attavole p. a tavole, et
  • même alle, assi, atti, p. ha le, ha sì, ha ti.
  • chella p. chela, chelle p. che le', chellor p. che lor; chettu,
  • Ghetti, p. che tu, cheti; checci p. che ci, chennoi p. che noi, chessì
  • p. che sì, chiisse^. che se; chessin, chessia, chessarà, p. che son,
  • XXII
  • che sia, che sarà ; chessà p. che sa, cheffa p. che fa, chellacci p.
  • che lacci, chessagio p. che sagio, chettusse' p. che tu sei.
  • datle p. da te, classera p. da sera, etc.
  • ella p. e la, elluiTp. e lui, eliu p. e tu, effosse p. e' fosse, essagia
  • p, e sagia, etc.
  • macciò p. ma ciò, mallui p. ma lui, raattu p. ma tu.
  • chilla p. chi la, contrallei p. contra lei, intralle p. intra le,
  • trallor p. tra lor.
  • oifM p. tu, òtti p. ho ti.
  • sellei p. se lei, seWw p. se tu, settua p. se tua, settussé' p. se
  • tu sei, sellar p. se lor, sessai p. se sai.
  • tutte p. tu te, ^Mfii p. tu ti, tuffai p. tu fai, lussai p. tu sai,
  • tusse' p. tu sei, tussarai p. tu sarai.
  • sied p. sì ci, siila p. sì la, stsse' p. si sei, sitti p. si ti.
  • bello p. ben lo, etc., etc.
  • Ces liaisons de mots avec renforcement de l'articulation indi-
  • quent une prononciation qui s'est maintenue en Toscane, et qui
  • constitue la contre-partie de cette fusion delà liquide finale et de la
  • liquide initiale, sdoppiamento, que nous avons relevée plus haut.
  • Les faire disparaître est impossible; mais j'avoue qu'elles dérou-
  • tent d'abord le lecteur, et c'est précisément pour cela que je donne
  • cette liste un peu longue, bien qu'incomplète. Je les ai à peu près
  • toutes respectées ; car il me semble qu'écrire a ttavole, comme je
  • l'ai fait à un endroit, dénatm'e le fait philologique lui-même. Ce-
  • pendant je reconnais que le moyen terme a-ttavole, a-ffollia,
  • prête peu à la critique, et je regrette de ne l'avoir pas employé.
  • Un autre fait qui me paraît également toscan est l'aspiration du
  • c et dugr devant a, o, u: hocha, diade, chaccia, charta, chol,chu-
  • gina, largita, vengha, agJiuglia, etc. Par contre, clie devant les
  • mêmes voyelles est écrit plutôt c' : c'a, cogni, c'or, c'Amar, c'a-
  • vesse, c'altra, c'an, c alberi, etc. Cela marque sans doute une
  • différence de prononciation,
  • Cà et là on trouvera des mots trop courts ou trop longs : tantôt
  • il faut lavora et non lavar, tantôt lavor et non lavoro. Quand la
  • mesure réclame une syllabe de plus, il est probable que l'absence
  • de la voyelle doit être imputée à une négligence du copiste ; dans
  • le cas contraire, j'admettrai volontiers que l'auteur lui-même a pu
  • ne pas songer à supprimer la voyelle super-flue. On trouvera dans
  • les notes les corrections qu'exige la mesure.
  • Les rimes sont souvent inexactes, tantôt quand le copiste a
  • XXIII
  • mis un mot pom* un autre, comme ricorda pour rimembra; tantôt,
  • et c'est le cas le plus ordinaire, quand on trouve une assonance au
  • lieu de la rime juste. Pour savoir si ces assonances apparentes
  • viennent de l'auteur ou du copiste, j'ai relevé toutes les rimes des
  • sonnets, et il m'a paru en résulter que la terminaison qui fausse la
  • rime est la plus moderne. Ainsi l'on trouve au sonnet XLI, v. 2,
  • 3, 6, 7, Francia rimant avec des mots en anza ; au sonnet
  • C XXXV, v. 2, 3, 6, 7, nimistade et amistade rimant avec ascol-
  • tiate, veritate. Il me semble légitime de corriger Franza dans le
  • premier cas, et nimisiate, amistate, dans le second. On trouvera
  • en note au sonnet LVII, v. 8, le tableau des rimes où figurent les
  • dérivés du latin tas, tatis : l'auteur emploie indifféremment la
  • forme qui est tirée des cas obliques et celle qui est tirée du nomi-
  • natif, povertate et povertà.
  • L'auteur ne s'interdit pas de changer la voyelle finale d'un mot,
  • quand il en a besoin : il dit siri p. sire, et même coro p. core
  • ( CXXX, 1 ). Ces libertés ne sont pas rares chez les anciens poëtes
  • italiens, et se comprennent d'autant mieux que l'accent ne porte
  • pas sur la syllabe ainsi altérée.
  • Comme dans tous les auteurs toscans imitant ou traduisant un
  • texte français, les gallicismes sont nombreux. Les plus curieux
  • sont : ligire = loisir ( CLV, 2), pa' = pas ( CIV, 3 ), congio =
  • congié ( CLXIV, 5 ), baratto = barat, avec le sens de bruit
  • ( CCVI, 9). Le mot ana = fatigue, qui revient deux fois, m'était
  • complètement inconnu (XC, 14; CX, 3 ). Bien d'autres mots ne se
  • trouvent pas au dictionnaire ; mais ils se comprennent sans peine
  • et sont pour la plupart des provençalismes dont on rencontre des
  • exemples dans les vieux auteurs.
  • Dans certaines locutions, on a l'emploi du possessif français :
  • ainsi au titre du sonnet CXXXVI, la Ripentenza Malabocca
  • (Cf. XV, 9 et note).
  • Les notes qui suivent les sonnets offrent une concordance détei*-
  • minée avec un soin que Ton trouvera peut-être minutieux, entre le
  • Roman de la Rose et l'œuvre de Durante.
  • Les chiffres renvoient à la dernière édition du Roman, publiée
  • avec traduction en vers par M. Marteau, dans la Bibliothèque
  • elzévirienne, et conforme au texte de Méon. J'aurais aimé à donner
  • les chiffres de l'édition même de Méon, mais je n'ai pu l'avoir à
  • ma disposition. Pour faciliter les recherches, je reproduis le pre-
  • mier et le dernier vers du passage imité. Les citations ont été
  • XXIV
  • revues sur le texte français du ms. 438 de Montpellier, que j'ai
  • conféré d'un bout à l'autre avec les sonnets. Ce travail pénible
  • m'a permis de constater que l'auteur italien avait sous les yeux un
  • manuscrit le plus souvent semblable à celui de Montpellier, mais
  • complet, tandis que ce dernier présente des lacunes dont certaines
  • sont considérables. En plusieurs endroits, surtout au premier et
  • à l'avant-demier sonnets, on trouvera la preuve de l'utilité de cette
  • collation.
  • Pendant la correction des épreuves des notes, je n'ai pas toujours
  • eu le manuscrit à ma disposition; j'ai donc renoncé, à mon grand
  • regret, à en reproduire fidèlement l'orthographe, lime suffira de
  • dire que les différences que l'on relèvera entre le texte des ci-
  • tations françaises et celui de Méon, dérivent du manuscrit 438, et
  • qu'il écrit, ce en quoi je ne l'ai suivi qu'une fois, che pour c ou ç :
  • Alchipiades , 'piecha, vachine, lechon, soupechon, etc.
  • Je n'ai connu que fort tard le livre excellent de M. Gaspary. J'y
  • renvoie quelquefois; je l'aurais fait bien plus souvent, si, avant de
  • remettre mon manuscrit à l'imprimeur, j'avais pu étudier cet ou-
  • vrage, où, sous un titre modeste : « l'Ecole poétique sicilienne
  • au XIIP siècle », l'on a une véritable histoire des origines de la
  • poésie italienne.
  • ^ONETTI
  • Lo dio cV amor con su' arco mi trasse
  • Perdi' i' guardava un fior clie m' abellia,
  • Lo quale avea piantato Cortesia
  • Nel giardin di Placier ; e que' vi trasse
  • Sì tosto, e' a me parve che volasse ;
  • E disse : I' sì ti tengo in mia balia. —
  • Allo[r] gli piaque,non per voglia mia,
  • Che di cinque saette mi piaghasse.
  • La prima à non Bieltà, per li ochi il core
  • Mi passò ; la seconda, Angielicanza,
  • Quella mi mise sopra gran fredore ;
  • La terza Cortesia fu san dottanza ;
  • La quarta, Compagnia, che fé dolore ;
  • La quinta apella 1' uon Buona-Speranza.
  • II
  • L'Amante e Amore
  • Sentendomi ismagato malamente
  • Del molto sangue eh' io avea perduto,
  • E' non sapea dove trovar aiuto ;
  • Lo dio d'amor sì venne a me presente,
  • E dissemi: Tussai veramente
  • Chettu mi se' intralle man caduto,
  • Per le saette de eh' i' t' ò feruto,
  • Sì che convien chettu mi sie ubidente. —
  • Ed i' risposi : I' sì son tutto presto
  • Di farvi pura e fina fedeltate.
  • Più eh' Assesino a Velilo, o a Dio il Presto.
  • E quelli allor mi puose in veritate
  • La sua bocha a la mia, sanz' altro aresto,
  • E disse : Pensa di farmi lealtate. —
  • III
  • L'Amante e Amore
  • Del mese di Gienaio e non di Magio,
  • Fu, quand' i' presi Amor a signioria,
  • E eh' r mi misi al tutto in sua ballia,
  • E saramento gli feci, e omaggio ;
  • E per più sicurtà gli diedi in gaggio
  • 11 cor, che non avesse gielosia
  • Ched i' fedel e puro i' no gli sia,
  • E senprc lui tener a segnio maggio.
  • Allor que' presse il cor e disse : Amico,
  • r son segnior assa' forte a servire :
  • Ma chi mi serve, per cierto ti dico,
  • Ch' a la mia grazia non può già fallire.
  • E di buona speranza il mi notrico
  • Insin eh' i' gli fornischa su' disire. —
  • — 3 —
  • IV
  • L'Amante e Amore
  • Con una chiave (Foro mi fermò il core
  • L'Amor, quando cosi m' ebe parlato,
  • Ma primamente V à nette parato,
  • Si e' ogni altro pensier n' à pinto fore.
  • E po' mi disse : T sì son tu' signiore,
  • E tu sì se' di me fedel giurato.
  • Or guarda che '1 tu' cuor non si' inpacciato,
  • Se non di fino e di leal amore ;
  • E pensa di portar in pacienza
  • La pena che per me avrà' a sofrire,
  • Inanzi eh' io ti doni mia sentenza.
  • Che molte volte ti parrà morire ;
  • Un' ora gioia avrai, altra doglienza.
  • Ma poi dono argomento di guerire. —
  • V
  • L'Amante e^Amore
  • Con grande umilitate e pacienza
  • Promisi a Amor a sofferir sua pena,
  • E e' ognie membro, eh' i' avea, e vena
  • Disposât' era a farli sua voglienza.
  • E solo a lui servire la mia credenza
  • E ferma, né di ciò mai non n' alena ;
  • Insin ched i' avrò spirito o lena
  • F non farò dacciò giama' partenza.
  • E quelli allor mi disse : Amico meo,
  • r ò daite miglior pegnio che charte.
  • Fa che m' adori, chèd i' son tu' deo;
  • Ed ogn' altra credenza metti a parte,
  • Né non creder né Lucha, né Matteo,
  • Né Marco, né Giovanni. — Allor si parte.
  • _ 4 —
  • VI
  • L'Amante e la Schifo
  • Parte s' Amor su' ale battendo,
  • E 'n poca d'or sì forte isvanoio,
  • Ched i' noi vidi poi, né noli' udio,
  • Eilui e '1 su' soccorso ancor atendo.
  • Allor mi venni forte ristrignendo
  • Verso del fior chessì forte m' ulio,
  • E per chu feci homagio a questo Dio,
  • E dissi : Chi mi tien ched i' noi prendo? —
  • Sì eh' i' verso del fior tesi la mano,
  • Credendolo aver colto chitamente,
  • Ed i' vidi venir un gran villano,
  • Con una maza, e disse : Or ti ste' a mente
  • Ch' i' son lo Schifo, e sì son ortolano
  • D'esto giardin : i' ti farò dolente. —
  • VII
  • L'Amante
  • Molto vilmente mi buttò di fora
  • Lo Schifo crudo, fello, e oltragioso.
  • Si che del fior non cred' esser gioioso,
  • Se Pietate e Francheza noli' acora.
  • Ma prima, credo, converà eh' eo mora,
  • Perchè '1 me' cor sta tanto doglioso
  • Di quel villan, che stava là nascoso.
  • Di chu non mi prendea guardia quell' ora.
  • Or m' à messo in penserò e in dottanza
  • Di ciò ched i' credea aver per ciertano.
  • Sì c'or me ne par essere in bilanza.
  • E tutto ciò m' à fatto quello strano,
  • Ma di lui mi richiamo a Pietanza,
  • Che vengha allui collo spunton in mano.
  • vili
  • L'Amante
  • Se mastro Arghus, che fecie la nave
  • In che Giason andò per lo tosone,
  • (E fecie a conto, regole, e ragione,
  • E le diecie figure com' on save)
  • Vivesse, gli sarebe forte e grave
  • Multiplicar ben ognie mia quistione :
  • C'Amor mi move sanza mesprigione,
  • E di ciascuna porta esso la chiave,
  • Ed alle mi nel cor fermate e messe
  • Con quella chiaviciella, eh' i' v' ò detto.
  • Per ben tenermi tutte sue promesse,
  • Perch' io assue merzé tuttor mi metto.
  • Ma ben vere' che, quando gli piaciesse,
  • E' m' allegiasse il mal chessì m' à stretto.
  • IX
  • L'Amante e Ragione
  • Dogliendomi in pensando del villano
  • Chessì vilmente dal fior m' à lungiato.
  • Ed i' mi riguardai dal dritto lato,
  • E sì vidi Ragion, col viso piano.
  • Venir verso di me, e per la mano
  • Mi prese, e disse : Tusse' sì smagrato :
  • r credo chettu a' troppo pensato
  • A que' chetti farà gittar in vano,
  • Ciò è Amor, a chui daf ài fidanza.
  • Masse m' avessi avuto al tu' consiglio,
  • Tu non saresti gito collui a danza,
  • Che sie ciertano, a chui da di piglio,
  • Egr il tiene in tormento e malenanza,
  • Sì che su' viso non n' è mai vermiglio. —
  • - 6 -
  • X
  • L'Amante
  • Udendo che Ragion mi castigava
  • Perch' r al die d'amor era 'nservito,
  • Di ched i' era forte inpalidito,
  • E sol perch' io allui troppo pensava,
  • r le dissi : Ragion, e' no mi grava
  • Su' mal, eh' i' ne sarò tosto guerito,
  • Che questo mio signor lo m' à gradito, —
  • E eh' era folle se più ne parlava,
  • Chèd i' son fermo pur di far su' grado,
  • Perciò che mi promise fermamente
  • Ched e' mi metterebe in alto grado,
  • Sed il servisse bene e lealmente ;
  • Perchè di lei i' non pregiava un dado,
  • Né su' consiglio i' non teneva a mente.
  • XI
  • L'Amante e Amico
  • Ragion si parte udendomi parlare,
  • E me fu ricordato eh' i' avea
  • Un grande amico lo qual mi solea
  • In ognie mio sconforto confortare,
  • Sì eh' i' noi misi guari a ritrovare,
  • E disi gli come si conrenea
  • Lo Schifo ver di me, e che parca
  • Ch' al tutto mi volesse guereggiare.
  • E que' mi disse: Amico, sta sicuro.
  • Che quello Schifo sia senpre in usanza
  • Ch' a cominciar si mostra aderbo e duro.
  • Ritorna allui, e non abie dottanza ;
  • Con umiltà tosto 1' avrà' maturo :
  • Già tanto non par fel, né sanza pietanza.
  • XII
  • L'Amante
  • Tutto pien d'umiltà verso '1 giardino
  • Torna' mi, com' Amico avea parlato,
  • Ed i' guardai, e sì ebi avisato
  • Lo Schifo, con un gran baston di pino,
  • Ch' andava riturando ognie camino
  • Che dentro a forza non vi foss' entrato.
  • Sì oh' io mi trassi a lui, e salutato
  • Umilemente 1' ebi a capo chino ;
  • E sì gli dissi : Schifo, agie merzede
  • Di me, se 'nverso te feci alcun fallo,
  • Chèd i' sì son venuto a pura fede
  • A tua merzede, e presto d'amendarlo.—
  • Que' mi riguarda, e tuttor si provede
  • Çhed i' non dica ciò per inghanarlo.
  • XIII
  • Franchezza
  • Sì com' i' stava in far mia pregheria
  • A quel fello eh' è sì pien d'arditeza.
  • Lo dio d'amor sì vi man[dò] Francheza,
  • Collei Pietà, per sua anbascieria.
  • Francheza cominciò la dicieria,
  • E disse : Schifo, tuffai straneza
  • A quel valletto, eh' è pien di largheza,
  • E prode, e franco, sanza villania.
  • Lo dio d'amor ti manda che ti piaccia
  • Chettu non sie sì strano al su' sergiente.
  • Che gran peccato fa chi lui inpaccia;
  • Ma sofferà che vada arditamente
  • Per lo giardino, e noi metter in chaccia,
  • E guardi il fior chessi gli par aolente. —
  • XIV
  • Pietà
  • Pietà cominciò poi su' parlamento,
  • Con lagrime bagniando il su' visagio,
  • Diciendo : Schifo, tu faresti oltragio
  • Di non far grado al meo domandamento.
  • Pregar ti fo chetti sia piacimento
  • Ch' a quel valletto, eh' èssi buon e saggio,
  • Tu non sie verso lui così salvaggio.
  • Che sai che non à mal intendimento.
  • Or aven detto tutto nostr' affare,
  • E la cagion perchè no' sian venute.
  • Molt' è crudel chi per noi non vuol fare.
  • Ancor ti manda molte di salute
  • Il lasso, chu' ti piaque abandonare.
  • Fa che nostre preghiere gli sian valute. —
  • XV
  • Lo Schifo
  • Lo Schifo disse: Gien-te messagiere.
  • Egli è ben dritto eh' a vostra domanda
  • r faccia grado, e ragion lo comanda ;
  • Che voi non siete orgolliose, né fiere,
  • Ma siete molto nobili parliere.
  • Vengha il valetto, e vada a sua comanda,
  • Ma non ched egli al fior sua mano ispanda,
  • Ch' acciò non gli varrìan vostre preghiere.
  • Perciò chella figluol' a Cortesia,
  • Bellacoglienza, eh' è dama del fiore.
  • Sì '1 mi porebe a gran ricredentia.
  • Ma fate chella dama al die d'amore
  • Faccia a Bellacoglienza pregheria
  • Di lui, e chelle schaldi un poco il core. —
  • — 9 —
  • XVI
  • L'Amante e lo Schifo
  • Quand' i' vidi lo Schifo si adolzito,
  • Che solev' esser più amar che fele,
  • Ed il trova' vie più dolcie che mele,
  • Sapiate eh' i' mi tenni per guerito.
  • Nel giardin me n' andai molto gichito
  • Per dotta di, misfar a quel crudele,
  • E gli giurai a le sante Guagniele
  • Che per me non sarebe mai marrito.
  • Allor mi disse : V vo' ben chettu venghi
  • Dentr' al giardin, sì come ti j)iacie.
  • Ma che lungi dal fior le tue man tenghi.
  • Le buone donne fatt' anno far pacie
  • Tra me e te ; or fa chella mantenghi.
  • Sì che verso di me non sie fallacie. —
  • XVII
  • Venus
  • Venusso, eh' è socorso degli amanti,
  • Ven a Bellacoglienza col brandone,
  • E sì ['1] rechava a guisa di penone,
  • Peravanpar chiunque 1' è davanti.
  • A voler racontar de' suo' senbianti,
  • E de la sua tranobile fazone,
  • Sarebe assai vie più lungo sermone
  • Ch' a sermonar la vita a tutti i Santi.
  • Quando Bellacoglienza sentì '1 caldo
  • Di quel brandon, che così l'avanpava,
  • Sì tosto fu '1 suo cuor col mio saldo ;
  • E Venusso, eh' acciò la confortava,
  • Si trasse verso lei col viso baldo,
  • Diciendo che ve[r] me troppo fallava.
  • — 10 —
  • XVIII
  • Venus e Bellacoglienza
  • Tu falli tropo verso queir amante,
  • Disse Venus, che cotanto t' ama.
  • Ned i' non so al mondo sì gran dama
  • Che di lui dovess' eser rif usante ;
  • Ch' egli è giovane, bello, e avenante,
  • Cortese, franco, e prò di buona fama,
  • Promettili un basciar, e atte '1 chiama,
  • ("he non à buon nel mondo più cielante. —
  • Bellacoglienza disse : Y vo' che vegnia,
  • K basci il fior che tanto gli è piaciente,
  • Ma ched e' sagiamente si contegnia ;
  • Che siate cierto che no m' è spiaciere. —
  • Or gline manda alcuna buona insegna.
  • Disse Venus, e fagliele asapere. —
  • XIX
  • L'Amante
  • Per Bel-Senbiante e per Dolze-Riguardo
  • Mi mandò la piaciente eh' i' andasse
  • Nel su' giardin, e eh' io il fior bascias[s]e :
  • Né non portasse già lancia, né dardo.
  • Che lo Schifo era fatto sì codardo
  • Che mi bisogniava eh' il dottasse ;
  • Ma tuttor non volea ched i' v' entrasse,
  • Sed e' non fosse nocte ben a tardo,
  • Perciò che Chastità e G-ielosia
  • Sì anno messo Paura et Vergognia
  • In le' guardar che non faccia follia;
  • Ed un villan che truov' ognie menzognia,
  • La guarda, il qual fu nato i' Normandia,
  • Malabocha, que' e ognie mal sanpogna.
  • — 11 —
  • XX
  • L'Amante e Bellacoglienza
  • Udendo quella nobile novella,
  • Che que' gienti messagi m' aportaro,
  • Sì fortemente il cuor mi confortaro,
  • Che di gioia perde quasi la favella.
  • Nel giardin me n'anda' tutto 'n gonella,
  • Sanz' armadura, come coraandaro,
  • E sì trovai quella. Col viso chiaro,
  • Bellacoglienza tosto asse m' apella,
  • E disse : Vien avanti e bascia '1 fiore.
  • Ma guarda di far cosa clie mi spiaccia,
  • Chèttu ne perderesti ognie mio amore. —
  • Sì eh' i' alor feci crocio dele braccia,
  • E sii bascìai co molto gran tremore,
  • Sì forte ridottava suo minaccia.
  • XX
  • L'Amante
  • Del molto olor, eh' al corm' entrò basciando
  • Quel prezioso fior, che tanto aulia,
  • Contar né dir per me non si porla.
  • Ma dirò com' el mar s' andò turbando
  • Per Malabocha, quel ladro Normande,
  • Che se n' avide, e svegliò Gielosia
  • E Chastità, che ciaschuna dormia ;
  • Perch' i' fu del giardin rimesso in bando.
  • E sì vi conterò delà forteza,
  • Dove Bellacoglienza fu 'n prigione,
  • Ch' Amor abatte poi per su' prodeza ;
  • E come Schifo mi ritornò fellone,
  • E lungo tcnpo mi tene in distreza,
  • E come ritornò a me RaLàonc.
  • — 12 —
  • XXII
  • Chastita
  • Castità che da Veno è guereggiata,
  • Sì disse a Gielosia : Per Dio merzede,
  • S' a questo fatto V uon non ci provede,
  • r potre' ben tosto esere adontata.
  • Vergognia e Paura m' anno abandonata.
  • In quello Schifo, folF è chi si crede ;
  • Ch' i' son ciertana che non ama a fede,
  • Po' del giardin sì mal guardò l'entrata,
  • Onde ve' siete la miglior guardiana
  • Ch' in esto mondo potese trovare.
  • Gran luogo avete in Lonbardia e'nToschuna-
  • Per Dio, ched e' vi piaccia il fior guardare,
  • Che se que' che '1 basciò, punto lo sgrana.
  • Non fìa misfatto eh' uon possa mendare. —
  • XXIII
  • GrlRLOSIA
  • Gielosia disse : I' prendo a me la guardia,
  • Ch' a ben guardar il fior è mia credenza,
  • Ch' i' avrò giente di tal provedenza
  • Ched i' non dotto già che Veno gli arda. -
  • Al giardin se n' andò fier' e ghagliarda,
  • Ed ivi sì trovò Bellacoglienza
  • E dise le : Tu à' fatta tal falenza
  • Ch' i' ti tengho per folle e per musarda; ,
  • Ed a voi dico, Paur' e Vergognia,
  • Che chi di fior guardar in voi si fida,
  • Cierta son che non à lett' a Bolognia;
  • E quello Schifo che punt' or non grida,
  • Gli varia me' che fosse in Catalognia,
  • Sed e' non guarda ben ciò eh' egli à'n guida. —
  • — 13 —
  • XXIV
  • Vergognia
  • Vergongnia contra terra il capo china,
  • Chè ben s' avide ch' ella avea fallato ;
  • E d' un gran velo il viso avea velato,
  • E sì disse a Paura, sua cliugina :
  • Paura, no' sian messe nell' aina
  • Di Gielosia, e ciò ci à procliacciato
  • Lo Schifo, perch' egli à cortesegiato
  • Al bel valetto eh' i' vid' ier mattina.
  • Or andian tosto, e trovian quel villano,
  • E gii diren come fìa mal balito.
  • Se Gielosia gli mette adosso mano ;
  • Ch' egli à 'n ben guardar troppo fallito,
  • Che sì de' esser a ciaschuno strano.
  • El diavol siir à ora incortesito . —
  • XXV
  • Vergognia e Paura
  • Per lo Schifo trovar ciascun' andava,
  • Per dirli del misfatto molto male ;
  • E que' s'avea fatto un capezale
  • D'un fascio d'erba, e sì soniferava.
  • Vergognia fortemente lo sgridava ;
  • Paura d'altra parte sili' assale,
  • Diciendo : Schifo, ben poco ti chale
  • Che Gielosia sì forte ne grava ;
  • E ciò ci avien perte, quest' è palese.
  • Quando tu, per la tua malaventura.
  • Tu vuogli intender or d'eser cortese.
  • Ben sa' che non ti move di natura.
  • Con ciaschedun de' star ale difese.
  • Per ben guardar questa nostra chiusura.
  • — 14 —
  • XXVI
  • Lo Schifo
  • Lo Schifo, quando udio quel romore,
  • Conobe ben ched egli avea mispreso.
  • Sì disse : Il diavol ben m'avea sorpreso.
  • Quand' io a nessun non mostrav' amore.
  • Ma s' i', colui che vene per lo fiore.
  • Il posso nel giardin tener mai preso,
  • r sia uguanno per la gola inpeso,
  • Sed i' noi fo morir a gran dolore. —
  • Allor ricignia il viso, e gli ochi torna,
  • E troppo contra me tornò diverso.
  • Del fior guardar fortemente s' atorna.
  • Ai lasso cor ! mi fu canbiato il verso :
  • In poca d' or sii fatto mi bistorna,
  • Che d' abate tornai men eh' a converso.
  • XXVII
  • GlELOSIA
  • Gielosia che stava in sospeccione,
  • Ch' ella del fior non fosse baratata ,
  • Sì fé gridar per tutta la contrata
  • Ch' allei venisse ciascun buon mazone,
  • Cir ella volea fondar una pregione
  • Dove Bellacoglienza f ìa murata ;
  • Che 'n altra guardia non fie più lasciata,
  • Po' eh' ella i'à trovata i' mesprigione :
  • Chella guardia del fior è perigliosa !
  • Sì sarìa folle sellei mi fidasse
  • Per la bieltà eh' à 'n lei maravigliosa. —
  • E se Venus ancor la vicitasse,
  • Di ciò era ciertana e non dottosa
  • Che converebe eh' ella il fior donasse.
  • — 15 —
  • XXVllI
  • L'Amante
  • Gelosia fecie fondar un castello
  • Con gran fossi dintorno e barbacani,
  • Che molto ridottava huomini strani.
  • Sì faciev' ella que' di su' ostello.
  • E nel miluogo un cassero fort' e bello,
  • Che non dottava asalto di villani,
  • Fecie murare a' mastri più sovrani,
  • Di marmo lavorato ad ischarpello;
  • E sì vi fecie far quatre portali.
  • Con gran tori disopra inberteschate,
  • Ch'.unque nel mondo non fur fatte tali;
  • E porte caditoio v' avea ordinate,
  • Che venian per condotto di canali :
  • L' altr' eran tutte di ferro spranghate.
  • XXIX
  • L'Aman te
  • Quando Grielosia vide il chastel fatto,
  • Sì si pensò d'avervi guernimento ;
  • Ch' e' non era suo intendimento
  • Di renderlo per forza ned a patto.
  • Per dare a' suo' nemici mal atratto,
  • Vi mise dentro gran saettamento,
  • E petre, e olio, e ogni altro argomento.
  • Per arder chastel di legniamo o ghatto,
  • S' alcun lo vi volesse aprossimare ;
  • Che perduti ne son molti chastelli
  • Per non prendersi guardia del cavare.
  • Ancor fé far trabochi e manghanelli.
  • Per li nemici lungi far istare,
  • E servirli di pietre e di quadrelli.
  • - 16 -
  • XXX
  • L'Amante
  • Quand" eF ebe il castel di guernigione
  • Fornito si come gli era mestiere,
  • Ad ognie porta mise su' portiere,
  • De' più fidati e' avea in sua magione.
  • E, perdi' ella dottava tradigione,
  • Mise lo Schifo in sul portai primiere,
  • Perch' ella il sentia aspro cavaliere ;
  • Al secondo, la figlia di Ragione,
  • Ciò fu Vergognia, che fé gran difensa;
  • La terza porta sì guardò Paura,
  • Ch' iera una donna di gran provedenza;
  • Al quarto portai di dietro da le mura
  • Fu messo Malabocha, la chu' intenza
  • Ferm' iera a dir mal d'ognie criatura.
  • XXXI
  • L'Amante
  • Bellacoglienza fu nella forteza,
  • Per man di Gielosia, mess' e fermata ;
  • Ad una vechia V ebe acomandata
  • Chella tenesse tuttor in distreza;
  • Ch' ella dottava molto su' belleza,
  • Che Chastità à tuttor gueregiata,
  • E Cortesia, di chu' era nata,
  • Nolle' faciesse far del fior largheza.
  • Ver è ched ella sì '1 fecie piantare
  • Là 've Bellacoglienza era 'n pregione,
  • Ch' altrove noi sapea dove fidare.
  • Lassù non dottav' ella tradigione,
  • Che quella vechia, a chu' '1 diede a guardare,
  • Sì era del ligniagio Salvagnione.
  • — 17 -
  • XXXII
  • L'Amante
  • Gelosia andava a proveder le porte.
  • Si trovava le guardie ben intese
  • Contra ciascuno star a le difese,
  • E per donar e per riciever morte.
  • E Malabocca si sforzava forte
  • In ognie mi' sacreto far palese ;
  • Que' fu '1 nemico che più mi v' afese,
  • Ma sopra lui ricador poi le prese.
  • Que' non finava né notte, né giorno,
  • A suon di corno gridar : Guarda ! Guarda !
  • E giva per le mura tutto 'ntorno,
  • Diciendo : Tal è putta, e tal si farda,
  • E la cotal à troppo chaldo il forno,
  • E r altra follemente altru' riguarda. —
  • XXXIII
  • L'Amante
  • Quand' i' vidi i marosi sì 'nforzare
  • Per lo vento a Provenza che ventavo,
  • C alberi e vele e ancole fìachava,
  • E nulla mi valea il ben governare.
  • Fra me medeszmo comincia' a pensare
  • Ch' era follia se più navicava,
  • Se quel mal tenpo prima non passava,
  • Che dal buon porto mi faciealu[n]giare.
  • Sì eh' i' allor m' ancolai a una piagia,
  • Vegiendo eh' i' non potea ejitrar in porto ;
  • La terra mi parca molto salvaggia.
  • Ivi vernai co molto disconforto. '
  • Non sa che mal si sia, chi non asaggia
  • Di quel d'amor, ond' i' fu' quasi morto.
  • — 18 —
  • XXXIV
  • L'Amante
  • Pianto, sospiri, pensieri e afrizione
  • Ebi vernando in quel salvagio loco,
  • Che pena de' ninferno è riso e gioco
  • Ver quella eh' i' soffersi a la stagione ;
  • C Amor mi mise a tal distruzione
  • Che no mi die sogiorno asa' né poco;
  • Un' or mi tenne in ghiaccio, un'altra 'n fuco.
  • Molto m' attene ben sua promessione ;
  • Ma non di gioia, né di nodrimento ;
  • Che di speranza mi dovea nodrire,
  • Insin ched e' mi desse giugiamento.
  • Digiunar me ne fecie. aver vo' dire.
  • Ma davami gran peze di tormento,
  • Con salsa stenperata di languire.
  • XXXV
  • L'ALIANTE E Ragione
  • Languendo lungiamente in tal manera,
  • E' non sapea ove trovar socorso.
  • Che '1 tenpo fortunal che m' era corso,
  • M' avea gittato d' ognie bona spera.
  • Allor tornò a me, che lungi m' era,
  • Ragion la bella, e disse : Tusse' corso,
  • Settu non prendi i' me alcun ricorso,
  • Po' che Fortuna é 'nverso te si fera ;
  • Ed i' ò tal vertù dal mi' segniore
  • Che mi criò, eh' i' metto in buono stato
  • Chiunque al mi' consiglio ferma il core ;
  • E di Fortuna chett' à tormentato,
  • Se vuogli abandonar il die d' amore,
  • Tosto t' avrò colici pacificato. —
  • — 19 -
  • XXXVI
  • L'Amante
  • Quand' i' udì' Ragion, che '1 su' consiglio
  • Mi dava buon e fin, sanza fallacie,
  • Diciendo di trovarmi acordo e pacie
  • Con quella che m' avea messo 'n asiglio,
  • r le dissi : Ragion, veco chi piglio,
  • Ma non eh' i' lassci il mi' signior veracie,
  • Chèd r son su' fedel, e sì mi piacie
  • Tanto, eh' i' l'amo più che padre figlio.
  • Onde di ciò pensar non è mesterò,
  • Né tra no' due tenerne parlamento,
  • Che non sarebe fatto di legiero.
  • Perciò eh' i' falserìa mi' saramento.
  • Megli' amo di Fortuna eser guerero
  • Clied i' acciò avesse pensamento. —
  • XXXVII
  • Ragione
  • Falsar tal saramento è san pechato .
  • Poite ciaschun secondo dicretale ;
  • Che, sei' uon giura di far alcun male,
  • Se se ne lascia, non è pergiurato. '
  • Tu mi proposi che tu se' giurato
  • A questo dio, chett' à condotto a tale
  • C ognie vivavanda mangi sanza sale.
  • Sì fortemente t' à disavorato !
  • E sì si fa chiamar il die d'amore !
  • Ma chi così l'apella, fa gran torto,
  • Che su' sornome dritto sì è dolore.
  • Or ti parti dallui, o tu se' morto,
  • Né noi tener giama' più a signiore,
  • E prendi il buon consiglio eh' i' t' aporto.
  • — 20 —
  • XXXVIII
  • L' [Amante]
  • Ragion, tu sì mi vuo' trar d'amare
  • E di' che questo mi' signior è reo,
  • E che non fu d' amor unquanche deo,
  • Ma di dolor, secondo il tu' parlare.
  • Dallui partir non credo ma' pensare ;
  • Né tal consiglio non vo' creder eo,
  • Chèd egli è mi' segnior ed i' son seo
  • Fedel. Sì è follia di ciò parlare.
  • Perchè mi par che '1 tu' consiglio sia
  • Fuor di tu' nome, troppo oltre misura ;
  • Che sanza amor nonn' è altro che nula.
  • Se Fortuna m' à tolto or mia ventura,
  • Elle torna la rota tuttavia,
  • E queir è quel che molto m' asicura . —
  • XXXIX
  • Ragione
  • Di trareti d' amar nonn' è mia 'ntenza,
  • Disse Ragion, né dacciò non ti butto,
  • Ch' i' vo' ben chettu ami il mondo tutto.
  • Fermando in Gieso-Cristo tu' credenza ;
  • E s' ad alcuna da' tua benvoglienza.
  • Non vo' cheli' ami sol per lo ditutto,
  • Né per diletto, ma per trarne frutto,
  • Che chi altro ne vuol, chade in sentenza.
  • Ver é che gli à in quel' opra diletto
  • Che Natura vi mise per richiamo,
  • Per più sovente star con esse in letto ;
  • Che se ciò non vi fose, ben sapiamo
  • Che poca giente porebe già petto
  • Al lavorio che cominciò Adamo. —
  • - 21 —
  • XL
  • L'Amante
  • r le dissi : Ragion, or sie ciertana,
  • Po' che natura diletto vi mise
  • In quel lavoro, ched -ella noi v' asise
  • Già per niente, che non è si vana ;
  • Ma, per continuar la forma humana.
  • Si vuol eh' uon si diletti in tutte guise
  • Per volontier tornar a quelle asise,
  • Che 'n dilettando sua semenza grana.
  • Tu va' diciendo eh' i' no mi diletti,
  • Mad i' per me non posso già vedere
  • Che sanza dilettar huon vi s' asetti
  • A quel lavoro, per eh' i' ò'fermo volere.
  • Di dilettar col fior no me ne gietti :
  • Faccia Dio po' del fiore su' piaciere. —
  • XLI
  • Ragione
  • Del dilettar non vo' chiti tua parte,
  • Disse Ragione, né che sie sanz' amanza,
  • Mavo' che prendime per tua 'ntendanza,
  • Chèttu non troverai i' nulla parte
  • Di me più bella, e n' agie mille carte,
  • Né chetti doni più di dilettanza.
  • Degnia sarei d'esser reina in Francia.
  • Sì fa' follia s' tu mi gietti a parte,
  • Ch' i' ti farò più rico che Richeza,
  • Sanza pregiar mai rota di Fortuna,
  • Ch' ella ti possa mettere in distreza.
  • Se be' mi guardi, i' me nonn" à nosunu
  • Fazon, che non sia fior d'ognie belleza.
  • Più chiara son che nonn' é sol, né luna. -
  • ,- 22 -
  • XLII
  • L'Amante
  • Ragion, tu sì mi fai largha proferta
  • Del tu' amor e di te ; ma i' son dato
  • Del tutto al fior, il qual non fia canbiato
  • Per me ad altr' amor : di ciò sie cierta .
  • Né non ti vo' parlar sotto coverta ;
  • Che, s' i' mi fosse al tutto atte gradato,
  • Ciertana sie eh' i' ti verre' fallato,
  • Chech' i' dovesse aver o prode o perta.
  • Allora avre' fallato allui e te,
  • E sì sarei provato traditore,
  • Ched i' gli ò fatto sararaento e fé.
  • Di questo fatto non far più sentore,
  • Che '1 die d'amor m' assi leghato asse
  • Chette non pregio, e lui teng'o a signiore.
  • XLIII
  • Ragione
  • Amico, guarda s' tu fai cortesia
  • Di scondir del tu' amor tal damigiella
  • Chente son io, che son sì chiara e bella,
  • Che nulla falta i' me si troverìa.
  • Nel mi' visagio 1' uon si spechierìa.
  • Sì non son troppo grossa, né tro' grella,
  • Né troppo grande, né tro' piciolella.
  • Gran gioia avrai se m' ài in tua balia.
  • Chéd i' sìtti farò questo vantagio
  • Ch' i' ti terrò tuttor in ricco stato,
  • Sanz' aver mai dolor nel tu' eoragio.
  • E così tenni Socrate beato:
  • Ma mi credette e amò come sagio,
  • Di che sarà di lui senpre parlato.
  • — 23 —
  • XLIV
  • Ragione
  • Quel Socrate dond' i' ti vo parlando,
  • Sì fu fontana piena di salute,
  • Della qual derivò ognie salute,
  • Po' chèd e' fu del tutto al me' comando.
  • Né mai Fortuna noi gì tormentando,
  • Non pregiò sue levate né cadute,
  • Suo' gioie e noie per lui fur ricievute,
  • Né ma' su' viso nonn' andò canbiando .
  • E bene e mal mettea in una bilanza,
  • E tutto la faciea igual^pesare,
  • Sanza prenderne gioia né pesanza.
  • Per Dio, ched e' ti piaccia riguardare
  • Al tu' profitto, e prendim' ad amanza :
  • Più alto non ti può' tu inparentare .
  • XLV
  • Ragione
  • Ancor non vo' t' incresca d' ascoltarmi
  • Alquanti motti, eh' i' voglio ancor dire ;
  • A ritenere intendi, e a udire.
  • Che non potresti aprender miglior salmi
  • Tu sì à' cominciato a biasimarmi,
  • Perch' i' l'Amor ti volea far fugire,
  • Che fa le gienti vivendo morire,
  • E tu '1 saprai ancor, se no lo spalmi.
  • Sed i' difendo a ciaschedun 1' ebreza,
  • Non vo' che '1 ber per ciò nesun disami,
  • Se non se quello che la giente bleza.
  • r non difendo atte chettu nonn' ami,
  • Ma non Amor chettitengha'n distreza,
  • E nella fin dolente te ne chiami . —
  • — 24 -
  • XLVI
  • L'Amante
  • Quando Ragion fu assa' dibattuta
  • E eh' ella fecie capo al su' sermone,
  • I' siile dissi: Donna, tua lezione,
  • Sie cierta eh' eli' a me poco valuta;
  • Perciò ch'i' noll'ò punto ritenuta,
  • Che no mi piacie per nulla cagione,
  • Ma chui piaciesse tal amonizione.
  • Sì gli sarebe ben per me renduta ;
  • Chèd i' so la lezion tratutta a mente,
  • Pe' ripetali' a giente chu' piaciesse.
  • Ma già per me nonn' è saviamente ;
  • Che fermo son, se morir ne dovesse.
  • D'amar il fior, e '1 me' cor vi s'asente,
  • 'n altro danno eh' avenir potesse. —
  • XL VII
  • L'Amante e Amico
  • Ragion si parte quand' ella m' intese,
  • Sanza più tener meco parlamento,
  • Che trovar non potea nullo argomento
  • Di trarmi de[l] laccio in eh' Amor mi preso,
  • AUor sì mi rimisi a le difese
  • Co' mie' pensieri, e fu magior tormento
  • Assa' ched i'non fu' al cominciamento ;
  • Non mi valea coverta di pavese.
  • AUor sì piaque a Dio che ritornasse
  • Amico a me, per darmi il su' consiglio .
  • Sì tosto che mi vide, a me si trasse,
  • E disse: Amico, i' sì mi maraviglio
  • Che ciascun giorno di magre e apasse :
  • Dov' è ilvisaffio tu' chiaro e vermigflio? —
  • — 25 —
  • XLVIII
  • L'Amante
  • Non ti maravigliar s' f non son grasso,
  • Amico, né vermiglio com' i' soglio,
  • Ch' ognie contrario è presto acciò eh' i' voglio.
  • Così Fortuna m' à condotto al basso.
  • Ira e pensier m' anno sì vinto e lasso
  • Che non è maraviglia s' i' mi doglio,
  • Chèd i' sì vo a fedir a tale iscoglio ,
  • S'Amor non ci provede, eh' i' son chasso.
  • E ciò m' à Malabocha prochacciato,
  • Che svegliò Castitate e Gielosia,
  • Sì tosto com' i' ebi il fior basciato.
  • AUor fos* egli stato i' Normandia,
  • Nel su' paese, ove fu strangolato.
  • Che sì gli piaque dir ribalderia. —
  • XLIX
  • L'Amante e Amico
  • Com' era gito il fatto ebi contato
  • A motto a motto, di filo in aghuglia,
  • Al buono Amico che non fu di Puglia,
  • Chem' ebe molto tosto confortato,
  • E disse : Guarda che n[on] sie acietato
  • Il consiglio Ragion, ma da te il bugila
  • Ch' e' fin amanti tuttor gli tribuglia,
  • Con quel sermon di chett' à sermonato ;
  • Ma ferma in ben amar tutta tua 'ntenza
  • E guarda al die d'amor su' 'managio,
  • Che tutto vincie lungia soferenza.
  • Or metti a me intendere il coragio,
  • Chcd i' ti dirò tutta la sentenza
  • Di ciò che de' far fin amante sas^io.
  • — 26 —
  • L
  • Amico
  • A Malabocca vo' primieramente
  • Chettu si no gli mostri malsenbiante,
  • Ma, s' egli passe o dimore davante,
  • Umile gli ti mostra ed ubidente .
  • Di te e del tuo gli sie largo offerente,
  • E faccia di te come di su' fante.
  • Così vo' che lo 'nghanni quel truante,
  • Che si diletta in dir mal d' ognie giente.
  • Chol braccio al collo sì die hon menare
  • Il su' nemico, insin che si' al giubetto,
  • Co le lusinghe, e po' farlo inpiccare.
  • Or metti ben il cuor acciò e' ò detto :
  • Di costu' ti convien così ovrare,
  • Insin che sia condotto al passo stretto.
  • LI
  • Amico
  • Inpresso vo' chettu agie astinenza
  • Di non andar sovente dal chastello,
  • Né non mostrar chetti sia guari bello
  • A riguardarla ov' è Bellacoglienza;
  • Ghétti convien aver gran provedenza
  • Insin che Malabocha t' é ribello,
  • Chèttu sa' ben eh' egli è un maltranello.
  • Che giorno e notte grida, e n' ò già 'tenza.
  • De r altre guardie non bisognia tanto
  • Guardar, come ti fa di Malabocha,
  • Ch' elle starìan voluntier da 1' un canto ;
  • Ma quel Normande incontanente scocha
  • Ciò ched e' sa, ed in piaza e da Santo,
  • E contruova di sé, e mette in cocha.
  • - 27 —
  • LU
  • Amico
  • La vecchia che Bellacoglienz' à 'n guardia,
  • Servi ed onora a tutto tu' podere ;
  • Che, s' ella vuol, troppo ti può valere,
  • Chèd ella uonn' è folle né musarda.
  • A Gielosia, che mal fuoco l'arda,
  • Fa '1 somigliante, sella può' vedere.
  • Largo prometti a tutte de F avere :
  • Ma '1 pagamento, il più che può', lo' tarda.
  • E sellor doni, dona gioeletti,
  • Be' covricie[fi], e reti, e 'nt[r]ecciatoi,
  • E belle ghirlanduze, e ispiletti,
  • E pettini d'avorio, e rizatoi.
  • Coltelli, e paternostri, e tessutetti :
  • Che questi non son doni strugitoi.
  • LUI
  • Amico
  • Se non ài che donar, fa gran pro[m]essa,
  • Sì com' i' t' ò contato qui davanti.
  • Giurando loro Idio e tutti i Santi,
  • Ed anche il sacramento della messa.
  • Che ciascuna farai gran baronessa,
  • Tanto darai lor fiorini e bisanti.
  • Di piangier vo' che faccio gran senbianti,
  • Diciendo che non può' viver sanz' essa.
  • E, settu non potessi lagrimare.
  • Fa chettu agie sugo di cipolle,
  • di scalogni, e faranolti fare ;
  • di scialiva gli occhi tutte molle,
  • S' ad altro tu non può' ricoverare,
  • E così vo' che ciascheduna bolle.
  • — 28 —
  • LIV
  • Amico
  • Settu non può' parlar a quella eh' ami.
  • Siile manda per lettera tu' stato,
  • Diciendo com' Amor t' assi leghato
  • Ver lei, che ma' d' amarla non ti sfami ;
  • E le dirai : Per Gieso-Cristo, trami
  • D'esti pensier che m' anno sì gravato. -
  • Ma guarda chello scritto sia mandato
  • Per tal messagio che non vi difami.
  • Ma nella lettera non metter nome :
  • Di lei dirai a colui », di te a colei».
  • Così convien canbiar le pere a pome.
  • Messagio di gharzon ma' non farei,
  • Chèd e' v' à gran periglio, ed odi come :
  • Non àn fermeza in lor, per ciò son rei.
  • LV
  • Amico
  • E, sella donna prende tu' presente,
  • Buon incomincio avrà' di far mercato,
  • Masse d'un bascio 1' avessi inarrato,
  • Saresti poi ciertan del rimanente.
  • E s'ella a prender non è conosciente,
  • Anzi t' avrà del tutto rifusato,
  • Senbianti fa che sie forte crucciato,
  • E partiti dallei san dir niente.
  • E poi dimora un tenpo san parlarne,
  • E non andar in luogo ov' ella sia,
  • E fasenbiante che nonn' ài che farne.
  • EU" enterrà in sì gran malinconia,
  • Che noUe dimorrà sopr' osso carne :
  • Sìssi ripentirà di sua follia.
  • - 29 —
  • LVI
  • Amico
  • Il marinaio, che tuttor navicando
  • Va per lo mar ciercando terra istrana,
  • Con tutto si guid' e' per tramontana.
  • Sì va e' ben le sue vele canbiando ;
  • E per fugire da terra e' apress' andò,
  • In quella guisa e' allor gii è più sana,
  • Così governa mese e settimana,
  • Insin che '1 mar si va rabonacciando.
  • Così de' far chi d'Amor vuol gioire.
  • Quand' e' truova la sua donna diversa :
  • Un' or la de' cacciar, altra fugire.
  • Allor siila vedrà palida e persa.
  • Che sie ciertan che le parrà morire
  • Insin che nolli cade sotto inversa.
  • LVII
  • Amico
  • Quando fai ad alcuna tua richesta,
  • vechia eh' ella sia, o giovanzella,
  • maritata» o vedova, o pulzella,
  • Sì convien chella lingua tua sia presta
  • A He' lodar suo' ochi, e bocca, e testa,
  • E dir che sotto '1 ciel non l'à più bella :
  • Piacesse a Dio eh' i' v' avesse in gonella
  • Là ov' io diviserei in mia podestà. —
  • Così le dei del tutto andar lodando,
  • Chèd e' nonn' è nesuna sì atenpata
  • Ch' ella non si diletti in ascoltando,
  • E credes' esser più bella che fata ;
  • E 'nmantenente pensa a gir pelando
  • Colui che prima tanto 1' à lodata.
  • — 30 —
  • LVill
  • Amico
  • Le giovane, e le vechie, e le mezane
  • Son tutte quante a prender sì 'ncarnate,
  • Che nessun puote aver di lor derate
  • Per cortesia, tanto son villane ;
  • Che quelle che si mostran più humane,
  • E non prenden, ti danno le ghigniate.
  • Natur' è quella chelle v' à fatate
  • Sì com' eir à fé tato a chaccia il cane.
  • Ver è e' alcuna si mette a donare ;
  • Ma ella s' è ben prima proveduta,
  • Ch' ella '1 darà in luogo d' adoppiare.
  • Allor gioelli non son di gran valuta,
  • Ma e' son esca per uccie' pigliare.
  • Guardisi ben chi à corta veduta.
  • LIX
  • Amico
  • Se quella chu' richiedi ti rifiuta,
  • Tu sì non perdi nulla in su' scondetto.
  • Se non se solo il motto cheli' ài detto :
  • Dello scondir sarà tosto pentuta.
  • Una nel ciento non fu mai veduta
  • ( Ed ancor più che '1 miglia' ci ti metto )
  • Femina, chu' piacesse tal disdetto,
  • Come eh' ella t' asalgha di venuta.
  • Richie', e' almenn' avrà' su' ben volere,
  • Con tutto ti vad' ella follegiando,
  • Chèttu no le può' far magior piaciere.
  • Ma di ciò non de' gir nessun parlando,
  • Se 'n averla non mette su' podere,
  • Chèd ella se ne vada poi vantando.
  • — 31 —
  • LX
  • Amico
  • E, quando tussarai collei soletto,
  • Prendila traile braccia e fai sicuro,
  • Mostrando allor settusse' forte e duro,
  • E mantenente le metti il ganbetto.
  • Ne noUa respittar già per su' detto :
  • S'ella chiede merzé, chegala al muro.
  • Tulle dirai : Madonna, ï m' assicuro
  • A questo far, e' Amor m'àssì distretto
  • Di vo' ched i' non posso aver sogiorno ;
  • Perchè convien che vo' agiate merzede
  • Di me, che tanto vi son ito intorno ;
  • Chèssiate cierta ched i' v' amo a fede,
  • Né d' amar voi giamai non mi ritorno.
  • Che per voi il me' cor salvar si crede. —
  • LXI
  • Amico
  • E settu ami donna ferma e sagia,
  • Ben sagiamente e fermo ti contieni,
  • C avanti eh' ella dica : Amico, tieni
  • Delle mie gioie, — più volte t' asagia.
  • E, settu ami f emina volaggia,
  • Volagiamente davanti le vieni,
  • E tutt' a la sua guisa ti mantieni ;
  • Od ella ti terrà bestia salvaggia,
  • E crederà chettu sie un papalardo,
  • Che sie venuto allei per inganarla ;
  • Chèd ella il voi pur giovane e galliardo,
  • La buona e ssagia ma' di ciò non parla,
  • Anz' ama più F non fermo che codardo,
  • Che non dotta che que' faccia blasmarla.
  • — 32 —
  • LXII
  • Amico
  • Ancor convien chettu sacci alcun' arte
  • Per ghovernar e te e la tu' amica.
  • Di buon morse/Zi tuttor la mi notrica,
  • E dàlie tuttavia la miglior parte.
  • E, s' ella vuol andar i' nulla parte,
  • Siile dì : Va, che Dio ti benedica. —
  • In gastigarla non durar fatica,
  • Sed al su' amor non vuo' tagliar le carte.
  • E sella truovi l'opera faeciendo.
  • Non far senbiante d' averla veduta;
  • In altra parte te ne va fugiendo.
  • E, selle fosse lettera venuta,
  • Non t' intrametter d' andar inchegiendo
  • Chili' à recata, né chi la saluta.
  • LXIII
  • Amico
  • S' a scachi, overo a ttavole giocassi
  • Colla tua donna, fa e' agie il pigiore
  • Del gioco, e dille eh' eli' è la migliore
  • Dadi gittante chettu mai trovassi.
  • S' a coderon giocaste, pignia anbassi,
  • E fa ched ella sia la vincitore.
  • Della tua perdita non far sentore.
  • Ma che cortesemente la ti passi.
  • Falla seder ad alti, ettu sie basso,
  • E sili' aporta carello o cuscino.
  • Di le' servir non ti veghi mai lasso.
  • S' adesso le vedessi un buscolino.
  • Fa che glie levi, e se vedessi sasso
  • Là 'v'ella de' passar, netia '1 camino.
  • — 33 —
  • LXIV
  • Amico
  • A sua maniera ti mantien tuttora,
  • Che s' ella ride, ridi, o balla, balla ;
  • s' ella piangie, pensa a consolalla ;
  • Ma fa che pianghe tu sanza dimora.
  • E se con altre done fosse ancora
  • Che giocasero al gioco della palla,
  • S'andasse lungi, corri ad aportalla :
  • Alle servir tuttor pensa e lavora.
  • E se vien alcun' or eh' ella ti tenza,
  • Chella ti crucci sì chettu le dai,
  • I[n]mantenente torna ad ubidenza,
  • E giurale che ma' più noi farai.
  • Di quel eh' ài fatto, farai penitenza.
  • Prendila e falle il fatto che tu sai.
  • LXV
  • Amico
  • Sovr' ognie cosa pensa di lusinghe,
  • Lodando sua maniera e suafazone,
  • E che di senno passa Salamene :
  • Con questi motti vo' chella dipinghe.
  • Ma guarda non s'avega chett' infinghe,
  • Che non v' andresti mai a prociessione
  • Non ti varebe lo star ginochione.
  • Però quel lusinghar fa che tul tinghe,
  • Chòd e' n' è ben alcuna sì viziata
  • Che non crede giamai ta' favolclle.
  • Per e' altra volta n'è stata beffata.
  • Ma queste giovanette damigielle,
  • Chu la lor terra non n' è stata arala.
  • Ti crederanno ben cota' novelle.
  • - 34 —
  • LXVI
  • Amico
  • Settu ài altra amica procacciata,
  • Over chettu la guardi a procaciare,
  • E sì non vuo' per ciò abandonare
  • La prima, chu à' lungho tenpo amata :
  • Settu a la novella à' gioia donata,
  • Sì dì eh' ella la guardi di recare
  • In luogo ove la prima ravisare
  • Kolla potesse, che seria smenbrata.
  • s' ella ancor ne fosse in sospezone,
  • Fa saramenta eh' ella t'agia torto,
  • C unque ver lei non fosti in mesprigione.
  • E, s' ella il pruova, convien che sie acorto
  • A dir che forza fu, e tradigione :
  • Allora la prendi e siile n' inaflSa l'orto.
  • LXVII
  • Amico
  • E, settua donna cade in malatia,
  • Sì pensa ch'ella faccie ben servire,
  • Nèttu dallei giamai non ti partire :
  • Dalle vivanda e' a piacier le sia,
  • E po' siile dirai: Anima mia,
  • Ista notte ti tenni in mio dormire
  • Intralle braccia, sana al me' disire.
  • Molto mi fecie Idio gran cortesia,
  • Che mi mostrò sì dolze avisione. —
  • Po' dica eh' ella l'oda come sagio,
  • Che per lei farà' far gran prociessione,
  • Ottu n' andrà' in lontan pellegrinagio.
  • Se Gieso Cristo le da guerigione.
  • Così avrai il su' amor e '1 su" coragio. —
  • — 35 —
  • LXVIII
  • L'Amante e Amico
  • Quand' ebi inteso Amico, che leale
  • Consiglio mi clava a su' podere,
  • r siili dissi : Amico, il mi' volere
  • Non fu unquanche d' esser disleale ;
  • Né piaccia a Dio eh' i' sia condotto a tale
  • Ch' i' a le gienti mostri ben volere,
  • E servali del corpo e dell' avere,
  • Ch' i' pensase poi di far lormale.
  • Ma sofferà' eh' i' avante dislidi
  • E Malabocca, e tutta sua masnada.
  • Sì che neuno in me giamai si fidi ;
  • Po' penserò di metterli a la spada. —
  • Que' mi rispuose : Amico, mal ti guidi :
  • Cotesta sì nonn' è la dritta strada.
  • LXIX
  • Amico
  • A te sì non convien far disfidaglia,
  • Settu vuo' ben civir di questa guerra.
  • Lasciala far a gran signior di terra
  • Che posson soferir oste e battaglia.
  • Malabo cca, che così ti travaglia,
  • È traditor. Chi '1 tradiscie, non erra.
  • Chi con falsi senbianti noli' aferra,
  • 11 su' buon giocho mette a ripentaglia.
  • Settu lo sfidi batti, e' griderà,
  • Chèd egli è di natura di mastino :
  • Chi più '1 minaccia, più gli abaierà.
  • Chi Malabocca vuol metter al chino,
  • Sed egli è sagio, egli '1 lusingherà.
  • Che cierto sie : quell' è '1 dritto camino.
  • 36 -^
  • LXX
  • L'Amante r Amico
  • Po' rai convien ovrar di tradizione.
  • E atte pare, Amico, eh' i' la faccia,
  • r la farò come eh' ella mi spiaccia.
  • Per venir al disu di quel cagnione.
  • Ma sìtti priego, gientil conpagnione.
  • Sessai alcuna via chessia più avaccia
  • Per Malabocca e suo' metter in caccia.
  • E trar Beliacoglienza di pregione,
  • Chettu siila mi insegni, ed i' v' andrò,
  • E menerò co meco tal aiuto
  • Ched i' quella forteza abatterò. —
  • E nonn' à guari eh' i' ne son venuto.
  • Rispuose Amico, ma "1 ver ti dirò,
  • Chess' i' v' andai, i' me ne son pentuto.
  • LXXI
  • Amico
  • S[ì] uom apella il camin Troppo-Donare,
  • E fu fondato per folle Largheza.
  • L' entrata guarda Madonna Richeza.
  • Che non [v]i lascia nessun huon passare.
  • Se nonn' è su' parente, o su' conpare,
  • Già tanto nonn' avrebe in sé belleza.
  • Cortesia, né saver, né gientileza,
  • Ched ella gli degniasse pur parlare.
  • Se può' per quel camin trovar passagio,
  • Tussì abattera' tosto 11 castello,
  • Beliacoglienza trara' di servagio.
  • Non vi varrà gittar di manganello,
  • Ned a le guardie lor folle musagio,
  • Porte, né mura, né trar di quadrello.
  • — 37 —
  • LXXII
  • Amico
  • Or sìtt' ò detto tutta la sentenza
  • Di ciò chessagio amante far dovrìa.
  • Così r amor di lor guadagnierìa,
  • Sanz' aver mai tral'.or malivoglienza.
  • Se mai trai di pregion Bellacoglienza,
  • Sì fa chettu ne tenghi questa via,
  • Od altrimenti mai non t' amerìa,
  • Che eh' ella ti mostrasse in aparenza.
  • E dalle spazio di poter andare
  • Colà dove le piacie per la villa:
  • Pena perduta seria in le guardare,
  • Chèttu teresti più tosto un' anguilla
  • Ben viva per la coda, e fossi in mare,
  • Che non faresti femina che ghilla. —
  • LXXIII
  • L'Amante
  • Così mi confortò il buon Amico,
  • Possi partì da me sanza più dire.
  • AUor mi comincia' fort' a giechire
  • Ver Malabocca, il mi' crudel nemico.
  • Lo Schifo i' sì pregiava men eh' un fico,
  • Ch' egli avea gran talento di dormire.
  • Vergognia sì voleaben sofferire
  • Di gueregiarmi, per cierto vi dico ;
  • Ma ev' era Paura, la dottosa,
  • C udendomi parlar tutta tremava.
  • Quella non n' era punto dormigliosa ;
  • In ben guardar il fior molto pensava ;
  • Vie più cheli' altre guardi era curiosa.
  • Perciò che ben in lor non si fidava.
  • — 38 —
  • LXXIV
  • L'Amante
  • Intorno dal castello andai ciercando
  • Sed i' potesse trovar quel' entrata,
  • La qual folle Larghcza avea fondata,
  • Per avacciar ciò che guia pensando.
  • Allor guardai, e sì vidi onbreando
  • Disotto un pin una donna pregiata,
  • Sì nobilmente vestita e parata
  • Che tuttol mondo già di lei p arlando ;
  • E sì avea in se tanta beleza
  • Che tutto intorno lei aluminava
  • Chol su' visagio, tanto avea chiareza.
  • Ed un suo amico colici si posava.
  • La donna sì avea nome Richeza,
  • Mallui non so com' altri 1' apellava.
  • LXXV
  • L'Amante e Richeza
  • Col capo inchino la donna salutai,
  • E siila cominciai a domandare
  • Del camin e' uomo apella Tropo-Dare.
  • Quella rispose : Già per me noi sai,
  • E sei sapessi già non v' interrai;
  • Chèd i' difendo a ciaschedun l'entrare,
  • Sed e' non à che spender e che dare.
  • Sì farai gran saver sette ne vai,
  • C unquanche non volesti mi' acontanza,
  • Né mi pregiasti mai a la tua vita,
  • Ma or ne prenderò buona vengianza.
  • Che sie ciertano, settu m'ài schernita,
  • rti darò tormento e malenanza
  • Sì che me' ti varia avermi servita. —
  • — 8P —
  • LXXVI
  • L'Amante e Richeza
  • Per Dio, gientil Madonna, e per merzede,
  • Le dissi aller, s' i' ò ver voi fallato,
  • Ched e' vi piaccia ched e' sia amendato
  • Per me, chòd il farò a buona fede ;
  • Ch' i' son ciertan che '1 vostro cuor non crede
  • Com' io dentro dal mio ne son crucciato;
  • Ma, quando vo' m' avrete ben provato,
  • E' sarà cierto di ciò e' or non vede.
  • Perch' i' vi priego che mi diate il passo,
  • Chèd i' potesse abatter il castello
  • Di Gielosia, che m' à sì messo al basso. —
  • Quella mi disse : Tusse' mio ribello.
  • Per altra via andrai, che sarà' lasso
  • Inanzi che n' abatti un sol crinelle. —
  • LXXVII
  • L'amante e Dio d'Amork
  • Già no mi valse nessuna pregherà
  • Ched i' verso Richeza far potesse,
  • Che poco parve che lene calesse,
  • Siila trovai ver me cru del e fera.
  • Lo die d'amor, che guar lungi non m 'era.
  • Mi riguardo com' io mi contenesse,
  • E parvemi ched egli ne incresciesse :
  • Si venne a me, e disse : In che manera,
  • Amico, m' ài guardato l'omanagio
  • Che mi faciesti, passât' à un anno? —
  • r gli dissi : Messer, ve' avete il gagio
  • Or, eh' è il core. — E' non ti fia già danno.
  • Che tutti se' portato come sagio.
  • Sì avrai guiderdon del errando afanne. —
  • - 40 —
  • LXXVIII
  • L' Amante
  • Lo dio d'amor per tutto lo regaio manda
  • Messagi e lettere a la baronia,
  • Ched avanti da lui ciaschedun sia;
  • Ad alcun priega e ad alcun comanda;
  • E che vorrà far lor una domanda,
  • La qual fornita converrà chessia,
  • D' abatter il castel di Gielosia,
  • Sì che non vi dimori inn uscio banda.
  • Al giorno ciaschedun si presentò,
  • Presto di far il su comandamento.
  • Deir armadure ciasche lun pensò.
  • Per dar a Gielosia pene e tormento.
  • La baronia i' sì vi nomerò
  • Secondo ched i' ò rimenbramento.
  • LXIX
  • La Baronia d'Amore
  • Madonna Oziosa venne la primiera.
  • Co Nobiltà di chuor e con Richezza.
  • Franchigia, Cortesia, Pietà, Largheza,
  • Ardimento e Honor, ciaschedun v' era.
  • Diletto e Conpagnia seguian la schiera.
  • Angielicanza, Sicurtà, eLeteza,
  • E Solazo, e Bieltate, e Giovaneza
  • Andavan tutte inpresso la bandera.
  • Ancor v' era Humiltate e Pacienza.
  • Giolività vi fue e Ben-Cielare,
  • E Falsenbiante, e Costretta-Astinenza.
  • Amor si cominciò a maravigliare,
  • Po' vide Falsenbiante in sua presenza,
  • E disse : Chili' à tolto a sichurare ? —
  • — 41 —
  • LXXX
  • Costretta-Astinenza
  • Astinenza- Costretta venne avanti,
  • E disse : E' vien co meco in conpagiiia,
  • Che sanza lui civir non mi porla.
  • Tanto non pregherei né Die, né Santi.
  • E me, e se governa co' senbianti
  • Che gV insegniò sua madre Ipocresia.
  • r porto il manto di Papalardia,
  • Per più tosto venir a tenpo a guanti.
  • E così tra noi due ci governiamo,
  • E nostra vita dimenian gioiosa,
  • Sanza dir cosa mai che noi pensiamo.
  • La ciera nostra par molto pietosa,
  • Ma non n' é mal nesun che non pensiamo.
  • Ben paia noi giente relegiosa. —
  • LXXXI
  • Dio d'Amor e Falsenbiante
  • Lo dio d'amor sorise quando udio
  • Astinenza-Costretta sì parlare,
  • E disse : Qui à giente d'alt' affare.
  • Dì, Falsenbiante, sett' aiuti Idio,
  • S' i' ti ritengnio del consiglio mio.
  • Mi potrò io in te punto fidare ? —
  • Segnior mio, sì di nulla non dottare,
  • Ch' altro c'a lealtà ma' non pens' io. —
  • Dunqu' è cotesto contra tua natura. —
  • Veraciemente ciò é veritate.
  • Ma tuttor vi metete in n' aventura.
  • Mai i[l] lupo di sua pelle non gittate.
  • No gli farete tanto di laidura.
  • Se voi inprima noUo scorticate.
  • — 42 —
  • LXXXII
  • Dio d'Amore
  • Amor disse a' baroni : T v' ò mandato,
  • Perchè convien eh' i' agia il vostro aiuto,
  • Tanto che quel Castel si' abattuto,
  • Che Gielosia di nuovo à già fondato,
  • Onde ciascun di voi è misurato.
  • Si vi richegio che sia proveduto
  • Per voi, in tal maniera, che tenuto
  • Non sia più contra me, ma si' aterrato.
  • Che pur convien eh' i' soccorra Durante,
  • Chèd i' gli vo' tener sua promessione,
  • Che tropo Fò trovato fin' amante.
  • Molto penò di torel mi Ragione :
  • Que' come sagio fu sì fermo e stante.
  • Che noUe valse nulla su' sermone.
  • LXXXIII
  • Il consiglio della Baronia
  • La Baronia sì fecie parlamento
  • Per devisar in che maniera andranno,
  • la qual porta prima assaliranno.
  • Si fur ben tutti d' un' acordamento,
  • Fuor che Richeza, che fé saramento
  • Ch' ella non prenderebe per me affanno,
  • Ned al Castel non darebe già danno.
  • Per pregheria nò per comandamento
  • Che nessuna persona far potesse.
  • Per ciò eh' i' non volli anche su' acontezza.
  • Sì era dritto eh' i' mene pentesse.
  • Ben disse eh' i' le feci gran carezza
  • Sotto dal pino, ma non e' ancor vedesse
  • Che Povertà no m' avesse in distrezza.
  • - 43 -
  • LXXXIV
  • L'ordinanze delle battaglie de la Baronia
  • Al die d'amor ricordaro il fatto,
  • E disser che trovavar d' acordanza
  • Che Falsenbiante e Costretta- Astinenza
  • Dessono a Malabocca scacco matto,
  • Largheza e Cortesia traesser patto
  • Con quella chessà ben la vechia danza,
  • E Piotate e Francheza dear miccianza
  • A quello Schifo che sta sinor sato ;
  • E po' vada Diletto e Ben-Cielare,
  • Ed a Vergognia dean tal la strellata
  • Ched ella non si possa rilevare ;
  • Ardimento a Paura dea ghigniata,
  • E Sicurtà la degia sì pelare
  • Ched ella non vi sia ma' piìi trovata.
  • LXXXV
  • Lo DIO d'Amore
  • Amor rispuose : A me sì piacie assai
  • Che r oste avete bene istabulita ;
  • Mattu, Richeza, e' or mi se' fallita,
  • Sed i' potrò, tutte ne penterai.
  • S' uomini richi i' posso tener mai,
  • Non poss' io già star un giorno in vita,
  • S' avanti che da me facciar partita.
  • No recherò a poco il loro assai.
  • Uomini poveri fatt' anno lor sire
  • Di me, e ciaschedunm' à dato il core :
  • Per eh' a tal dono mi degio ben sofriro.
  • Se di richeza sì come d'amore
  • r fosse dio, non possa io ben sentire,
  • Sed i' no gli mettesse in gran riccorc. —
  • — 44 —
  • LXXXVI
  • La risposta de la Baro. m a
  • S' uomini richi vi fano damagio,
  • Vo' avete ben chi ne farà vendetta.
  • Non fate forza, s' ella non s' afretta,
  • Che no' la pagheren ben del' oltragio.
  • Le donne e le pulzelle al chiar visagio
  • Gli metteranno ancor a tal distretta,
  • Ma che ciascuna largo si prometta.
  • Che strutto ne sarà que' eh' è '1 più sagio.
  • Ma Falsenbiante trametter non s' osa
  • Di questi fatti, né sua conpagnia,
  • Che gran mal gli volete : ciò ci posa.
  • Sì vi prega tutta la Baronia
  • Che ricieviate, e manderà la cosa
  • Da po' che vo' volete e' così sia. —
  • LXXXVII
  • Amore
  • Amor sì disse : Per cotal convento,
  • Falsosenbiante, in mia corte enterai
  • Che tutti i nostri amici avanzerai,
  • E metterai i nemici in bassamente ;
  • E sìtti do, per buon cominciamento.
  • Che re de' barattier tu sì sarai ;
  • Ch' è peza che 'n capitolo il fermai,
  • Ch' i' conosciea ben tu 'tradimento.
  • Or sì vo' checci dichi in audienza,
  • Pe' ritrovarti, se n'avren mestiere,
  • r luogo dove tuffai residenza ;
  • Né di che servi, né di che mestiere,
  • Fa che n'agian veracie conoscienza :
  • Ma noi farai, sìsse' mal barattiere. —
  • — 45 —
  • LXXXVIII
  • Palsenbiante
  • Po' che vi piacie edi' si '1 vidiroe,
  • Diss' alor Falsenbiante, or ascoltate,
  • Clièd i' si vi dirò la ventate
  • De[l] luogo dov' io uso e dov' i' stoe.
  • Alcuna volta per lo secol voe,
  • Ma dentro a' chiostri fugo in salvitate,
  • Che quivi poss' io dar le gran ghigniate,
  • E tuttor santo tenuto saroe.
  • Il fatto a' secolari è troppo aperto :
  • Lo star guari co lor non mi bisognia,
  • C a me convien giucar troppo coperto.
  • Perch' i[n] la mia malizia mi ripognia,
  • Vest' io la roba del buon frate Alberto :
  • Cli' i[n] tal roba è, non teme mai vergognia.
  • LXXXIX
  • Falsenbiante
  • r sì mi sto con que' religiosi.
  • Religiosi no, se non in vista,
  • Cheffan la ciera lor pensosa e trista,
  • Perparerer a le gienti più pietosi.
  • E sì si mostran molto sofrettosi,
  • E 'n tapinando ciaschedun aquista.
  • Sì che perciò mi piacie lor amista
  • C a barattar son tutti curiosi.
  • Po' vanno procacciando l'acontanze
  • Di riche gienti, e vanole seguendo ;
  • E si voglion mangiar le gran pietanze,
  • E preziosi vin vanno bevendo,
  • E queste son le lor grandi astinenze.
  • Po' van la povertà altrui abellendo.
  • — 46 —
  • XC
  • Falsenbiante
  • E sì vanno lodando la povertà,
  • E le richeze pescan co tramagli ;
  • Ed ivi metton tutti lor travagli,
  • Tutto si cuoprare" d'altra coverta.
  • Di lor non può' tu trare cosa cierta.
  • Settu lor presti, me' vai a chitarli.
  • Che settu metti pena in raquistarli,
  • Ciascun di lor si ferma in darti perta.
  • E ciascun dicie eh' ò religioso.
  • Perchè vesta disopra grossa lana,
  • E '1 morbido bianchetto tien nascoso.
  • Ma già Religione ivi non grana.
  • Ma grana nel cuor humile e piatoso,
  • Che 'n trar sua vita mette pena e ana.
  • XCI
  • Falsenbiante
  • [C]om' i' v' ò detto, in cuore humile e piano
  • Santa Religione grana e fiorisele.
  • Religioso non si inorgogliscie,
  • Tuttora il truova l'uon dolcie e humano.
  • A cotal giente i' sì do tosto mano,
  • Che vita di nessun non m' abeliscie.
  • Se non inganna, e baratta, e tradiscie ;
  • Ma '1 più eh' i' posso, di lor sì mi strano,
  • Che con tal giente star ben non potrei.
  • C a voi, gientil signior, ben dire Toso,
  • Che s' i' vi stese, i' sì m' insignirei.
  • E po' il mi' volere i' sì vi chioso.
  • Che pender prima i' sì milascierei,
  • Ched i' uscisse fuor di mi' proposo.
  • — 47 —
  • XCII
  • Falsenbiante
  • Color con cuisto si anno il mondo
  • Sotto da lor sì forte aviluppato,
  • Clied e' non n è nesun sì gran prelato
  • C a lor possanza truovi riva o fondo.
  • Con mio baratto ciaschedun afondo.
  • Che sed e' vien alcun gran litterato
  • Che voglia discovrir il mi' peccato,
  • Co la forza eh' i' ò, i' sii confondo.
  • Mastro Sighier non andò guari lieto.
  • A ghiado il fé' morire a gran dolore,
  • Nella corte di Roma, ad Orbivieto.
  • Mastro Guillelmo, il buon di Sant-Amore,
  • Feci di Francia metter in divieto,
  • E sbandir del reame a gran romore.
  • xeni
  • Falsosbnbiante
  • r sì vo per lo mondo predicando,
  • E dimostrando di far vita honesta.
  • Ognie mi' fatto sì vo far a sesta,
  • E gli altrui penso andar aviluppando.
  • Ma chi venisse il fatto riguardando.
  • Ed egli avesse alquanto sale in testa.
  • Veder potrebe in che '1 fatto si ne sta,
  • Ma noi consigliere' andarne parlando.
  • Che que' che dicie cosa che mi spiaccia,
  • Overo a que' che seguor mi' penone,
  • E' convien chessia morto o messo in caccia,
  • Sanza trovar in noi mai ridenzione.
  • Né per merzé, né per cosa che faccia,
  • E pur convien che vada a distruzione. —
  • - 48 —
  • XCIV
  • Dio d'Amore e Falsenbiante
  • Come Falsosenbiante sì parlava,
  • Amor sii prese allora a ragionare,
  • E elisegli, inronpendo su' parlare,
  • Cai su' parer ver Dio troppo fallava ;
  • E poi il domandò se l'uon trovava
  • Religione in gienta seculare.
  • Que' disse : Sì non n'è mestier dottare ;
  • Che più che 'n altro luogo ivi fruttava ;
  • Ched e' sarebe troppo gran dolore
  • Se ciaschedun su' anima perdesse,
  • Perchè vestisse drappo di colore ;
  • Né lui, né altri già ciò non credesse.
  • Che 'n ognie roba porta frutto e fiore
  • Religion, ma che '1 cuor le si desse.
  • xcv
  • Falsenbiante
  • Molti buon Santi à l'uon visti morire,
  • E molte buone sante gloriose,
  • Che fuor divote e ben religiose,
  • E robe di color volean vestire,
  • Né non lasciar per ciò già di santire.
  • Ma elle non fur anche dispittose,
  • Anz' eran caritevoli e pietose,
  • E soflferian per Dio d'esser martire.
  • E, s' i' volesse i' n' andre' assa' nomando
  • Ma apresso che tutte le Sante e Santi,
  • Cheli' uon va per lo monde ogi adorando.
  • Tener famiglie, e sì fecier anfanti.
  • Vergine e caste, e donne gir portando
  • E cotte, e sorcotti di colori, e manti
  • - 49 -
  • XCVI
  • Falsenbiante
  • L'undici milia vergini beate
  • Che davanti da Dio fanno lumera,
  • In roba di color ciaschedim' era
  • Il giorno, eh' elle fur martoriate.
  • Non ne fur per ciò da Dio schifate.
  • Dunque chi dicie cheli' anima pera
  • Per roba di color, già ciò non chera,
  • Che già non fur per ciò di men salvate :
  • Che '1 salvamento vien del buon coragio ;
  • La roba non vi toglie, né non vi dona,
  • E questo sì de' creder ognie sagio,
  • Che non sia intendimento di persona,
  • Che que' che veste F abito salvagio.
  • Si salvi, se nonn' à l'opera bona.
  • XCVII
  • Falsenbiante
  • Chi della pelle del monton fasciasse
  • I[l] lupo, e traile pecore il mettesse,
  • Credete voi perchè monton paresse,
  • Che de le pecore e' non divorasse ?
  • Già men lor sangue non desiderasse?
  • Ma vie più tosto inganarle potesse,
  • Po' chella pecora noi conosciesse :
  • Se si fugisse, inpresso lui n' andasse.
  • Cosi vo io, mi' abito divisando,
  • Chèd i' per lupo non sia conosciuto :
  • Tutto[r] vad' io le gienti divorando.
  • E, Dio merzé, i' son sì proveduto,
  • Ched i' vo tutto '1 mondo ogi truffando,
  • E sì son santo e produomo tenuto.
  • - 50 —
  • XCVIII
  • Falsenbiante
  • Sed e' ci à guari di cota' lupelli.
  • La Santa Chiesa si è mal balita,
  • Po' chella sua città è asalita
  • Per questi apostoli, e' or son novelli ;
  • Ch' i' son ciertan, po' eh' e' son suo' rubelli,
  • Ch' ella non potrà essere guarentita :
  • Presa sarà sanza darvi fedita
  • Né di trabochi, né di manghanelli.
  • Se Dio non vi vuol metter argomento,
  • La guera sì fie tosto capitata,
  • Sì eh' ognie cosa andrà a perdimento ;
  • Ed a me par che l'à dimenticata:
  • Po' sofera cotanto tradimento
  • Da color a chui guardia 1' à lasciata.
  • XCXIX
  • Falsenbiante
  • Sed e' vi piacie, i' sì m" andrò posando,
  • Sanza di questi fatti più parlare,
  • Ma tuttor si vi vo" convenenzare
  • Che tutti i vostri amici andrò avanzando;
  • Ma che co meco ciascun vada usando,
  • Si son e' morti se non voglion fare ;
  • E la mia amica convien honorare,
  • '1 fatto loro andrà pur pegiorando.
  • Egli è ben vero ched i' son traditore,
  • E per ladron m' à Dio pcza giugiato,
  • Perdi' i" ò messo il mondo in tanto erore.
  • Per molte volte mi son pergiurato;
  • Ma i' fo il fatto mio sanza romore.
  • Sì che nessun se n" è ancora adato.
  • — 51 —
  • C
  • Falsenbiante
  • r fo si fintamente ognie mio fatto,
  • Che Proteus, ch.e già si solea
  • M[ut]are in tutto ciò ched e' volea,
  • Nonsepe unquanche il quarto di baratto
  • Come fo io, che non tenni ancor patto,
  • E nonn' è ancor nessun che se n' adea,
  • Tanto no stea con meco, o mangi, o bea.
  • Che nella fine no gli faccia un tratto.
  • Chèd i' so mia fazone sì ben canbiare
  • Ched i' non fui unquanche conosciuto,
  • In luogo tanto vi potesse usare ;
  • Che chi mi crede più aver veduto,
  • Cogli atti miei gli so gli ochi fasciare,
  • Sì che m' à incontanente isconosciuto.
  • CI
  • Falsenbiante
  • r sì so ben per cuor ognie linguagio,
  • Le vite d'esto mondo i' ò provate,
  • Ch' un' or divento prete, un' altra frate,
  • Or prinze, or cavaliere, or fante, or pagio.
  • Secondo ched i' vegio mi' vantagio,
  • Un' altr' or son prelato, un' altra abate.
  • Molto mi piaccion giente regolate,
  • Che collor cuopro meglio il mi' volpagio.
  • Ancor mi fo romito, e pellegrino,
  • Cherico, e avocato, e g[i]ustiziere,
  • E monaco, e calonaco, e bighino.
  • E castellan mi fo, e forestiere,
  • E giovane alcun' ora, e vechio chino.
  • A brieve motti i' son d' ogni mestiere.
  • — 52 —
  • CU
  • Falsenbiante
  • Sì prendo poi per seguir mia conpagna,
  • Ciò è Madona Costretta-Astinenza,
  • Altri dighisamenti a sua voglenza,
  • Perch' ella mi soUaza e m' aconpagna ;
  • E metto pena perch' ella rimagnia
  • Co meco, percir eli' è di gran sofrenza,
  • E fa mostra attal gran benvoglienza
  • Ch' ella vorebe che fosse in Ispagnia,
  • Ella si fa pinzochera, e badessa,
  • E monaca, e rinchiusa, e serviziale,
  • E fassi sopriora e prioressa.
  • Idio sa ben sed elF è spiritale :
  • Altror si fa noviza, altror professa ;
  • Ma che che faccia, non pensa e' a male.
  • CHI
  • Falsenbiante
  • Ancor sì no mi par nulla travaglia
  • Gir per lo mondo inn ogne regione,
  • E riciercar ognie religione,
  • Ma della religion, sa[n] nulla faglia,
  • r lascio il grano e prendono la paglia,
  • Ch' i' non vo' cheli' abito a lor fazone,
  • E predicar dolze predicazione :
  • Con questi due argomenti il mondo abaglia.
  • Così vo io mutando e suono, e verso,
  • E diciendo parole humili e piane.
  • Ma molt' è il fatto mio a dir diverso ;
  • Che tutti que' e' ogi manucanpane,
  • No miterìau eh' i' non gisse traverso,
  • Ch' i' ne son ghiotto più che d' unto il cane.
  • — 53 —
  • CIV
  • Amore e Falsenbiante
  • Falsosenbiante si volle soMre
  • Sanza dir do' suo' fatti più in avaute,
  • Ma '1 die d' amor non fecie pa' senbiante,
  • Ched e' fosse anoiato dell' udire.
  • Anzi gli disse per lui ringioire :
  • E' convienal postutto, Falsenbiante,
  • C og-nie tua tradigion tu sìcci canta,
  • Sì che non vi rimanga nulla a dire.
  • Chèttu mi pari un uon di Gieso Cristo,
  • E '1 portamento fai di santo hermito. —
  • Egli è ben vero, ma i' sono ipocristo. —
  • Predicar astinenza i' t' ò udito. —
  • Ver' è, ma, perch' i' faccia il viso tristo,
  • r son di buon morselli dentro farsito.
  • CV
  • Falsenbiante
  • Di buon morselli i' sì m' enpio la pancia,
  • E se si truova al mondo di buon vino,
  • E' convien ch'i' mene enpia lo bolino.
  • Ad agio vo' star più che '1 re di Francia.
  • Che gli altru fatti so' tutti una ciancia
  • Verso de' mie', che son mastro divino,
  • E le cose sacrate m' indovino,
  • E tuttol mondo peso a mia bilancia.
  • Ancor v' ò da le gienti tal vantagio
  • Ch' i' vo' riprender sanz' esser ripreso ;
  • Ed è ben dritto, eh' i' sono '1 più sagio.
  • Sì porto tuttor sotto 1' arco teso
  • Per dar a quel cotal male e damagio.
  • Che 'n gastigar m[i]stess' è punto intoso. -
  • — 54 —
  • evi
  • Amore e Falsenbiante
  • Tu, sì va' predicando povertate,
  • E lodila. — Ver' è, ad uopo altrui,
  • Ch' i' non son già su' amico, né ma' fui,
  • Anzi le porto crudel nimistate ;
  • Ch' i' amerei assa' meglio l'amistate
  • Del re di Francia, che quella a colui
  • Che va caendo per Tuscia l'altrui,
  • E muor sovente di neciessitate.
  • E ben avess' egli anima di santo,
  • 11 pover, no mi piacie su' acontanza,
  • E più eh' i' posso il metto dal un canto.
  • E sed amor gli mostro, sì è fìnteza ;
  • Ma convien eh' i' mi cuopra di quel manto.
  • Per mostrar eh' i' sia buon lor fo careza.
  • CVII
  • Falsenbiante
  • E quand' io vego igniudi que' truanti
  • Su monti dellitame strar tremando,
  • Che fredo e fame gli fa sì acorando
  • Che non posson pregiar né Die, né Santi,
  • El più eh' i' posso lor fugo davanti,
  • Sanza girne nessun riconfortando.
  • Anzi lor dico: Al diavol v' acomando.
  • Con tutti que' che non àn' de' bisanti,
  • Chèlla lor conpressione è freda e secca.
  • Sì eh' i' non so eh' i' di lor trar potesse.
  • Or che dirà colui che '1 coltel lecca ?
  • Di gran follia credo m' intramettesse
  • Voler insegniar vender frutta a trecha,
  • eh' i' a letto del cane unto chiedesse.
  • — 55 —
  • CVIII
  • Falsenbiante
  • Ma quand' i' truovo un ben ricco usuraio
  • Infermo, vo '1 sovente a yicitare,
  • Chèd 1' ne credo danari aportare,
  • Non con giomelle, anzi a colmo staio.
  • E quando posso, e' non riman danaio
  • Assua famiglia onde possa ingrassare.
  • Quand' egli è morto, il convio a sotterare,
  • Po' terno e sto più ad agio che Gienaio
  • E sed 1' sono da nessun biasmato,
  • Perch' lo il pover lascio e '1 ricco stringo.
  • Intender fo che '1 ricco à più peccato,
  • E per ciò sii conforto, e sii consiglio,
  • Insin che d' ognie ben s'è spodestato,
  • E dato a me, che 'n Paradiso il pingo.
  • CIX
  • Falsenbiante
  • Io dico che 'n sì grande dannazione
  • Va l'anima per grande povertade,
  • Come per gran ricceza in veritade ;
  • E ciaschedun de' aver quest' a 'ntezione,
  • Che 'n un su' libro dicie Baiamone :
  • Guardami, Idio, per la tua gran pietade,
  • Di gran richeza e dimendichitate,
  • E dami del tu' ben sol per ragione.
  • Che que' e' à gran richeza, sì oblia
  • Que' chel criò per lo su' gran riccore.
  • Di che r anima mette in mala via.
  • Colui cui povertà tien in dolore
  • Convien chessia ladrone, o muor d'envia,
  • sera falsonier, o mentitore.
  • - 56 —
  • ex
  • Falsiìnbiante
  • Ancor sì non comanda la Sci-ittura
  • Che possent' uon di corpo cliegia pane.
  • Nò che si metta a viver d'altru ane :
  • Questo non piacie a Dio, nò non n' à cura,
  • Nò non vuol chelF uon faccia sale o mura
  • Dele limosina alle gienti strane,
  • Ma vuol e' uon le diparta a giente humane
  • Di cui forza e santade à gran paura.
  • E sì difende a buono Giustiziano,
  • E questo fecie scriver nella legie
  • Che nesun dia limosina a liuon sano
  • Che truovi a guadagniare, ettu f avegi
  • Ch 'a lavorare e' non vuol metter mano ;
  • Ma vuol cliettu '1 gastighi, e caLici, e fegi.
  • CXI
  • Falsenbiante
  • Chi di cota' limosino è 'ngrassato,
  • In Paradiso non de' atendor pregio,
  • Anzi vi de ' atender gran dispregio,
  • Almen se non è privilegiato.
  • E s' alcun n'è, si n'è fatto ingannato
  • El Papa che li die il su ' colegio.
  • Che dar non credo doverìa privilegio
  • C uon sano e forte gisse mendicato ;
  • Chèlle limosine che sono donate
  • A vechi, o magagniati san posanza,
  • Achui la morte seria gran santate,
  • Colui chelle manuca i' 1' ò 'n gravanzn :
  • Elle gli fieno ancor ben vendute.
  • Di (juesto non bisognia aver dottanza.
  • - 57 —
  • CXII
  • Falsenbiante
  • Tanto quanto Gesù andò per terra,
  • I suo' disciepoli e' non dimandaro
  • Né pane, né vino, anzi il guadagiiiaro
  • Co le lor man, sello scritto non erra.
  • Co buon mastri divin ne feci guerra,
  • Perchè questo sermone predicare
  • Al popolo a Parigi, e sii provaro
  • C uon eh' è truante col diavol s'aferma.
  • Ancor po' che Giesù si tornò in cielo.
  • San Paolo predicava i conpagnioni
  • Ched e' si non vcndeser lo (luagnielo,
  • Sì che di grazia tecier lor sermoni.
  • Di lor lavor vivieno già, noi vi cielo,
  • Sanza fondar castella, né magioni.
  • CXIII
  • Fa[,senbiante
  • Vere che ci à persone ispezia.li
  • Che van cherendolor vita per Dio,
  • Per cir i' vi dico ben e' al parer mio
  • Egli è mercié far bene a que' corali.
  • Di questi sono alquanti bestiali,
  • Che non anno iscienzia in lavorio,
  • Ed altri v' à che 1' anno, ma è rio
  • Il tenpo, e lor guadagni sì son frali ;
  • Ancor di gientil giente discacciata,
  • Che non son costumati a lavorare.
  • Ma son vinti sol di lor entrata :
  • A cota' gienti de' ciascun donare,
  • Che lor limosina è bene inpiegata -
  • Sì è mercié atar li governare.
  • — 58 —
  • CXIV
  • Falsenbiante
  • Ad alcun altro cheffa lavoraggio,
  • Ma ben sua vita trar non ne poria,
  • Si gli consente Idio ben truandia
  • Per quel che gli fallisele alsu'managio.
  • Od altro povero e' avesse coragio,
  • Di volere studiar in chericia,
  • Gran merciede à farli cortesia
  • Insin che sia delà scienza sagio.
  • E se 'n cavalleria alcun volesse
  • Intender per la fede a se alzare,
  • Non fallerià già sed e' chiedesse,
  • Infìn che se potesse ben montare,
  • E avere spezieria, che potesse
  • Conduciersi nella terra d'oltre mare. —
  • cxv
  • Dio d'Amore e Falsenbiante
  • — Dì, Falsenbiante, in che maniera puote
  • Seguire Idio, chi a tutto venduto.
  • Ed allo tutto a' pò ver' dispenduto,
  • E le sue borse son rimase vuote,
  • Ed è forte, e possente, e à grosse gote ;
  • Gli sarebe per dritto concieduto
  • C a trar sua vita domandasse aiuto,
  • Come quest' altri chettu or mi note ? —
  • Dico di no, che se Dio fé comanda
  • Con desse tutto a poveri e po' '1 sieva,
  • La sua 'ntenzion non fu in truandando,
  • E questo intendimento tine lieva.
  • Ma con buon opere tuttor lavorando ;
  • C uon forte in truandar 1' anima grieva.
  • - 59 —
  • CXVI
  • Falsenbiante
  • Ancor una crudel costuma abiamo
  • Contra cui no' prendiamo la nimistade.
  • Quanti no' siamo, in buona veritade,
  • In difamarlo noi ci asottigliamo,
  • E se per aventura noi sapiamo
  • Com e' possa venire a dignitafie.
  • Nascosamente noi faccian tagliare,
  • Sì che di quella via no' il ne gittiamo.
  • E ciò facciamo noi sì tracielato
  • Che non saprà per chui l'avrà perduto
  • Infìn che non ne fia di fuor gittato ;
  • Che se r avese daprima saputo
  • Per aventura e' si sarìa scusato,
  • Sì eh' i' ne sarìa menzonier tenuto. —
  • CXVII
  • Amore e Falsenbiante
  • Cotesta mi par gran dislealtate,
  • Rispose Amore, or non credi tu 'n Cristo ?
  • r non, chèd e' sarà pover' e tristo
  • Colu che vi vera di lealtac?e.
  • Sì eh' io non vo ' per me quelle ghignate ;
  • Ma come chèd i' possa, i' pur aquisto,
  • Chèd a nessun non n' è volontier visto
  • Colui che manterrà di povertate.
  • Anzi l'alunga ciascuno ed incaocia.
  • Giànolli fia sì amico, né parente,
  • Ch' egli il vega volontieri in faccia.
  • Sì eh' i' vogl' anzi con mi sia ubidente,
  • Come eh' io a Cristo ne dispiaccia,
  • Che d' eser in servasrio della giente
  • — 00 —
  • CXVIII
  • Falsknbiante
  • Vedete che Llauari unno usorieri,
  • Siniscalchi, e prevosti, e piatitori,
  • Che tutti quanti son gran piatitori,
  • E sì son argogliosi molto e fieri
  • Ancor borghesi sopra i cavalieri.
  • Son ogi tutti quanti venditori
  • Di lor derrate e aterminatori,
  • Sì e' ognie gientil huon farà panieii,
  • E conviene che vendan casa o terra
  • Infin che i borghesi siar pagati,
  • Che giorno e notte gli tegnono in serra.
  • Ma io, che porto panni devisati,
  • Fo creder lor che ciascheun si erra,
  • E 'nganno ingannatori e ingannati.
  • CXIX
  • Falsenbiaxte.
  • Chi se ne vuol adirar, sì se n" adiri,
  • Chèd i' vi pur conterò ognie mio fatto,
  • S' i' dovess' eser istrutto intrafatto,
  • O morto a torto, come furo i martiri,
  • discacciato come fu '1 buon siri
  • Guillelmo che di Santo-Amor fu stratto.
  • Così '1 conciò la mogie di Baratto,
  • Però che mi ronpea tutti mie' giri.
  • Chèd e' sì fu per lei sì discacciato,
  • E sol per verità che sostenea,
  • Ched e' fu del reame isbandegiato.
  • De mia vita fé libro, e si legiea
  • Che non volea eh' i' gisse mendicato.
  • Verso mia luudre U'uppo misprendea.
  • — 61 —
  • cxx
  • Falsenbiante
  • Questo buon uon volea eh' i' rinegasse
  • Mendichità, e gisse lavorando,
  • S' i' non avea che mia vita passando
  • Potesse, sanza e' altro domandasse.
  • A quel consiglio mai no m' acordasse :
  • Tropp' è gran noia V andar travangliando.
  • Megli' amo star davante adorando
  • Ched i' a lavorar m' afaticasse .
  • Che '1 lavorar sì no mi può piaciere,
  • Ned acciò consentir no mi porla,
  • Che molte volte fallarei in dolere.
  • Più amo il manto di Papalardia
  • Portar, perciò che gT è magior favore,
  • Che di lui cuopr' io mia gran rinaldia.
  • CXXI
  • Falsenbiante
  • r sì nonn ò più cura d'ermitagi,
  • Né di star in diserti nò 'n foresta.
  • Che vi cade sovente la tenpesta :
  • Sì chito a San Giovanni quel boscagi.
  • In cittadi e 'n castella fo mie' stagi,
  • Mostrando ched i' faccia vita agresta ;
  • Ma s' alla villa buon morsel s' aresta,
  • E' pur convien per forza eh' i' n' asagi.
  • E vo diciendo eh' i' vo fuor del mondo,
  • Perch' i' mi giuochi in sale e in palazi ;
  • Ma ehi vuol dire vero, i' mi v' afondo.
  • S' i' posso trovar via d' aver grand' agi,
  • Or siate eierto eh' ï no mi nascondo,
  • — 02 —
  • CXXIl
  • Falsenbiante
  • Ancor si m' intrametto in far mogliazo.
  • Altror fo paci, altror si son sensale ;
  • Manovaldo mi fo, ma quel cotale
  • Che mi vi mette, l'abiate per pazo ;
  • Che de' suo' beni i' fo torre e palazo.
  • Over be' dormitori, o belle sale.
  • Sì che, s' egli à figluol, poco gli vale
  • I[l] ben del padre, sì '1 te ne rispazo.
  • E se voi aveste nulla cosa a fare
  • Intorno di colui, con chi riparo,
  • Dii'àllami, faròlla capitare.
  • Ma non eonvien mostrar che vi si' amaro
  • A largamente sapermi donare,
  • Che '1 mi' servigio vendo molto caro.
  • CXXIII
  • Falsenbiante
  • r sì son de' valletti d'Antecristo,
  • Di quel ladron che dicie la Scrittura,
  • Che fanno molto santa portatura,
  • E ciaschedun di loro è ipocristo.
  • Agniol pietoso par (juand" uon 1' à visto.
  • Di fora sì fa dolze portatura.
  • Ma egli è dentro lupo per natura,
  • Che divorala giente Gieso-Cristo.
  • Così abiamo inpreso mare e terra,
  • E sì faccian per tutto ordinamento.
  • Chi no r oserva. diamo e' a fede erra.
  • Tanto facciamo co" nostro tradimento
  • Che tutto '1 mondo à preso co noi guerra.
  • Ma tutti gli mettiamo a i)erdimento.
  • — 63 -
  • CXXIV
  • F A LS ENEI AN TI-:
  • Sed i' truovo in cittade, o in castello.
  • Colà ove Paterino sia riparato,
  • Credete ched e' sia aconsolato,
  • Od altr' non, ma che sia mio ribello ?
  • prete ched e' sia, o ohericiello
  • Che tenga amica, o giolivo Prelato,
  • E' convien che per me sia gastigato ,
  • Che ciaschedun mi dubita, sì son fello.
  • Ancor gastigo altressì usurai,
  • E que' che sopravendono a credenza,
  • Roffiane, e forziere, e bordelai.
  • En ciascuno i' ò malivoglenza.
  • Ma che che duolo tu senti, noi dirai :
  • Sì fortemente dotti mia sentenza.
  • cxxv
  • Falsenbiantk
  • Que' che vorrà canpar del mi' furore,
  • Eco qui preste le mie difensioni:
  • Grosse lanprede, over di gran salmoni
  • Aporti, [o] lucci, sanza far sentore.
  • La buona anguilla nonn' è già pegiore ;
  • Alose, o tinche, o buoni storioni,
  • Torte battute, o tarte re, o fiadoni.
  • Queste son cose d' aquistar mi' amore.
  • se mi manda ancor grossi cavretti,
  • gran capponi di muda, be' nodriti,
  • paperi novelli, o coniglietti,
  • Dachè ci avrà di ta" morse' serviti,
  • No gli bisognia di far gran disdetti :
  • Dicache g[i|iioco, e giunca a tutt' inviti.
  • - 64 —
  • CXXVI
  • Falsenbiante
  • Que' che non pensa d' aver Y armadurc
  • Ch' r v' Ò contate, over preziosi vini,
  • Over di be' sachetti di fiorini,
  • Le mie sentenze lor fien troppo dure.
  • Né non si fidi già in Escritture,
  • Che saccian che co' mie' mastri divini
  • r proverò ched e' son Paterini,
  • E farò lor sentir le gran calure.
  • Od i' farò almen che fien murati,
  • darò lor si dure penitenze,
  • Che me' lor fora che non fosser nati .
  • A Prato, ed a Arezo, e a Firenze
  • N' ò io distrutti molti e iscacciati.
  • Dolente è que' che cade a mie sentenze. —
  • CXXVII
  • Lo DIO d'Amor e Falsenbiante
  • Di, Falsenbiante, per gran cortesia,
  • Po' eh' i' t' ò ritenuto di mia giente,
  • E òtti fatto don sì bel e giente,
  • Chettu se' re della baratteria,
  • Afìderòmi in te, o è follia?
  • Fa chettu me ne facci conosciente,
  • Chèd i' sarei doman troppo dolente
  • Settu pensassi a farmi villania. —
  • Per Dio merzé, Messer, non vi dottate,
  • Chèd i' vi do la fé tal com' i' porto,
  • Ched i' vi terrò pura lealtate.
  • — Allor, sì disse Amor, ogni o[u] si' auorto
  • D' armarsi con su' arme devisate,
  • E vadasi al castel chossì m' à morto. —
  • — 65 -
  • CXXVIII
  • L'Armata de' Baroni
  • A r armadure ciaschedun si prese,
  • E sì s' armar co molto gran valore.
  • Per dar a Gielosia pene e dolore.
  • Se contra lor[oJ stesse alle difese.
  • Ed alcun prese scudo, altro pavese,
  • Ispade e lande, a molto gran romore,
  • Diciendo ciaschedun al die d' amore
  • Che quelle guardie saran morte e prese.
  • Or sì vi conterò la contenenza
  • Che Falsenbiante fecie in quella andata.
  • Colla su' amica Costretta-Astinenza.
  • E' non menar collor già giente armata,
  • Ma, come giente di gran penitenza.
  • Si mosser, per fornir ben lor giornata.
  • CXXIX
  • Com' Astinenza andò a Malaboca
  • Astinenza-Costretta la primera
  • Sì si vestì di roba di renduta,
  • Velata, che non fosse conosciuta,
  • Con un saltero i' man faciea pregherà,
  • I-a ciera sua non parea molto fera,
  • Vnz' era humile e piana divenuta.
  • Al saltero una filza avea penduta
  • Di paternostri el laccio di filiera.
  • Ed i' mano un bordone di ladorneccio
  • Portava, il qual le donò Ser Baratto :
  • Già non era di melo né di leccio.
  • Il suocier le V avea tagliato e fatto :
  • La scarsella avea piena di forneccio :
  • Ver Malabocca andò per darli matto.
  • — 06 —
  • cxxx
  • Come Falsenbianie andò a Malabocca
  • Falsosenbiante, si com' on di coro
  • Religioso, e di santa vita,
  • S' aparechiò, e si avea vestita
  • La robo frate Alberto d'Agimoro.
  • 11 su' bordon non fu di secomoro,
  • Ma di gran falsità ben ripulita.
  • La sua scarsella avea pien' e fornita
  • Di tradigion più che d' argiento o d' oi o,
  • Ed una bibia al collo tutta sola
  • Portava. In seno avea rasoio taglente,
  • Che U fecie fabricare a Tagliagola,
  • Di che quel Malabocca mal diciente
  • Fu poi strangolato, che tal gola
  • Avea de dir male d'ognie gientc.
  • CXXXI
  • Malabocca, Falsenbiante e Costretta-Astinenza
  • Così n' andare in lor pellegrinagio
  • La buona pellegrina e '1 pellegrino ;
  • Ver Malabocca tener lor camino,
  • Che troppo ben guardava su' passagio ;
  • E Falsenbiante malizioso e sagio
  • Il salutò col capo molto chino,
  • E sì gli dissi : V son mastro divino.
  • Sì sian venuti a voi per ostellagio —
  • Malabocca conobe ben Senbiante,
  • Ma non eh' e' ifosse falso ; sì rispuose
  • C ostel darebe lor: Venite avanti. —
  • Ad Astinenza molto mente puose,
  • Che veduta 1' avea per volte mante;
  • Ma per costretta giamai nolla spuose.
  • CXXXII
  • Malabocca, Falsenbiante b Costretta- Astinenza
  • Malabocca s' inchiede i pellegrini
  • Di loro stato e di lor condizione,
  • E dimandò qual' era la cagione
  • Ch' egli andavan sì matti e sì tapini.
  • Que' disser : No' sì sian mastri divini,
  • E sì cierchiamo in ognie regione
  • De r anime che vanno a perdizione,
  • Per rimenargii a lor dritti camini.
  • Or par chessia piaciuto al Salvatore
  • D'averci qui condotti per vo' dire,
  • E gastigar del vostro grande 'errore,
  • Se vi piacie d' intender e d'udire. —
  • fatto, r si son presto d'ubidire.—
  • CXXXIII
  • Astinenza
  • Astinenza sì cominciò a parlare,
  • E disse : La vertude più sovrana
  • Che possa aver la criatura humana,
  • Sì è della sua lingua rifrenare.
  • Sovr' ogn' altra persona a noi sì pare
  • Cli' esto peccato in voi fiorisele e grana ;
  • Se noi lasciate, egli è cosa ciertana
  • Che nello 'nferno vi conviene andare ;
  • Che pez' à e' una truffola levaste
  • Sopra '1 Valette che vo' ben sapete :
  • Con gran torto voi il difamaste.
  • Che non pensava acciò che vo' credete.
  • Bellacoglienza tanto ne gravaste,
  • Ch' ella fu messa là ove vo' vedete. —
  • — 68 —
  • CXXXIV
  • Malauocca
  • Udendo Malabouca e Astinenza
  • Si forte il biasimava e riprendea,
  • Sìssi crucciò, e disse che volea
  • C andasse!' fuor della su' apertenenza :
  • Vo' credete coprir Bellacoglienza
  • Di ciò che quel valetto far credea.
  • Bello dissi, e dirò, eh' eia volea
  • Donargli il fior, e quest' era sua 'utenza.
  • Quel non errò del bascio, quest' è cierto.
  • Perch' i' vi dico, a voi divinatori.
  • Che questo fatto non fia già coverto.
  • Vo' mi parete due inganatori,
  • Andate fuor di casa, che 'n aperto
  • Vi dico di' i' non vo' tapinatori. —
  • cxxxv
  • Falsenriante
  • Falsosenbiante disse : Per merzede
  • Vi priego, Malabocca, e' ascoltiate,
  • Che quand' uon conta pura ver[i]tate,
  • Molt' è folle colu' che noUa crede.
  • Vo' sete ben ciertano cheli' uon non vede
  • Che '1 valletto vi porti nimistarfe.
  • Sed egli amasse tanto l'amistarie
  • Del fior, quanto vo' dite, a buona fede,
  • Egli à gran peza che v' avrìa morto,
  • Avendogli voi fatto tal' oltraggio ;
  • Ma non vi pensa, e non si n' è acorto.
  • E tuttor sì vi mostra buon coragio,
  • E servirebevi a dritto e a torto,
  • Come que' eh' è cortese, e prode, e saggio.
  • — 69 —
  • CXXXVI
  • La ripentenza Malabocca
  • Per Malabocca si fu ripentuto
  • Di ciò eh' egli avea detto, o pur pensato,
  • Ched e' credette ben aver fallato.
  • Sì disse a Falsenbiante : Il vostro aiuto
  • Convien eh' i' agia, eh' i' non sia perduto.
  • E mantenente si fu inginochiato,
  • E disse : F sì vegli' esser confessato
  • D'ognie peccato, che m' è avenuto. —
  • Astinenza-Costretta il prese allora,
  • Che ss' era molto ben sobarcolata ;
  • E Falsenbiante collo rasoio lavora.
  • A Malabocca la gola à tagliata,
  • E po' ruper la porta stin dimora.
  • Largheza e Cortesia Tàno passata.
  • CXXXVII
  • Cortesia e Largheza e la Vechia
  • Tutti quatro passarono il portale,
  • E sì trovarono dentro a la porpresa
  • La vechia, che del castro era sciesa.
  • Quando gli vide, le ne parve male,
  • Ma tuttavia non ne fecie segniale.
  • Largheza e Cortesia si Fano atesa,
  • E disserle : Madonna, san difesa
  • Potete prender quanto il nostro vale ;
  • Chèd egli è vostro, sanza farne parte,
  • E sì ve ne donian già la sagina,
  • E sopra tutto vi voglian far carte. —
  • La vechia che sapea ben la dottrina,
  • Che molte volte avea studiato l'arte,
  • Gli ne marzia molto, e gli n' enchina.
  • - 70 —
  • CXXXVIII
  • Falsenbiante
  • Falsenbiante a la vechia si à detto :
  • Por Dio, gientil Madonna preziosa,
  • Che sempre foste, e siete pietosa,
  • Che vo' agiate merzé del buon valletto.
  • Che vi piaccia portarle un gioeletto
  • Da la sua parte, a quella graziosa
  • Bellacoglienza, che gli fu nascosa,
  • De eh' egli à avuto il cuor molto distratto
  • Vedete qui fermagli, eh' e' le manda,
  • E queste anella, e questi intrecciatoi,
  • Ancora questa nobilfe] ghirlande^^a.
  • Il fatto suo si tien tratutto a voi,
  • Ciascun di noi per sé lui racomanda,
  • Del fatto vostro penseren ben noi. —
  • CXXXIX
  • La Vechia e Falsenbiante
  • La vechia sì rispuose san tardare.
  • Che '1 male e '1 ben sapea quantunque n'era
  • Vo' mi fate sì dolze pregherà
  • Ch' i' no lo vi saprei giamai vietare.
  • Questi gioelli i' sì vo' ben portare,
  • E dargli nella più bella maniera
  • Che io potrò. Ma una lingua fiera
  • Che qua entr' è, mi fa molto dottare ;
  • Ecciò è Malabocca maldiciente.
  • Che truova ognie dì nuovi misfatti.
  • Nò non riguarda amico, né parente. —
  • Noi ridottate più giamai afatti.
  • Che noi sili' abian morto quel dolente,
  • Sanza che 'n noi trovasse trie va o patti.
  • — 71 —
  • CXL
  • La Vechia e Falsenbiante
  • Ciertanamente noi gli abian segiiata
  • La gola, e giacie morto nel fossato,
  • E nonn' à guari che noi Y abian gittato.
  • El diavolo si n' à Tanima portata,—
  • La vechia sì rispuose : Or è amendata
  • Nostra bisognia, po' eh' egli è sì andato.
  • Cholui, chu' vo' m' avete acomandato,
  • r metterò in servirlo mia pensata.
  • Dit' al valetto eh' i' ne parleroe.
  • Quando vedrò che '1 fatto sia ben giunto,
  • r tutta sola a chieder sili' androe. —
  • Allor si parte ed ivi fecie punto,
  • E tutti quanti a Dio gii acomandoe.
  • Molto mi parva che '1 fatto si' en punto.
  • CXLI
  • La Vechia e Bellacoglienza
  • Dritta a la camera a la donna mia
  • N'andò la vechia, quanto puòtrotando,
  • E quella la trovò molto pensando,
  • Come se fosse d'una voglia ria.
  • Crucciosa so eh' era, che non ridea.
  • Sì tosto alor la va riconfortando,
  • E disse : Figluola mia, io ti comando
  • Chettu nonn' entri già in malinconia;
  • E vecciò elle tu' amico ti presenta. —
  • Allor le mostra quelle gioielette.
  • Pregandola e' a prenderl' aconsenta :
  • Reguarda com' elle son belle e nette. —
  • E quella di domandar non fu già lenta
  • Chi era colui che oiiele tramette.
  • — 72 —
  • CXLII
  • La Vechia
  • Il bel valetto di chu' biasimo avesti.
  • Già disse, sì [è] colui chelle ti manda,
  • E '1 rimanente e' à, è a tua comanda;
  • Unquanche buon più cortese non vedesti.
  • E prieghati, se mai ben gli volesti,
  • Che per .l'amor di lui questa ghirlanda
  • Degie portare, e sì se racomanda
  • Del tutto atte. Gran peccato faresti
  • Se '1 su' presente tu gli rifusassi,
  • Ch'i' son ciertana eh' e' si disperebbe,
  • Settu così del tutto lo sfidassi.
  • Che quanto che potesse e' si farebe
  • Perte, e soflFerrìa chello 'ngaggiassi,
  • E se '1 vendessi, sì gli piacierebe.—
  • CXLIII
  • Bellacoglienz.a. e r-A Vechia
  • Madonna, i' dubito tanto Gielosia,
  • Ch' esto presente prender non osasse,
  • Chèsse domane ella mi domandasse :
  • Chi '1 ti donò ? io come le dirla
  • Risposta buona ? — I' non ti cielerìa
  • Che, s' ogni altra risposta ti falasse,
  • Sì dì almen ched i' la ti donasse,
  • Ed i' le dirò ben che così sia. —
  • Allor la vechia la ghirlanda prese,
  • E 'n su le treccie bionde a la pulciella
  • La puose, e quella guar non si contese.
  • E po' prese lo spechio, e sili' apella,
  • E disse : Vienqua, figluola cortese,
  • Riguardati, settu se' punto bella. —
  • — 78 -
  • CXLIV
  • Bellacoglienza e la Ve chi a
  • Alor Bellacoglienza più non tarda,
  • lumantenente lo spechi' ebe in mano,
  • SI vide il viso suo umile e piano :
  • Per molte volte nello spechio guarda.
  • Lavechia cheli' avea presa en sua guarda.
  • Le giura e dicie per lo L)io sovrano
  • Oh' unquanche Isotta, l'amica Tristano,
  • Come tusse', fìgluola mia, gientile !
  • Or convien chettu abie il mi' consiglio
  • Che cader non potessi in luogo vile.
  • Se non sai guari, non mi maraviglio.
  • Che giovan non non ipuot' esser sottile,
  • Chèd i', quanto più vivo, più asottiglio.
  • CXLV
  • La Vechia
  • Figluola mia cortese ed insegniata,
  • La tua gran gioia si è ancor a venire.
  • Or me convienme piangier e languire,
  • L bèlla mia sì se n' è tutta passata.
  • Né non fie mai per me più ritrovata,
  • Chèd ella mi giurò di non reddire.
  • Or non consigliar te, che de' sentire
  • 11 caldo del brandone, che sie avisata
  • Che non faciessi sì come fec' io.
  • De eh' i' son trista quand' e' men ricorda,
  • Ch' i' non posso tornare a lavorio ;
  • Perdi' i' te dico ben ched e' mi senbra :
  • Settu creder vora' '1 consiglio mio,
  • Tu sì non perderai aver, nò menbra.
  • - 74 —
  • CXLVI
  • La Vechia
  • Se del giuoco d'amor i' fosse essuta
  • Ben sagia, quand' i' era giovanella,
  • r sare' richa più che damigiella,
  • donna, chettu agie ogi veduta.
  • Ch' i' fu' si trapiaciente in mia venuta,
  • Che per tutto corea la novella
  • Com' i' era cortese, e giente, e bella.
  • Macciò mi pesa eh' i' non fu' saputa.
  • Or sì mi doglio, quand' i' mi rimiro
  • D mtro a lo spechio, ed i' vego invechiarmi
  • Molto nel mi' cuore me n' adiro.
  • Ver è ched i' di ciò non posso atarmi,
  • Si che per molte volte ne sospiro,
  • Quand' i' vegio biltate abandonarmi.
  • CXLVII
  • La Vechia
  • Per tutto '1 mondo i' era ricordata,
  • Com' io t' ò detto, de la mia biellate,
  • E molte zuffe ne fur cominciate,
  • E molte gienti alcun' ora piagata.
  • Che que' che mi crede' aver più legata,
  • Assa' mostra' vi più di duritate.
  • Le mie promesse gli venian fallate,
  • C altre persone m' avieno inarrata.
  • Per molte volte m' era 1' uscio rotto,
  • Etutt' enanto, quand' io mi dormia ;
  • Ma già per ciò io non faciea lor motto.
  • Perciò ched i' avea altra conpagnia,
  • A chui intender faciea che '1 su' disdetto
  • Mi piaciea più che nuli' altro chessia.
  • CXLVIII
  • La Vechia
  • r era bella, e giovane, e folletta,
  • Ma non era a la scuola de V amore
  • Istata ; ma i" so or ben per cuore
  • La pratica la qual ti fie qui detta.
  • Usanza me n' à fatta sì savietta,
  • Ched i' non dotterei nessun lettore,
  • Che di ciò mi faciesse desinore ;
  • Ma' ched i" fosse bella e giovanetta.
  • Chèd egli è tanto ched i' non final,
  • Chèlla scienza i' ò nel mi' coraggio,
  • Sed e' ti piacie, tu l" ascholterai ;
  • Ma r no l'ebi sanza gran damagio.
  • Molta pen' e travaglio vi durai,
  • Ma pure '1 mal se ne messe l'usagio.
  • CXLIX
  • La Vechia
  • Molti buon' uomini 1' ò già 'nghannati.
  • Quand' i' gli tenni ne' mie' lacci presi.
  • Ma prima fu' 'ngannata tanti mesi
  • Ch' e' più de' mie' sollazi eran passati.
  • Ciento milia cotanti e' barattati
  • N' avrei, s' i' a buon' ora gli avesse tesi,
  • E conti, e cavalieri, e gran borgesi,
  • Che molti florin d'oro m' avrìan dati.
  • Ma quand' i' me n' avidi, egli era tardi,
  • Chèd i' era già fuor di giovaneza,
  • Ed eranmi falliti i dolzi isguardi,
  • Perchè 'n sua balia mi tenea vechieza.
  • Or convien, figluola mia, che tu ti guardi
  • Chettu non ti conduchi a tale streza.
  • - 76 —
  • CL
  • La Vechia
  • Molto mi dolea il cuor quand' i' vedea
  • (yheir uscio mio stava in tal sogiorno,
  • Che vi solea aver tal pressa 'ritorno
  • Che tutta la contrada ne dolea.
  • Ma quanto a me, e' no me ne calea,
  • Che troppo più piacea loro quel torno ;
  • Ch' i' era allora di sì grande attorno,
  • Che tutto quanto il mondo mi' purea.
  • Or convenia che di dolor morisse,
  • Quand' i' vedea que' giovani passare,
  • K ciaschedun parea che mi schernisse.
  • Vechia increspata mi faciean chiamare
  • A colu' solamente che già disse.
  • Più carnalmente mi solea amare
  • GLI
  • La Vechia
  • Ancora d' altra parte cuore humano
  • Non penserebe il gran dolor eh' i' sento,
  • Tra tutte 1' ore eh' i' ò pensamento
  • De' be' basciar, che m' anno dato mano.
  • Ogni sollazo m' è ogi lontano,
  • Ma non ira, e dolori, e gran tormento.
  • Costor si anno fatto saramento
  • Ch' i' non uscirò lor mai di tra mano.
  • Or può' veder com' i' son arivata,
  • Né al mi' mal nonn' à altra cagione,
  • Se non ched i' fu' troppo tosto nata.
  • Ma sapie ched io ò ferma intenzione
  • Ch' i' sarò anchor per te vendicata,
  • Settu ben riterrai la mia lezione.
  • — 77 —
  • CUI
  • La Vechia
  • Non ne pos' altrementi far vengianza,
  • Se non per insegniarti mia dottrina ;
  • Perciò chello me' cor sì m' indovina,
  • Ghetta darai lor ancor gran micianza
  • A que' riljaldi, che tanta viltanza
  • Me dicieano da sera e da mattina.
  • Tutti gli meterai anche a la china,
  • Settu sa' ben tener la tuabilanza.
  • Che sie ciertana che s' i' fosse dell' agio.
  • Piginola mia, che tusse' or presente,
  • Ch' i' gli paghere' ben di lor oltragio,
  • Sì che ciascuno fare' star dolente :
  • Già tanto non sarebe prò, nò sagio,
  • Chcd i' non ne faciesse pan chiedente.
  • CLIII
  • La Vechia
  • In gran povertà tutti gli metesse,
  • Sì come t' ò disopra sermonato,
  • E sì sarebe il primo dispogliato
  • Colui che più cara mi tenesse.
  • Di nessun mai pietà no m' inprendosse,
  • Che ciascliedun vorei aver disertato,
  • Che sie ciertana che nonn' è peccato
  • Punir la lor malatia, chi potes e.
  • Ala e' non dubitan guari mia minacia,
  • Ne non fan forza di cosa eh' i' dica.
  • Perciò eh' ò troppo crespa la mia facia.
  • F'igliuola mia, se Dio ti benedica !
  • r non so chi vendetta me ne faccia.
  • Se non tu, eh' i' per me son troppo antica.
  • - 78 -
  • CLIV
  • La Ve chi a
  • Molte volte mi disse quel ribaldo
  • Per chui ebi tanta pena e male,
  • Ched e' verebe ancor tal tenporale
  • Ched l'avrei spesso fredo e caldo.
  • Ben disse ver, quel cont' ò or ben saldo.
  • Ma per V agio eh' i' ebi tanto e tale,
  • Che tutto quanto il cuor mi ne trasale.
  • Quand' i" rimenbro, si ritorna baldo.
  • Giovane donna nonn' è mai oziosa,
  • Sed ella ben al fatto si ripensa,
  • Percli' ella sti' a menar vita gioiosa.
  • Ma eh' ella pensi a chieder sua dispensa,
  • Si eh' ella non si truovi sofrattosa,
  • Quando vechieza vien poi cheli' adesa.
  • CLV
  • La Vrchia
  • Or ti dirò, figluola mia cortese,
  • Po' che parlar possiamo per ligìre
  • E più arditamente, ver vo' dire,
  • Che nnoi non solavan, quest' è palese :
  • Tu sì sa' ben eh' i' son di stran paese,
  • E sì son messa qui per te nodrire :
  • Sì ti priego, figluola, chett' atire
  • In saper guadagniar ben tue spese ;
  • Non eh' i' te dica eh' i' voglia pensare,
  • Chettu d' amor per me si' enviluppata,
  • Ma tuttor sì te voglio ricontare
  • La via, ond' io dovre' esser andata,
  • E'n che maniera mi dovea menare.
  • Anzi che mia bieltà fosse passata.
  • — 79 ~
  • CLVI
  • La Vechia
  • Figluola mia, chi vuol gioir d' amore,
  • Convien eh* e' sapia i suo' comandamenti.
  • Ver è ched e' ve n' à due dispiacienti :
  • Chi se n' enbriga, sì fa granfollore.
  • L' un dicie eh' en un sol luogo il tu' cuore
  • Tu metta, sanza farne partimenti.
  • L' altro vuol chessie largo in far presenti.
  • Chi di ciò '1 crede, fallerìa ancora.
  • r nulla guisa, figlia, vo' sia larga.
  • Né che '1 tu' cuor tu metti in un sol luogo ;
  • Ma, semi credi, in più luoghi 1' obriga.
  • Se dai presenti, fa che vaglian poco;
  • Che se ti dona Lucca, dagli Barga.
  • Cosi sarai tuttor donna del guocho.
  • CLVII
  • La Vechia
  • Donar di femina sì è gran follia,
  • Sed e' non s' è un poco a gienti atrare
  • Là, dov' ella si creda su' prò fare,
  • E che '1 su' dono radoppiato le sia :
  • Quella nontenghi già per villania.
  • Ben ti consento quel cotal donare,
  • Chettu non vi può' se non guadagnare.
  • Gran senn' è a far tal mercatantia.
  • Agi' uomini lascian far la largheza.
  • Che natura la ci à, pez' e, vietata.
  • Dunque a femina farla si è senpieza ;
  • Avegnia che ciascun' è sì afetata
  • Che volontier di lei fanno straneza,
  • Sed e' non s' è alcuna disperata.
  • ~ 80 —
  • CLVIII
  • La Vechia
  • r lodo ben, settu vuo' far amico,
  • Che '1 bel valletto, che tant' è piaciente,
  • Che de lo gioie ti fecie presente,
  • E atti amata di gran tempo antico,
  • Chettu sìir ami ; ma tuttor ti dico
  • Chettu noir ami troppo fermamente ;
  • Ma fa che degli altr' ami sagiamento,
  • Gilè '1 cuor che n' ama un sol, non vai un fico.
  • Ed io te ne chiedrò degF altri assai.
  • Sì che d' aver sarai tuttor fornita.
  • Ed e' n' andranno con pene e con guai.
  • Settu mi credi, e Cristo ti da vita,
  • Tutti fodrai d' ormine e di vai,
  • E la tua borsa fia tuttor fornita.
  • CLIX
  • La Vechia
  • Buon acontar fa buon e' abia danari,
  • Ma ched e' sia chi ben pelar li saccia.
  • Con quel cotal fa buon intrar in caccia.
  • Ma ched e' no gli tenga troppo cari.
  • L' acontanza a color chesson avaria
  • Sì par e' a Dio e al mondo dispiaccia.
  • Non dar mangiar a que' cotali in taccia,
  • Oh' e' pagamenti lor son troppo amari.
  • Ma fa pur che ti paghi inanzi mano ;
  • Che, quand' e' sarà ben volonteroso.
  • Per la fé ched i' do a San Giermano,
  • E' non potrà tener nulla nascoso.
  • Già tanto nonfìa sagio, né ciertano,
  • Sed e' sarà di quel volonteroso.
  • — 81 -
  • CLX
  • La Vechia
  • Quando sol' a sol con lui sarai,
  • Sì fa chettu gli facci saramenti,
  • Chettu per suo danar non ti consenti,
  • Ma sol per grande amor chettu in lui ;ii.
  • Se fesser mille, a ciaschun lo dirai,
  • E si '1 te crederanno que' dolenti.
  • E saccie far sì che ciascuno adenti
  • Insin e' a povertà gli metterai.
  • Chettusse' tutta loro, de' giurare.
  • Setti spergiuri, non vi metter piato,
  • Che Dio non se ne fa se non ghignare ;
  • Che sie ciertana che non è peccato.
  • Chi si spergiura per voler pelare
  • Colui, che fio di te così ingannato.
  • CLXI
  • La Vechia
  • A gran pena può femina venire
  • A buon capo di questa gente rea.
  • Dido non potte ritenere Enea
  • Chèd e' non si volesse pur fugire,
  • Che mise tanta pena in lui servire.
  • Or che fecie Giesonaio de Medea,
  • Che per gì' incantamenti, che sapea,
  • Kla '1 sepe di morte guarentire ?
  • l'i poi sì la lasciò quel disleale.
  • Undici fìgluoli, ched ella avea
  • Di lui, gli mise a morte, e fecie male ;
  • Ma era tanto il ben eh' ella volea,
  • Ch' ella lasciò tutta pietà carnale
  • Per crucciar que' che tanto le placca.
  • 6
  • — 82 —
  • CLXÏI
  • La Ve cm a
  • Molti d' assenpri dartene potrei,
  • Ma troppo sarìa lungo parlamento .
  • Ciascuna de' aver fermo intendimento
  • D' ìscorticargli, sì son falsi e rei.
  • S' i' fosse giovane, io ben lo farei.
  • Ma io so fuor di quello intendimento.
  • Che troppo fu tosto il mi' nascimento,
  • Sì eh' i' vendetta far non ne potrei.
  • Mattu, fìgluola mia, chesse' fornita
  • D'ogni armadura per farne vengianza,
  • Sì fa che 'nverso lor sie ben sentita,
  • E presta di dar lor pen' e micianza.
  • Settu '1 fai, d' ongni mal m' avrà' guerita,
  • E allegiata d' ognie mia pesanza.
  • CLXIII
  • La Vechia
  • Tutti quanti le vann' ogi blasmando,
  • E ciaschedun si le 'ntende a 'ngannare.
  • Così ciascuna di noi de' pensare
  • A far chella richeza i mett' a bando.
  • E non dobiamo andar il cuor ficando
  • In un sol luogo, ma dobian pensare
  • In che maniera gli possian pigliare,
  • E girgli tutti quanti dispogliando.
  • La femina de' aver amici molti,
  • E di ciascun sì de' prender su' agio,
  • E far sì e' uon gli tenga per istolti ;
  • E far lor vender la tore e '1 palagio,
  • casa, o casolari, overo i colti,
  • Sì che ciascun ci viva a gran misagio.
  • — 83 —
  • CLXIV
  • La Vechia
  • Ne' libro mio so ben che studierai,
  • Figlia, quando sarai da me partita.
  • Ciertana son, se Dio ti dona vita,
  • Chettu terai scuola e legierai.
  • Di legierne, dame congio tu n' ài;
  • Ma guardati, chettu sie ben fornita
  • Di ritener la lezion e' ài udita,
  • E saviamente la ripeterai.
  • In casa non istar punto ringhusa:
  • A chiesa, overo a ballo sta, overo a piaza.
  • In queste cota' luogora si usa.
  • E fa chettu gli die ben de la maza
  • A que' che per vederti sta a la musa,
  • E che d' averti giorno e notte inpaza.
  • CLXV
  • La Vechia
  • Or sìtti vo' parlar del guernimento,
  • Come ciascuna de' andar parata,
  • Che per sua falta non fosse lasciata.
  • Sì eh' ella fosse sanza intendimento.
  • In ben lisciarsi sia su' 'ntendimento ;
  • Ma prima che si mostri a la brigata,
  • Convien eh' ella si sia ben ispecliiata.
  • Che sopra lei non agia fallimento.
  • E s' ella va dassera, o da mattina,
  • Fuor di sua casa, vada contamente :
  • Non vada troppo ritta, nò tro' china,
  • Sì eh' ella piaccia a chilla terrà mente.
  • E sella roba troppo le ti^aina,
  • Levila un poco, e fìene più piaciente.
  • ~ HA —
  • CLXVI
  • La Vechia
  • E s' ella nonn' è bella di visagio,
  • Cortesemente lor torni la testa,
  • E sì lor mostri, sanza far aresta,
  • Le belle bionde treccie da vantagio.
  • Se non son bionde, tingale in cibagio
  • E a 1' uovo, e po' vada a noze e a festa ;
  • E, quando va, si muova si a sesta
  • C al su' muover nonn' abia punt' oltr;igio,
  • E gientamente vada balestrando
  • Intorno asse, co gli ochi, a chi la guardu,
  • E '1 più che puote, ne vada crocan o.
  • E faccia senbianti che molto le tardi
  • Ched ella fosse tutta al su' comando.
  • Ma d'amar nullo non fosse musarda.
  • CLXVII
  • La \'i:chia
  • La lupa intendo clie per non fallire
  • A prenderella pecora, o montone.
  • Quand' e' le par di mangiar stagione,
  • Ne va per una un ciento, e più, as;ilire.
  • Così si de' la femina civire,
  • Sed ella avesse in sé nulla ragione.
  • Contra ciascuno rizar de' il pennone
  • Per fargli nella sua rote fedire ;
  • Chèd ella non sa quale riman preso,
  • Insin eh' ella no gli à tarpata l'ala
  • Sì de' tener tuttor l'aiuol su' teso,
  • E prendergli a gheroni, e a la sala ;
  • Ma se sapesse, o eh' eli' avesse inteso
  • (he fosse pover, gittil per la scabi.
  • - 85 —
  • CLXVIII
  • La Vechia
  • E s' ella ne prendesse gran funata
  • Di que' che ciaschedun la vuol brocciare,
  • Sì si de' ben la femina avisare
  • D'assegniar a ciascun la sua giornata ;
  • Chèd ella rimarìa troppo 'ngannata
  • Seir un l'altro vi potesse trovare,
  • (" almen le converebe pur fallare
  • Alle gioie che ciascun l'avrìa recate;
  • Che non si vuol lasciar già lor niente
  • Di che potesser far grande 'ngrassata ,
  • Che gli è perduto tutto il rimanente.
  • Per ciò convien che ciascuna avisata
  • Sia sì che pover rimanga il dolente.
  • Ed ella rimanga ricca e ben calzata.
  • CLXIX
  • La Vechia
  • In pover uon no metter già tu' amore.
  • Che nonn' è cosa che pover uon vaglia.
  • Di lu' non può' tu aver se non battaglia,
  • E pena, e povertate, e gran dolore.
  • Lasciar ti farìan robe di colore,
  • E sovente dormire in su la pagha.
  • Non t' intrametter di cotal raerdalia,
  • Che troppo il ti porla a gran fallore.
  • Né non amar già oste trapassante,
  • Però che mutan tante ostellerie
  • C'aver non posson cuor fermo né stante.
  • Lor fatti non son che baratterie.
  • Ma setti donan, non sie rifusante,
  • E fa coUui infìnte druderie.
  • — 86 —
  • CLXX
  • La Vechia
  • Ne non amar già huon che 'n sua beleza
  • Si fidi, ne ch'egli a lisciars' intenda.
  • In quel cotai non vo' chettu t' intenda,
  • .Ma'l più che può', dallu' fa istraneza.
  • L'uon che si piacie, fa grande scipideza
  • E grand' orgoglio, e l'ira di Dio atenda ;
  • E tale '1 mise il giudicie in sua legieiKla
  • C avernon potesse amore, né francheza.
  • Né non puote aver cuor di ben amare.
  • Che tutto ciò eh' egli avrà detto a Tuna,
  • Sì tosto il va a l'altra ricontare ;
  • E così pensa a far di ciascheduna,
  • Né non intende e' allor barattare.
  • Udita n'ò la pianta di più d'una.
  • CLXXI
  • La Vechia
  • E se viene alcuno chetti prometta,
  • E per promessa vuol e' allui t' attacci,
  • r non vo' già per ciò chettu lo scacci,
  • Ma digli e' altro termine ti metta,
  • Per ciò e' avrai allor troppo gran fretta.
  • E sì vo' ben che '1 basci, e cheli' abracci,
  • Ma guarda che colini più non t' inpacci,
  • Se non iscioglie prima la maletta.
  • s' alcun ti mandasse alcuno scritto.
  • Sì guarda ben la sua intenzione,
  • Ched e' non abia fintamente scritto.
  • E poi sì gle ne fa risponsione.
  • Ma non sì tosto : atendi un petitto.
  • Si eh' egli un poco stea in sospezone.
  • - 87 -
  • CLXXII
  • La. Vechia
  • E quando tu udirai la sua domanda,
  • Già troppo tosto non sie d' acordanza.
  • Né non fare di lui gran rif usanza.
  • Nostr' arte sì noi vuol, né noi comanda.
  • Cortesemente datte sì '1 ne manda,
  • E stea il su' fatto tuttora in bilanza,
  • Si eh' egli abia paura e disperanza
  • Insin che sia del tutto a sua comanda.
  • E quand' e' ti farà più pregherie,
  • Tu gli dirai tuttor chettu sie presta
  • A fargli tutta quanta cortesia,
  • E dì che '1 su' amor forte ti malesta,
  • E così caccia la paura via.
  • Po' dimora con lui, e fagli festa
  • CLXXIII
  • La Vechia
  • Gran festa gli farai, e grand' amore,
  • E dì come gli ti se' tutta data.
  • Ma non per cosa che t' agia donata,
  • Se non per fino e per leal amore ;
  • Chettu à' rifiutato gran signore
  • Che riccamente t' avrebe tenuta :
  • Ma credo che m' avete incantata,
  • Perchèd i' son entrata in quest' errore .
  • AUor sì '1 bascierai istrettamente,
  • Pregandol chella cosa sia sagreta,
  • Sì che noi senta mai nessuna giente .
  • Acciò che vorrà fare, istara' cheta,
  • Ma guarda che non fosse acnnsentente
  • A. nessun, se non se per la moneta.
  • - 88 —
  • CLXXIV
  • La Vechia
  • Chi'l su' amico non pensa rli pelare,
  • Insin ch' egli agia penna in ala, o in dosso,
  • I'] che d'ogni altro bene e' sia sì scosso
  • Ched e' non si ne possa mai volare,
  • Quella cotal dovrìa l'uon manegiare.
  • Che quanto eh' ella costa più di grosso,
  • Più fia tenuta cara, dirlo posso,
  • E più la vorrà que' tuttor amare .
  • Chèttu non pregi nulla cosa mai.
  • Se nonn' è quel chettu n'avrà' pagato :
  • Se poco costa, poco il pregierai.
  • K quel chetti sarà asai costato,
  • A l'avenante caro il ti terrai,
  • Con tutto n' agie tu ben mal mercato.
  • CLXXV
  • La Vechu
  • E al pelar convien aver maniera.
  • Si che l'uomo aveder non sine potesse.
  • Che tutto in pruova l'uon glile faciesse,
  • Forse che volgierìa la sua bandiera.
  • Ma faccia sì la madre, o cianberiera,
  • Od altri in cui fidar ben si potesse.
  • Che ciascuna di lor si gli chiedesse
  • Paternostri, o coregia, od amoniera.
  • Ancor la cameriera dica : Sire,
  • A questa donna una roba bisogna,
  • Masi vi teme che noi v' osa dire.
  • Gran danno 1' a già latto vergognia,
  • Ma vo' si non lo dovreste sofferire,
  • Nonn' à dove le carni sue ripognia. —
  • — 89 —
  • CLXXVI
  • La Vechia
  • Ancor c:\\ dica un' altra de l'ostello :
  • Se Madonna volesse far follagio
  • Con un belissim' uon di gran paragio.
  • Il fatto suo sarebe ben e bello,
  • E sì sarebe donna d'un castello ;
  • Ma 'n verso voi à sì leal coragio,
  • Ch' ella non prenderebe nul vantagio
  • Di che doman vo' foste su' ribello —
  • Allor la donna, come che le piaccia
  • Udir quelle parole, sì lor dica
  • E comandi che ciascuna si taccia.
  • E puote dir : Se Dio mi benedica,
  • Tropp' ò del su' quand' i' 1' ò traile braccia
  • E facciagli sott' almantel la fica.
  • CLXXVII
  • La Vechia
  • E sella donna punto s' avedesse,
  • Che quel dolente fosse ravisato
  • Che troppo largamente 1' à donato.
  • E che di sua follia si ripentesse,
  • Allora inpresto domandar dovesse.
  • E dir di renderglile a dì nomato.
  • Ma egli è ben in mia lezion vietato
  • Ched ella mai nessun non ne rendesse.
  • E quando un altro vien, gli faccia segnio
  • Chcd ella sia crudelmente cruciata,
  • E dica chella roba sua sia 'n pegnio :
  • Molto mi duole e' uon crede eh' i' si' agiata,
  • E que' procaccierà danari o pegnio.
  • Sì che la roba suafie dispegniata.
  • - 90 -
  • CLXXVIII
  • La Vechia
  • j] se '1 diavolo l'avesse fatto sagio,
  • E chella donna vegia eh' à dottanza
  • Di non volerle far questa prestanza,
  • I[n]!nantenente sì gli mandi un gaggio,
  • La roba eh' eli' avrà più da vantaggio ;
  • E dica chella tenga in rimenbranza
  • De' suo' danari, e non faccia mostranza
  • Ched e' le paia noia, né oltragio.
  • E poi atenderà alcuna festa.
  • Pasqua, o Kalen Magio, o Pentecosta,
  • E sia intorno allui sanza far resta,
  • Diciendo che giamai a la sua costa
  • Non dormirà, se que' no glele presta.
  • La roba in questa guisa sì glel' osta.
  • CLXXIX
  • La Vechia
  • E s' alcun altro nonn' à che donare,
  • Ma vorassi passar per saramenta,
  • E dirà chella 'ndoman più di trenta
  • livre, o soldi le dovrà recare,
  • Le saramenta lor non de' pregiare,
  • Chèd e' nonn' è nesun che non ti menta :
  • E dicie l'un a l'altro : La giomenta
  • Chettu ti sai, mi credette ingannare :
  • Ingannar mi credette, i' l'ò 'ngannata. -
  • Perchè già femina non dee servire
  • Insin eh' ella non è prima pagata ,
  • Che quando à fatto, e' si pensa fugire.
  • Ed ella si riman ivi scornata.
  • Per molte volte fui a quel martire.
  • — 91 —
  • CLXXX
  • La Vechia
  • Si de' la donna, s' eli' è ben sentita,
  • Quando riciever dovrà queir amante,
  • Mostralli di paura gran senbiante,
  • E eh' ella dotta troppo esser udita,
  • E che si mette a rischio de la vita.
  • Alor de' esser tutta tremolante,
  • Dir eh' ivi non puot' esser dimorante,
  • Poi stea, chellor gioia sia conpiwta.
  • Ancor convien ched ella si' acorta
  • Di far che v' entri per qualche spiraglio,
  • Ben potess' egli entrarvi per la porta ;
  • Che tutte cose e' uom à con travoglio
  • Par e' uon le pregi più e le diporta.
  • Quel che non costa, Tuon non pregia un aglio.
  • CLXXXI
  • La Vechia
  • E quand' ella sera rasicurata,
  • Tantosto sì gli de' cerere in dosso,
  • E dir : Lassa, tapina, be' mi posso
  • Chiamar dolenf/e, sì son arivata
  • Ched i' sì amo, e sì non son amata.
  • Molt' ò lo 'ntendimento rud' e gros>!o.
  • Quando il me' core s' è sì forte ismosso
  • Per esser di voi così inamorata. —
  • E po' sì gli rimuova quistione,
  • E dica : La lontana dimoranza
  • C avete fatta, nonn' è san cagione.
  • Ben so che voi avete un' altr' amanza,
  • La qual tenete in camera o 'n prigione , —
  • Sì mesterà d" averne gran pesanza.
  • — 92 —
  • CLXXXII
  • La Vechia
  • Quando '1 cattivo, chessarà 'nchacato,
  • La chui pensea non sera veracie,
  • Si crederà che '1 fatto su' ti piacie
  • Tanto, e' ogni altro n' ài abandonato,
  • E che 'I tu' cuor gli s'è tretutto dato ;
  • Né non si gardera de la fallacie
  • In che la volpe si riposa et giacie,
  • Insin che non sera ben corredato.
  • Che molt' è folle que' che cred' avere
  • Nessuna femina chessia sua propia.
  • Per don ched e' faciesse di su' avere.
  • Que' eh' ella vuol, la chegia'n Atiopia,
  • Che qua noUa pott' io ancor vedere,
  • E, s" ella ci è, si porta la ritropia.
  • CLXXXni
  • La Vechia
  • S' a r altra parte elle son franche nate,
  • La legie siile tra' di lor francheza,
  • Dove natura, per sua nobileza,
  • Le mise, quando prinaafur oriate.
  • Or l'à la legie sì condizionate,
  • E l alle messe a si gran distreza,
  • Che ciascheduna volontier s'adreza.
  • Come trornar potesse a franchitate
  • Vedi l'ucciel del bosco quand' è 'n gabia;
  • E' chantera di cuor, ciòvi fi' aviso,
  • Ma no gli piacie vivanda eh' egli abia ;
  • Che natura ['n] francheza l'à si miso.
  • Che giorno e notte de Y uscirne arrabia.
  • Nonn' avrà tanto miglio, o grano, o riso.
  • — 98 —
  • CLXXXIV
  • La Veciiia
  • E, se queir uon desdir non si degniasse,
  • Anzi dirà, per farla più crucciosa,
  • Che n' à un' altra eh' èssi amorosa
  • Di lui, che per nuli' altro noi canbiasse ;
  • Guardisi quella che non si crucciasse.
  • Con tutto ciò se ne mostri dogliosa
  • Di fuor, ma dentr' al cuor ne sia gioiosa,
  • Ancora più s'egli s'anegasse ;
  • E dicagli che già quella vendetta
  • Non sarà fatta se non sol per lei,
  • Sì ch'ella il pagherà di quella detta.
  • Allor dallui sì mi dipartirei.
  • Di far amico raostere' gran fretta,
  • Sì eh' io in quella anghoscia il lascierei.
  • CLXXXV
  • La Vkchia
  • S'avessi messo termine a un' ora
  • A due, c'avresti fatto gran follia,
  • E lun con teco in camera sia,
  • E l'altro viene apresso san dimora ;
  • Al di dietro dirai oh' egl' è ancora
  • El signior suo lassù, che non porla
  • Far dimoranza, ma tost" una fia:
  • 11 fante o voi, tornate a poca d'ora. —
  • E poi sì '1 butti fuori, e torni suso,
  • E traga l'altro fuor della burella.
  • Che molto gli è anoiato star rinchiuso,
  • Po' si tragala guarnacha e la gonella,
  • Diciendo eh' eli' è tanto stata giuso
  • Per lo marito, eh' era nella ciella.
  • — 94 —
  • CLXXXVI
  • La Veohia
  • Ne' letto su si metta in braccio in braccio
  • Colini, insieme faccian lor diporto,
  • Ma dica tuttor : Lassa ! crudel torto
  • È questo che 'nverso il mi' sire faccio. —
  • E nella gioia e' à, gli metta inpaccio,
  • Sì eh' egli abia paura e disconforto.
  • Dicierli dee che sarebe morto,
  • Sanz' averne rispetto, molt' avaccio,
  • Seir uon sapesse che fosse coUei :
  • Ed i' lassa, dolente, malaurata,
  • So che vitip erata ne sarei,
  • E eh' i' per man de' mie' sarei smenbrata.
  • E in questa paura il metterei.
  • Che da lui ne sarebe più amata.
  • CLXXXVII
  • La Vechia
  • Quand' a quel lavorio messi saranno,
  • Ben sagiamente degie inoperare,
  • E l'un atender, e l'altro studiare,
  • Secondo eh' egli alor si sentiranno.
  • Né sì non de' parer lor già affanno
  • Di voler ben a modo mantacare,
  • C'amendue insieme degian afinare
  • Lor dilettanza, e' dimorasse un' anno.
  • E sella donna non v' à dilettanza,
  • oì s'infinga in tutte guise che vi sia ;
  • Sì gline mostri molto gran senbiante.
  • Istringal forte e bascil tuttavia.
  • Quando 1' uom avrà sua dilettanza,
  • Si paia eh' ella tramortita sia.
  • — 95 —
  • CLXXXVIII
  • La Vechia
  • Se r uon può tanto far ched ella vada
  • Al su albergo la notte a dormire,
  • Si de' alla femina ben sovenire
  • Ched ella il faccia star un poco a bada.
  • E que' che guarderà tuttor la strada,
  • Ciertana sie che le parrà morire,
  • Insin ched e' noUa vedrà venire,
  • Cheir amor e' uom atarda, vie più agrada,
  • E quand' ella sarà a l'ostel venuta,
  • Sì dica a que' che n' è sì amoroso,
  • Ched ella per su' amor tropp' è arguta.
  • Che '1 su' marito n' è troppo gieloso,
  • Sì che dubita molto esser battuta :
  • Così gli faccia forte il pauroso.
  • CLXXXIX
  • La Vechia
  • Se quel gieloso la tien sì fermata
  • Ch' ella non poss' andar là ov' ella vuole,
  • Sì gli faccia intendente chessi duole
  • D' una sua gotta, eh' è d' averle usata ;
  • Perchè convien eh' ella sia stufata.
  • Che colla stufa guerirsene suole.
  • Po' buUirà ramerin, e viuole,
  • E camamilla, e salvia, e fìe bagniata.
  • E '1 gieloso dirà : Va arditamente,
  • E mena teco buona conpagnia. —
  • Ma molto ne fìa nel su' cuor dolente.
  • Ma vede che desdir noi gliel porla.
  • Quella mena con seco alcuna giente,
  • La qual sapranno ben sua malatia.
  • — m -
  • cxc
  • La Vechia
  • Ancor non de' aver femina credenza
  • Che nessun buon malia farle potesse.
  • Ned ella ancor altrui, s'ella potesse
  • C altri l'amasse contra sua voglienza.
  • Medea, in cui fu tanta sapienza,
  • Non potte far che Giesono tenesse
  • Per arte nulla ch'ella gli faciesse,
  • Si che 'nver lei tornasse la sua 'ntenza.
  • Sì non dea nessun don, che guari vaglia,
  • A nuli' amante, tanto la pregiasse.
  • Doni borsa, guanciale, o tovaglia,
  • cinturetta che poco costasse,
  • Covriciefo, od aguglier di bella taglia,
  • gumitol di fil, se gli '1 degniasse.
  • CXCI
  • La Vechia
  • Ma ciascun uon e' avesse in sé ragione
  • che del mondo ben savio sarebe.
  • Ma' don di femina non prenderebe.
  • Che non son chellacci di tradigione ;
  • Che quella che faciesse donagione.
  • Contra la sua natura pecherebe,
  • E 'n gran follia ciascun gliele porebe,
  • Sed ella noi faciesse a tradigione.
  • Perciò ciascuna pensi, quando dona.
  • Che doni nella guisa e' ò parlato.
  • Sì che, quand' ella avrà passata nona,
  • il guardacuor suo sia sì fodrato
  • Ch' ella non cagia a merzé di persona ;
  • E ciò tien tutto al ben aver guardato.
  • - 97 —
  • CXCIl
  • La Vkchia
  • Al ben guardar falli' lassa, dolente,
  • Cliecciò e' air un togliea, a F altro donava:
  • Come 1 danaro venia, così n'andava,
  • Non faciea forza d'aver rimanente.
  • r era di ciascun molto prendente,
  • E tutto quanto a un ribaldo il dava,
  • Che puttana comune mi chiamava,
  • E mi battea la schiena ben sovente.
  • Questi era que' che più mi piaciea,
  • E gli altri, amici dolci i' apellava,
  • Ma solamente a costui ben volea.
  • Che mol[to] tosto s' apacificava
  • Co meco, s' [e]i battuta no m'avea,
  • Che troppo dolzemente mi schufiava.
  • CXCIII
  • La Vechia
  • S' i' fosse stata, per l'anima mia,
  • Ben savia in giovaneza e conos[c]iente,
  • Ch' i' era allorsì bella e sì piaciente,
  • Che 'n ognie parte novelle ne già,
  • r sare' troppo ridia in fede mia ;
  • Ma r sì '1 dava tutto a quel dolente,
  • C'a ben far non fu anche conosciente,
  • Ma tutto dispendea in ribalderia.
  • Né no gli pia([ue nulla risparmiare.
  • Che tutto noi bevese e noi giù casse.
  • Tant' era tenperato a pur mal fare.
  • Sì c'a la fin convene eh' i' lasciasse.
  • Quand' i' non ehi più che gli donare.
  • E me, e se di gran richeza trasse. —
  • — 08 —
  • CXCIV
  • IjA Vechia
  • Così à quella vecliia sermonato.
  • Bellacoglienza molto quêta è stata,
  • E molto volontier Tà ascoltata,
  • E molto è nel su' cuor rasicurato ;
  • Si che seria legier a far mercato,
  • Se Gielosia non vi fosse trovata,
  • E tre portier che fanno gran veghiata,
  • Che ciascun dotta d'esser barattato.
  • Di Malabocca, che già era morto,
  • Nessun di lor non faciea mala ciera.
  • Che chi l'amasse sì farìa gran torto ;
  • Che non finava di die, né da sera,
  • Di dar a Gielosia nuovo sconforto,
  • Ne non diciea giamai parola vera.
  • CXCV
  • Bellacoglienza
  • Bellacoglienza la parola prese,
  • E sì rispuose, come ben parlante :
  • Gientil Madonna, i' vi fo grazie mante,
  • Che di vostr' arte mi siete cortese ;
  • Ma '1 fatto de 1' amor no m' è palese,
  • Se non se in parole trapassante.
  • Ched i' sia di danar ben procacciante,
  • r n'ò assai per farne belle spese.
  • D'avere in me maniera bella e giente,
  • Acciò vogl' i' ben metter mia balia
  • In tal maniera, chessia sofficiente ,
  • Se voi mi parlate di malia,
  • Ch'ella non può tornar già cuor di gente,
  • Credal chi vuole, eh' i' la teng' afToUia.
  • — 99 —
  • CXCVI
  • Bellacoglienza
  • Del bel valetto che vo' mi parlate,
  • In cui tanta vertute è riposata,
  • Sed e' la sa, per me gli sia chitata :
  • S' i' r amo, i' r amerò come mi' frate.
  • Ma per le gioie che m'à presentate.
  • La mia veduta no gli fia vietata,
  • iMa venga, il più che puote, a la ciclata ;
  • E, sed e' piacie a voi, si '1 ci menate.
  • Ma che sia fatto tosto san dimora,
  • Perciò che Gielosia non può sofrire
  • Ched ella stea sanza vedermi un' ora;
  • Che molto volte si parte per gire,
  • E '1 diavol, che di notte in lei lavora,
  • Siila fa mantenente rivenire. —
  • CXCVll
  • La Vechia e Bellacoglienza
  • La Vechia sì la va rasicurando,
  • E dicie : Sopra me lascia la cura
  • Di questo fatto. Non aver paura,
  • Chèd io il saprò ben andar cielando;
  • E gisse Gielosia tuttor ciercando
  • Qua entro, sì seria grande sciagura
  • S'ella '1 trovasse, ma i' son sicura
  • Che poco le varrìa su' gir sogniando. —
  • Dunque potete voi farlo venire,
  • Ma ched e' si contegnia come sagio,
  • Che non pensasse affar nesun ardire. —
  • Figluola mia, o' non fecie anclie oltragio
  • r nessun luogo eh' i' udisse dire.
  • Ma troppo il loda l'uon di gran vantagio.
  • — 100 —
  • * CXCVIII
  • L'Amantf, k la Vechia
  • Alor si fecier fine al parlamento.
  • La Vechia se ne venne al mi' ostello,
  • E disse : Avrò io sorcotto e mantello,
  • Sed i' t'aporto alcun buon argomento,
  • Che ti trarrà di questo tuo tormento? —
  • r dissi : Sì, d'un verde fino e bello.
  • Ma, sì sacciate, non fia san pennello
  • Di grigio, con ogni altro guernimento. -
  • D'Amico mi sovenne che mi disse
  • Ched i' faciesse larga promissione.
  • Ma '1 più eh' i' posso, il pagar soferisse;
  • Avegnia eh' i' avea ferma 'ntenziore
  • De dar ben a coste', s' ella m'aprisse,
  • Che queir uscisse fuor della pregione.
  • CXCIX
  • La Vechia
  • La Vechia disse allor : Amico mio,
  • Queste son le novelle eh' i' t' aporto :
  • Bellacoglienza salute e conforto
  • Te manda, se m' aiuti Tjalto Dio ;
  • Sì eh' i' ti dico ben ched i' cred' io
  • Chella tua nave ariverà a tal porto,
  • Chettu sì coglierai il fior dell' orto. —
  • Questo motto fu quel che mi guerio.
  • — Or te dirò, amico, che farai.
  • All' uscio, e' apre verso del giardino,
  • Ben chetamente tu te ne verai ;
  • Ed i' si me ne vo '1 dritto camino,
  • E sì farò e' aperto il troverai,
  • Sì chettu avrai il fi(»r in tuo dimino. —
  • - 101 —
  • ce
  • L'Amante
  • La Vedila a tanto da me si diparte,
  • E '1 camin ebe tosto passegiato;
  • E quand' i' fui un poco dimorato,
  • Verso M giardin n' andai da V altra parte,
  • Pregando Idio che mi conduca in parte
  • Ch' i' de mia malatia fosse sanato.
  • Aperto Tiiscio sì ebi trovato :
  • Ver è eh' era sochiuso tutto ad arte.
  • Co molto gran paura dentro entrai,
  • Ma, quand' i' vidi Malabocca morto,
  • Vie men del fatto mio sì mi dottai.
  • Amor trovai che mi die gran conforto
  • Co r oste sua, e molto m' allegrai,
  • Che ciascun v'erano in tram[e] acorto.
  • CCI
  • L'Amante e Bellacoglienza
  • Com' i' v' ò detto, a tutto lor podere.
  • Lo dio d'amor e la sua baronia
  • Presti eran tutti a far senn' e follia
  • Per aconpiermi tutto '1 mio volere.
  • Allor pensai s' i' potesse vedere
  • Dolze-Riguardo per cosa che sia.
  • Inmantenente Amor a me lo 'nvia,
  • Di che mi fecie molto gran piaciere.
  • E que' sì mi mostrò Bellacoglienza
  • Ch' enmantenente venne a salutarmi,
  • E sì mi fecie grande preferenza.
  • E po' sì cominciò a merziarmi
  • Delle mie gioie, di eh' eli' avea voglenza
  • Di quel presente ancor guiderdonarmi.
  • — 102 —
  • CCII
  • L'Amante e Bp:llacoglienza
  • r le dissi : Madonna, grazie rendo
  • A voi, quando prenderle degniaste,
  • Che tanto forte me ne consolaste,
  • C'a pena mai magior gioia atendo.
  • E s' i' Tò mai, da voi aver F atendo ;
  • Sì c'a me piacie se ciò che pigliaste,
  • la persona mia, ancora ingagiaste,
  • la vendeste, mai non vi contendo. —
  • Quella mi disse : Molto gran merzede.
  • Di me, vi dico, fate '1 somigliante,
  • C'a bene, e a onore, i' v' amo affede. -
  • Delle sue cose i' non fu' rifusante,
  • Ma spesso falla ciò che '1 folle crede.
  • Così avenue al buon di Ser Durante.
  • ceni
  • L'Amante e lo Schifo
  • Quand' i' vidi l'oferta che faciea,
  • Del fatto mi credett' eser ciertano.
  • Allor sì volli al fior porre la mano,
  • Che molto ringrossato mi parca.
  • Lo Schifo sopra me forte correa
  • Diciendo : Tra' t' adictro, mal villano,
  • Chèsse m'aiuti Idio e San Giermano,
  • r non son or quel eh" i' esser solea.
  • El diavol sì ti ci à ora menato :
  • Se mi trovasti a l'altra volta lento,
  • Or sie ciertan eh' i' ti parrò canbiato.
  • Me' ti varrìa che fossi a Benivento. —
  • Allor al capezal m' ebe pigliato,
  • E domandò chi era mi' guarento.
  • - 103 —
  • CCIV
  • Vergognia e Paura
  • Po', sent' il fatto : Vergognia e Paura,
  • Quand' eli' udiron quel villan gridare,
  • Ciascuna sì vi corse allui aitare,
  • E quello Schifo molto s'assicura.
  • Idio e tutti i Santi ciaschun giura
  • Ched eie '1 mi faranno conperare.
  • Allor ciascun mi cominciò a buttare :
  • Molto mi fecier dispettela dura.
  • E disson eh' i' avea troppo fallato.
  • Po' che Bellacoglienza per su' onore
  • E lei e '1 suo m' avea abandonato ;
  • Ched i' pensava d' inbolarle il fiore :
  • Dritt' era eh' i' ne fosse gastigato.
  • Sì eh' i' ne stesse ma' senpre in dolore.
  • ccv
  • L'Amante
  • Allor Bellacoglienza fu fermata
  • Da questi tre portier sotto tre porte,
  • E con una catena molto forte
  • Quella gientil ebero 'ncatenata.
  • Po' corser sopra me quella brigata,
  • E disson : Sopra te cadran le sorte. —
  • Allor credetti ben riciever morte,
  • Tanto faciean di me gran malmenata.
  • Sì eh 'i' misericordia domandai
  • A Paura, a Vergognia, e a quel crudele ;
  • Ma i' nessuna guisa la trovai.
  • Ciascun sì mi era più amar che fele ;
  • Per molte volte merzé. lor gridai :
  • Que' mi diciean : Per niente bele. —
  • — 104 —
  • CCVI
  • L'Amante
  • Corne costor m' andavan tormentando,
  • E 1' oste al die d'amor si fu sentita,
  • E si cogniobon eh' i' avea infralita
  • La bocie, inmantenente misser bando,
  • Che ciascun si vada apparechiando
  • A me socorere a canpar la vita,
  • Ch' ella sarebe in poca d'or fallita,
  • Sed e' no mi veniser confortando.
  • Quando i porti[e]r seniiron quel baratto,
  • Inmantenente tra lor si giuiaro
  • Di non renderla a forza, né a patto.
  • E que' di fuor ancor si legare
  • Di non partirsi se non fosse fatto,
  • E di questo trailor si fidanzare
  • CCVII
  • La Battaglia
  • Francheza si venne iti-imieramente
  • Contra lo Schifo, eh' è molto oltragioso,
  • E per senbianli fiero e coragioso ;
  • Ma quella si venne molto humilemente.
  • Lo Schifo sì ponea tropo ben mente,
  • Chò'n ben guardar era molto invioso,
  • Che quella non potesse di nascoso
  • Entrar dentr' a la porta con sua giente.
  • Francheza mise mano ad una lancia ;
  • S.i s' aperse per dare a quel cagnione,
  • E crudelmente conti-a lui la lancia.
  • Lo Schifo sì avea in mano un gran bastone,
  • Eco lo scudo il colpo siilo schiancia.
  • E fìede allei, e falla gir boccone.
  • -- 105 -
  • CCVIII
  • Lo Schifo et Francheza
  • La lancia a pezi a pezi à dispezata,
  • E po' avisa un colpo ismisurato,
  • Sì che tutto lo scudo à squartellato :
  • Franclieza si è in terra rovesciata.
  • E que' de colpi fa gran dimenata,
  • E la bella merzé gli à domandato,
  • Sì e' a Pietà ne prese gran peccato.
  • Verso il villan sìss' è adirizata.
  • E con uno spuntone lo gì pungiendo ;
  • E di lagrime tuttora il bagniava,
  • Sì che '1 villan si venia rendendo,
  • C aviso gli era ched egli afogava.
  • AUor Vergognia vi venne corendo,
  • Perchè lo Schifo socorso gridava.
  • CCIX
  • Vergognia si venne contra Pietarfe,
  • E molto fortemente la minaccia,
  • E quella che dottava sua minaccia,
  • Sì s'aparechia a mostrar sua bontarfe,
  • Che ben conoscie sua diversitarfe.
  • Vergognia a una spada la man caccia :
  • Sì disse : F vo' ben che ciaschedun saeci;i
  • Ched i' te pagherò di tue derate. —
  • Allora alza la spada allei fedire,
  • Ma Diletto si venne allei atare,
  • E di suo scudo la sepe coprire,
  • E poi si torna per lei vendicare ;
  • Ma Vergognia sapea sì lo schermire,
  • Che que' nolla potea magagniare.
  • — 106 —
  • CCX
  • Vergognia mise allor man a lu spada,
  • E sì se ne vien dritta ver Diletto.
  • Inmantenente lo scudo ebe al petto,
  • E disse : Corne vuole andar, sì vada,
  • Chèd i' te pur farò votar la strada ;
  • tu farai di piana terra letto. —
  • Allor lo fie' co molto gran dispetto.
  • Come colei e' a uciderlo bada ;
  • Si che Tuccide giù tutto stenduto,
  • K sì r avrebe fesso insino a' denti,
  • ]Ma quando Ben-Cielar Tebe veduto,
  • Perciò eh' egli eran di stretti parenti,
  • Inmantenente sì gli fecie aiuto.
  • Vergognia disse : F vi farò dolenti. —
  • CCXI
  • Molt'era buon guerier quel Buon-Cielare.
  • Alzò la spada, et sì fiede Vergognia
  • Sì gran colpo ched ella tutta ingrogna,
  • E poco ne fallì d' atterra andare.
  • E poi la cominciò a predicare,
  • E disse : Tu non temi aver vergogna
  • Di me ; ched e' nonn ' à di qui a Bolognia
  • Nessun, e' un fatto saccia me' cielare
  • Che saprò io, e i)er ciò porto il nome ? —
  • Vergogna sì non sepe allor che dire.
  • Paura lo sgridò : Cugina, come
  • A' tu perduto tutto tuo ardire ?
  • Or veghi ben che vita troppo dura,
  • Quando tu ài paura di morire. —
  • 107 —
  • CCXII
  • A la sua spada mise man Paura
  • Per soccorer Vergogna, sua vicina.
  • A Ben-Cielar die per sì grande aina
  • Ched e ' fu de la vita in aventura.
  • Contra lei battaglia poco dura.
  • Ardimento soccorse a l'amiccina,
  • Con una spada molto chiara e fina,
  • E siile fecie molto gran paura.
  • Ma tuttavia Paura si conforta,
  • E prese cuore in far sua difensione,
  • E disse e' amerìa me' d' esser morta,
  • C ' Ardimento le tolga sua ragione.
  • Allora in testa gli die tal' iscorta,
  • Ched ella '1 mise giù in terra boccone.
  • CCXIII
  • Quando Sicurtà vide e' Ardimento
  • Contra Paura avea tutto perduto.
  • Sì cors' eia per dargli il su' aiuto,
  • E cominciò il su' torniamento.
  • Ma contra lei non ebe duramento.
  • Paura quello stormo ebe vincuto,
  • E anche un altro, se vi fosse essuto.
  • Ma Sicurtà sì ebe acorgimento.
  • Ispada e scudo gittò tosto in terra,
  • E mantenente, con anbo le mani,
  • A le tenpie a Paura sì s' aferra.
  • E gli altri, eh' eran tutti lassi e vani,
  • Ciascun si levò suso, e sì s' aferra
  • A quella zuffa, come fosser cani.
  • - 108 -
  • CCXIV
  • Molto durò trallor quella battaglia,
  • Che ciascun roba e carni vi si straccia,
  • L'un l'altro abatte per forza di braccia.
  • Non fu veduta mai tal trapresaglia.
  • Che que' d'entro facien troppo gran taglia
  • Di que" di fuor. Amor allor procaccia
  • Che tra lor una trieva sì si faccia
  • Di venti dì, o di più, che me' vaglia ;
  • Che vede ben che mai quella forteza,
  • Sella madre non v' è, non prenderebe.
  • Allor la manda a chieder per Francheza.
  • Contra colei sa ben non si terebe ;
  • Che, s' ella il su' brandon ver lor adreza,
  • lin]mantenente tutti gli arderebe.
  • GCXV
  • Francheza sì s' è de l'oste partita,
  • E Amor sili' à ben incaricato
  • Ch' elli dica a la madre ogne su' stato,
  • Com' egli è a gran rischio de la vita,
  • E che sua forza è molto infiebolita ;
  • Ch' ella faccia che per lei si' aiutato.
  • Allor Francheza si à cavalcato,
  • E dritto a Ciecierono sì se n è ita.
  • Credendo che vi fosse [a] ca diessa ;
  • Ma el' er' ita in boscho per cacciare,
  • Sì che Francheza n' andò dritt' a essa.
  • Sott' una quercia la trovò onibreare.
  • Quella sì tosto in ginochie s' è messa,
  • E dolzementc V che a salutare.
  • - 109 -
  • CCXVI
  • Molte salute, Madonna, v" ;«porto
  • Dal vostro figluolo. E' pregavi, per Dio,
  • Che U socoriate, od egli è in punto rio,
  • Che Gielosia gli fa troppo gran torto.
  • Che nonn' à guar ched e fu quasi morto
  • In una battaglia, nella qual fu' io.
  • Ancor si par ben nel visagio mio
  • Che molto mi vi fu strett' ed a torto. —
  • Allor Venusso fu molto crucciata,
  • E disse ben chella forteza fìa
  • Molto tosto per lei tutta 'nbraciata :
  • Ed a malgrado ancor di Gielosia,
  • Ella sera per terra rovesciata.
  • NoUe varrà già guardia che vi sia. —
  • CCXVII
  • Venusso sì montò sus' un ronzino
  • Corsiere ch'era buon da cacciagione,
  • E con sua giente n' andò a Cicierone.
  • Sì comanda che sia'prest' al matino
  • Il carro suo, eh' era d'oro lino.
  • I[n]mantenente fu messo i' limone,
  • E presto tutto, sì ben per ragione,
  • Che, quando vuol, puote entrar in camino.
  • Ma non volle cavai per hmoniere.
  • Né per tirare il caro, anzi fé trarre
  • Cinque colonbi d'un su' colonbiere.
  • A corde di fil d'oro gli fé legare.
  • Non bisogniava avervi carettiere,
  • Chèlla dea gli sap( a ben ffiiidarc.
  • — no -
  • CCXVIII
  • Di gran vantagio fu '1 carro prestato.
  • Venusso ben matin v' è su salita,
  • E sì sacciate eh' elF era guernita
  • E d' arco, e di brandon ben inpennato,
  • E seco porta fuoco tenperato.
  • Così da Ciceron sì s' è partita,
  • E dritta all' oste del figluol n' è ita
  • Con suo' colonbi che '1 car àn tirato.
  • Lo dio d'amor sì avea rotte le triove,
  • Prima che Veno vi fosse arivata.
  • Che troppo gli parea 1' atender grieve.
  • Venus dritta alni sì se n' è andata.
  • Sì disse : Figluol, non dottar, che 'n brieve
  • Questa forteza no' avremo aterata. —
  • CCXIX
  • Figluol mi', tu l'arai un saramento,
  • E io d'altra parte si 'I faroe.
  • Che Castitate i' ma' non lascieroe
  • In femina che agia intendimento,
  • Nèttu in uon chetti si' a piacimento.
  • Ed i' te dico ben eh' i' lavorroe
  • Col mi' brandonc; sì gli scalderoe,
  • Che ciaschedun verrà a comandamento.
  • Per far le saramenta sì aportaro,
  • En luogo di reli(iue, av aportaro
  • Brandoni, e archi, e saette; si giur.iro
  • Di suso, e discr e' altrettanto vale.
  • Color de 1' oste ancor vi s' acordaro.
  • Che ciaschedun sapea le dicrotal?'.
  • Ili —
  • ccxx
  • Venus, che d' assalire era presta.
  • Sì comanda a ciascun ched e' s' arenda,
  • O che la mercie ciascheduno atenda,
  • Ch' ella la guarda lor tratutta presta.
  • E sì lor à giurato per sua testa,
  • Ched e' non sia nessun che si difenda,
  • Ch' ella de la persona nogli afenda;
  • E così ciaschedun sì amonesta.
  • Vergogna sì respuose: T non vi dotto.
  • Se nel Castel non fosse se non io,
  • Non crederei che fosse per voi rotto.
  • Quando vi piacie intrare a lavorio,
  • Già per minacele no m' intrate sotto,
  • Né vo\ né que' che d' amor si fa dio. -
  • CCXXI
  • Quando Venus intese che Vergogna
  • Parlò sì arditamente contrallei,
  • Sì gì' à giurato per tutti gli dei,
  • Ch' ella le farà ancor gran vergogna ;
  • E poi villanamente la ranpogna,
  • Diciendo : Garza, poco pregierei
  • Il mi' brandone, sed i' te non potrei
  • Farti ricoverare in una fogna.
  • Già tanto non se' figlia di Ragione,
  • Che senpre co' figluoi m' à gueregiato,
  • Ch' i' non ti metta fuoco nel groppone. —
  • Ed a Paura ancor da 1' altro lato :
  • Ben poco varrà vostra difensione,
  • Quand' i' v' avi''ò il fornel ben riscaldato.
  • - 112 -
  • CCXXII
  • Molto le va Venus minacciando,
  • Diciendo, se no rendono il castello,
  • Ched ella metterà fuoco al fornello
  • Sì che per forza le n' andrà cacciando.
  • E disse : A .M. diavoli v' acomando,
  • Chi amor fugie, e' fosse mi' fratello.
  • Per Dio, i' le farò tener bordello.
  • Color che FAmor vanno sì schifando.
  • Chèd e' non è più gioia che ben amaro,
  • Rendetemi il castel, o veramente
  • Il farò i[n]mantenente giù versare ;
  • E poi avremo il fior ciertanamente,
  • E si '1 faremo in tal modo sfogliare
  • Che poi non fia vetato a nulla gente. —
  • CCXXIII
  • Venus la sua roba à socorciata,
  • Crucciosa per senbianti molto, e fiera,
  • Verso '1 Castel tenne sua caminiera,
  • E ivi sì s' è un poco riposata.
  • E riposando sì ebe avisata,
  • Come cole' eh' era sottil' archiera,
  • Tra due pilastri una balestriera.
  • La qual natura v' avea conpasata.
  • In su' pilastri una imagine avea asisa ;
  • D'argiento fin senbiava, sì luciea;
  • Trop' era ben taglata a gran divisa.
  • Di sotto un santuaro sì avea :
  • D'undrapo era coperto sì, in ta' guisa.
  • Che '1 santuaro punto non parca.
  • — IVA -
  • CCXXIV
  • Trop [IO avea quel' imagine '1 [vi]sagg'io
  • Tagliato di tranobile fazone.
  • Molto pensai d' andarvi a prociessione,
  • E di fornirvi mie pelligrinagio.
  • E sì no mi parìa paruto oltragio
  • Di starvi un dì davanti ginochione,
  • E poi di notte esservi su boccone,
  • E di donarne ancor ben gran lo gagio.
  • Chèd i' era ciertan sed i' toccasse
  • Le r[e]lique, che disotto eran riposte.
  • Che ogne mal eh' i' avesse mi sanasse ;
  • E fosse mal di capo, over di coste,
  • Od altra malatia, che mi gravasse,
  • A tutte m' avrìa fatto donar soste.
  • ccxxv
  • Venus allora già più non atende,
  • Però ched ella sì vuol ben mostrare
  • A ciaschedun, ciò ched ella sa fare .
  • I[n]mantenente l'arco su' sì tende,
  • E poi prende il brandone e sì 1' aciende.
  • Sì noUe parve pena lo scocare,
  • E per la balestriera il fé volare,
  • Sì che '1 Castel ma' più non si difende
  • I[n]mantenente il fuoco sì s' aprese,
  • Per lo castello ciascun si fugio,
  • Si che nessun vi fecie più difese
  • Lo Schifo disse : Qui no sto più io. - -
  • Vergogna si fugì in istran paese,
  • Paura a gran fatica si partio.
  • — 114 —
  • CCXXVI
  • Quando '1 castello fu così inbrasciato,
  • E chelle guardie fur fu gite via,
  • Alor sì v' entro entrò Cortesia
  • Per la figluola trar di quello stato.
  • E Franchez' e Pietà da l'altro lato
  • Sì andaron collei in conpagnia.
  • Cortesia siile disse: Figlia mia,
  • Molt' ò avuto di te il cuor crucciato,
  • Che stata se' gran tenpo inpregionata.
  • La Gielosia agi' or mala ventura,
  • Quando tenuta t' à tanto serrata.
  • Lo Schifo, e Vergogna con Paura
  • Se son fugiti, e la gol' à tagliata
  • Ser Malabocca, per sua disaventura.
  • CCXXVII
  • Figluola mia, per Dio, e per merzede,
  • Agie pietà di quel leal amante,
  • Che per te à soferte pene tante
  • Che dir noi ti porìa in buona fede.
  • I[n] nessun altro idio chette non crede,
  • E tuttora acciò è stato fermo e stante.
  • Figluola mia, or gli fa tal senbiante
  • Che sia ciertano di ciò e' or non crede. -
  • Bellacoglienza disse : F gli abandono
  • E me, e '1 fiore, e ciò eh' i' ò 'n podere,
  • E ched e' prenda tutto quanto in dono.
  • Per altre volte avea alcun volere,
  • Ma nonn' era sì agiata com' or sono.
  • Or ne può fare tutto '1 su' piaciere. —
  • - 115 —
  • CCXXVIII
  • Quand' i' udi' quel buon risposto fino
  • Chella gientil rispuose,
  • Ed a la balestriera m'adrizai,
  • Chè quel si era il mi' dritto camino.
  • E sì v' andai come buon pellegrino,
  • Ch' un bordon noderuto v' aportai,
  • E la scarsella non dimenticai,
  • La qual v' apiccò buon mastro divino.
  • Tutto mi' arnese tal chent' i' portava,
  • S' ò di condurr al porto in mia ventura,
  • Di toccarne le relique i' pur pensava.
  • Nel mi' bordon non avea feratura,
  • Che giamai contra pietre noli' urtava ;
  • La scharsella sì era san costura.
  • CCXXIX
  • Tant' andai, giorno e notte caminando,
  • Col mi' bordon che non era ferrato,
  • Che 'ntra duo be' pilastri fu' arivato.
  • Molto s' andò il mi' cuor riconfortando.
  • Dritt' a le r[e]lique venni apresszmando,
  • E mantenente mi fu' inginochiato,
  • Per adorar quel corpo beato ;
  • Po' venni la coverta solevando.
  • E poi provai sed i' potea il bordone
  • In quella balestriera, eh' i' v' ò detto,
  • Metterlo dentro tutto di randone ;
  • Ma i' non potti, eh' eli' era sì stretto
  • L' entrata, che '1 fatto andò in falligione .
  • La prima volta i' vi fu' ben distretto.
  • — 110 -
  • ccxxx
  • IV più volte falli' alltii ficcare,
  • Perciò che 'n nulla guisa vi capea ;
  • Ella scarsella e' al bordon pendea,
  • Tuttor disotto lafaciea urtare,
  • Credendo il bordon me' far entrare,
  • Magia nessuna cosa mi valea ;
  • Ma a la fine i' pur tanto scotea,
  • Ched i' pur lo faciea oltre passare.
  • Sì eli' io allora il fior tutto sfoglai,
  • E la semenza eh' i' avea portata.
  • Quand' ehi arato, siila seminai ;
  • La semenza del fior v 'era cascata,
  • Amendue insieme siile mescolai.
  • Che molta di buon' ei-ba n' è po' nata.
  • CCXXXI
  • Quand' i' mi vidi in così alto grado.
  • Tutti i mie' benfattori ringraziai,
  • E più gli amo f gi eh' i' non feci mai.
  • Che molto si penar di farmi grado.
  • Al die d'amor ed a la madre i' bado.
  • E[d] a' baron de l'oste chiamo assai
  • D' esser lor fedele a senpre mai,
  • E di servirgli, e non guardar ma' giiado.
  • Al buono Amico e a Bellacoglienza
  • Rende' grazie mille e mille volte ;
  • Ma di Ragione nonn' ebi sovenenza.
  • Chelle mie gioie mi credette aver tolte ;
  • Ma contra lei i' ebi provedenza,
  • Sì eh' i' r ò tutte quante avute e colte.
  • - 117 -
  • CCXXXII
  • Malgrado di Richeza la spietata.
  • Ch' unquanche di pietà non sep[)e usai'c.
  • Che del camino e' a nome Trojìpo -Dai(
  • Le plaque di vietarmene l'entrata;
  • Ancor, di Gielosia eh' èssi spietata,
  • (]hed a gli amanti vuole il fior guardare ;
  • Ma pure '1 mio non sep' ella murare,
  • Ched i' non vi trovasse alcuna entrata.
  • Ond' io le tolsi il fior eh' ella guardava,
  • E si ne stava in sì gran sospezone,
  • Cliella sua giente tuttor invegtiiava.
  • Bellacoglienza ne tenne in pregione,
  • Perch' ella punto in lei non si fidava,
  • E sì n' or' ella dona di ragione.
  • OTES
  • NOTES
  • Les chiffres romains expriment le numéro d'ordre des sonnets, les chiffres
  • arabes renvoient au Romande la Rose, édition P. Marteau. Les notes
  • suivies du signe (A) sont dues à M. A, D'Ancona; le signe (M) indique
  • celles de M. E. Monaci. Le texte des citations du Roman de la Rosea.
  • été revu sur le mt. 438 de la Bibliothèque de la Faculté de médecine
  • de Montpellier.
  • I
  • 1749 : Li dieu d'amors qui, l'arc tendu,
  • 1950 : Ainsi m' aide, ainsi me nuist.
  • Cf. 1349, suiv. D'ileuques me parti atant,
  • 4. C'est le verger de Déduit, v. 607 :
  • C'est cil qui est cest beau jardin.
  • Qui de la terre alexandrin
  • Fist ça les arbres aporter
  • Qu'il fîst par le vergier planter.
  • 7. AUo[r]. La r qui supplita non credo caduta della penna del
  • copista; qui ebbe luogo la nota assimilazione fra liquide sì
  • frequente nel toscano : cnf. Ili, 8; XVII, 14; e XLVI, 10;
  • LXIV, 3, 7; CLXXX, 3 (M).
  • 8. Les cinq flèches sont : Beautés, Simplece, Franchise, Com-
  • paignie, Beau-Semblant : v. 963-984. Cortesia au lieu de
  • Franchise est expliqué par les vers :
  • Une autre en y out apelée
  • Franchise : eissi ert nommée
  • De valour et de courtoisie.
  • En effet, nous voyons v. 1833 :
  • Ainz m'a fait por mielz afoler
  • La tierce flèche eu cors voler
  • Qui Cortoisie ert apelée.
  • Si plus loin Franchise paraît comme flèche distincte, c'est le
  • résultat d'une interpolation. Le mt.- 438 donne :
  • 9
  • - 122 ~
  • En mon séant lores m'assis,
  • Mont angoissous et mont pensis ;
  • Mont me destraint iceste plaie,
  • Et me semonst cjue je me traie
  • Vers le beuton qui m"atalente,
  • Mes li archiers me respuante.
  • Si m'en doi bien espuanter
  • 'Qu'eschaudei doit eve douter.
  • L'amant reprend néanmoins courage et arrive
  • Si prez du bouton que sentoie
  • La douce oudour qui en issoit.
  • C'est alors qu'Amour lui lance encore une flèche, Compaignie,
  • dont les effets sont l'objet d'une description distincte, comme l'ont
  • été ceux des quatre auti'es flèches.
  • Les manuscrits 246 et 247 de Montpellier etMéon, reproduits par
  • MM. Michel et Marteau, donnent (leçon du 246, le plus ancien
  • des deux manuscrits):
  • Vers le bouton qui m'atalente ;
  • Mes li archiers me represente
  • Une autre flesche de grant guise :
  • La quarte fu, s'out nom Franchise.
  • Ce me dut bien espoventer,
  • Eschaudes doit l'iaue doubter.
  • Il est à remarquer que les effets particuliers de cette flèche ne
  • sont point décrits. Ni la traduction de Chaucer, ni le manuscrit
  • cité par M. Monaci {Giornale di filologia romanza, Luglio,
  • 1878) ne connaissent ici de flèche appelée Franchise. J'ajouterai
  • que le dernier éditeur du R. d. 1. R., M. Marteau, cite précisément
  • le passage que je crois une interpolation, comme un de ceux qui
  • prouveraient que Guillaume de Lonis n"a pas eu le temps de revoir
  • son ouvrage.
  • 9. à non Bieltà : non est pour nome, comme non et on pour
  • uomo. Les premières personnes du pluriel sont aussi en
  • n : aven, sian, etc. C'est ime particularité du dialecte
  • florentin .
  • 12. san dollanza : san est pour sunza = senza; il re\'ient par-
  • tout. Cf. « sans doutance )>, provenç. doptanza.
  • 14. apella l'tton. Corr. opellal tcon = uomo l'apella (m). — On
  • — 123 -^
  • trouve néanmoins dans la suite uon ou huon avec l'article,
  • équivalant au français Von.
  • II
  • 1955 : Lors est demaintenant venuz.
  • 2037 : Il m'a lores requis hostages.
  • 2. Dieresi in Tussaï (m).
  • 3. E' pour eo, « io ».
  • 11. Comme M. Monaci l'avait déjà remarqué, ce vers fait allu-
  • sion aux légendes si connues du Vieux de la Montagne et
  • du Prêtre-Jean. Le premier dans les textes anciens est ap-
  • pelé Veglio ou Yellio : v. dans le Morgante l'épisode qui
  • le concerne, c. XVIl-XX. Les poètes italiens du moyen
  • âge citent souvent comme un modèle la fidélité de ses dis-
  • ciples. Guido delle Colonne :
  • Perch' io son vostro più leal e fino
  • Che non è al suo sengnore l'Assesino.
  • Pour le Prêtre-Jean v. Fr. Zarncke, der Priester Johannes,
  • Leipzig, 1876-1879. — On sait le parti qu' Ardeste a tiré
  • de la légende relative à ce personnage : il cite les deux for-
  • mes italiennes du nom :
  • Gli diciam Presto o Preteianni noi.
  • Ili
  • 2038 : Amis, dist-il, j'ai mainz hommages
  • 2076 : Outrageus est qui plus demande.
  • 1. L'auteur italien affecte de rejeter la date du mois de mai
  • donnée dans le R. d.la R.; ses souvenirs personnels se rap-
  • portaient-ils plutôt au mois de janvier, ou a-t-il voulu pro-
  • tester contre l'abus fait en Italie comme en Provence des
  • descriptions du printemps? Le passage suivant, que j'em-
  • prunte aux Canti del popolo italiano de MM. Comparettiet
  • d'Ancona, II, 43, est plus conforme aux habitudes tradi-
  • tionnelles et rappelle le début du R. d. 1. R. :
  • Il primo giorno di calen di maggio
  • Andai nel!' orto per cogliere un fiore,
  • E vi trovai un uscellin selvaggio •
  • Che discorreva di cose d' amore, etc.
  • 8. segnio maggio, seigneur suzerain. Comme le fait remarquer
  • — 124 —
  • plus haut M. Monaci, I, 7, il n'y a pas lieu de suppléer IV
  • qui disparaît devant la liquide ; quant à la forme archaïque
  • maggio, elle est partout.
  • IV
  • 2081 : Or a de s' aumoniere traite
  • 2124 : Que je commant as finz amanz.
  • 1 . Coir. Con una chiave d'or mi fermò 7 core.
  • 3. Corr. Va netV e parato, (a).
  • 8. C'est l'amour fin et loyal dont parlent constamment les
  • Troubadours et leurs imitateurs de tous pays. Ces deux
  • mots, comme fedele, reviendront souvent.
  • 14. Argomento, moyen. Cf. XXIX, 7; XLVIl, 3; CXCVIII, 4.
  • 2125: Sire, dis-je, por Dieu, merci,
  • 2864: Mes cels ci te seront aidant.
  • Ce sont les commandements du dieu d'amour. Rien dans le
  • texte français ne répond aux quati-e derniers vers, dont le ton irré-
  • vérencieux rappelle plutôt certains passage de Jehan de Meung.
  • 1. Diérèse dans pacïenza.
  • 5. servire. Corr. servir.
  • 6. non n' alena. Cott. nonn alena {\) .
  • 7. Ces charte, ou obligations souscrites, reviennent souvent. Cf.
  • XLI, 5; LXIl, 8; CXXXVll, 11.
  • VI
  • 2855: Tout maintenant que Amors m'ot
  • 3040: La traïson qu'avez couvee.
  • 1. Parte s' Amor. Corr. Partes' Ainor {a). — Amor. Corr. Aiuorc
  • {yv. — V. imité du v. 16447 : «Lor esles bâtent, si s'en partent.»
  • 12. Cette massue doit venir d'une rubrique. L'arme de Dangierest
  • « un baston d'espine », v. 3'275. Cf. XII. 4, et note.
  • VII
  • Allusions à l'ambassade de Pitié et de Franchise (XIll. X1VÌ et
  • à l'arme dont Pitié se servira dans la bataille (CCVlll).
  • 4 Pour tou^ ces personnages protecteurs de l'Amant, v.
  • LXXIX.
  • 6. Forse dieresi in daf/l'i'ìso (m).
  • — 125 ~-
  • 8. guardia queir ora. Corr. guardia ['w] queir ora (a). —
  • Corr. guardi' a quelV ora (m).
  • 13. Diérèse dans Pietanza.
  • Vili
  • Cf. 13378 : Se mestre Argus le bien contens
  • I vousist bienmetre ses cures,
  • Et venist o ses dix figures.
  • Par quoi tout certefie et numbre,
  • Si n'en péiist il pas le nombre
  • Des granz contens certefîer,
  • Tant séiist bien monteplier.
  • C'est un exemple curieux des transpositions qu'aime notre au-
  • teur. Ce passage est emprunté au discours de la Vieille. J'avais
  • d'abord remarqué que c'était un équivalent des vers 3067 et
  • suiv.
  • Cuer ne porroit mie penser
  • Ne bouche d'orarne recenser
  • De ma dolor la quarte part.
  • Or, comme l'auteur s'applique à tirer parti des pensées et même
  • des mots qui l'ont frappé, nous retrouvons ces vers traduits dans
  • le discours delà Vieille, CLI, 1, 2, à un endroit, il est vrai, où
  • Jehan de Meung paraît, de son côté, se rappeler les vers de Guil-
  • laume de Lorris.
  • 1 . Arg/ius. Corr. Argusso. Nous trouverons à peu près partout
  • Veitusso. Les poètes italiens qui imitaient ou traduisaient
  • des textes français, terminent ainsi très-souvent les noms
  • propres latins en us. Ils suivaient notre prononciation et
  • ajoutaient l'o final italien. DanaV Intelligen:-a nous voyons
  • Sestusso, Vergenteusso, Olinipusso, Argusso etc.. cf.
  • C, 2 ei note.
  • 3. a conto, regole, e. Tolgasi la virgola dopo regole (m).
  • 4. com' on save. On pour uon ou uomo. Nous le rencontre-
  • rons souvent. — save de savere, corame ave, si fréquent
  • chez les vieux poètes, de avere.
  • 7. mcsprigionC; franc, mesprison. prov. mespreizo, faute.
  • 9. Ed alle mi. Corr. Ed allenii (a).
  • 11-12. Punto àoyio pjromesse, virgola dopo inetto (m).
  • — 126 —
  • IX
  • 3077 : En tel point ai grant piece esté,
  • 3178 : Ne puet estre qu'il ne foloit.
  • 7. a' troppo. Corr. à' troppo.
  • 11. Punto dopo danza (m).
  • 12. Che. Corr. Che (m).
  • 14. non n'è. Corr. nonn è (v).
  • X
  • 3181 : Quant j'oï cest chastiement
  • 3203 : Si m'ennuie qui me chastie.
  • 2. die revient souvent dans l'expression die d'amore :^\, 12;
  • XXXV, 13; XXX Vil, 9, etc., une fois avec le sens de
  • Dieu : LXXX, 4. — era 'nservito. Corr. era 'n ser-
  • vito (a).
  • 7. Dopo gradito punto e virgola (m).
  • 8. Punto doipo parlava (m).
  • 12. Sedil. Corr. Sed i 'Z(m).
  • 14 a mente. Forse a niente, (m).
  • XI
  • 3204 : Atant Raison s'est départie
  • 3259 : Qui le chue et qui le blandist.
  • 4. Punto dopo confortare, (m).
  • 6. E dÀsi gli come. Corr. E disigli coni' e' (a).
  • 10. Usanza., et plus bas dottanza, pietanza, tous mots de la
  • langue des troubadours.
  • 14. né sanza pietanza. Corr. ne san' pietanza (a) Cf. I, 12.
  • XII
  • 3260 : Tant parla Amis et tant dist
  • 3282 : Si com vous saurez commander.
  • -i. Corr. spino. Cf. VI, 12. L'arme de Dangier est un bâton
  • assez solide pour renverser Franchise et briser ses armes.
  • V. CCVII et CCVIII.
  • 12, 14. Corr. amendallo, inghanallo, qu'exige la rime fallo.
  • Cet adoucissement de \'r finale devant l, fréquent chez les
  • poëtes et même chez les prosateurs anciens (V. Tavola
  • Rotondo), est resté dans l'usage populaire. Cf à la rime
  • — 127 —
  • LXIV 3, 7 ; XC, 6, 7, et dans le courant du vers : XLVI,
  • 10; CLXXX, 3. Pour la suppression ou radoucissemeot
  • de 1'/' devant d'autres liquides que Z, cf. 1, 7 et note; et
  • XLV, 1, 5, 8 et note.
  • XIII
  • 3369 : Si com g' estoie en ceste peine
  • 3406 : Quant il voit que l'en le souploie.
  • 3. Mt. 'man Francheza.
  • 5. Diceria, discours. Cf. Lapo Gianni, C. Donna se "1 prego della
  • mente mia, v. 5.
  • 6 . Lire tuffai.
  • 7. Valletto. Cf. R. d. 1. R., 10,306 :
  • Li beau vallet, li preuz, li gent.
  • 8. E prode, e franco. Tolgasi la virgola dopo jyrode (m).
  • 10. serviente. Le mot est pris du discours où l'amant réclame
  • la bienveillance d'Amour. V. 2101 :
  • Mes serjant en vain se travaille.
  • La forme italiane est plutôt servente ; cependant Lucano, disc,
  • de César à ses soldats : <( Cattivi cavalieri e malvagi sergenti. >>
  • 12. sofferà' pour sofferra.' suivant l'habitude qu'a ce texte de
  • ne pas redoubler la consonne. Cf. LXVIIl, 9 ; so/fen-ia
  • bien écrit, CXLIl, 13. — Pour la métathèse de l'r, v. LV,
  • 12, et note.
  • 14. aolente. Plus près du latin adolens que l'orthographe or-
  • dinaire aulente. — Aolente per aulente può anche deri-
  • varsi da olente, come da onore deriva aunore, auriente
  • da oriente ecc. (m).
  • XIV
  • 3407 : Pitiés a dit : c'est veritez
  • 3438 : Qui por nos deux ne velt rien faire.
  • 1 . parlamento. Cf. Intelligenza, 121 : Pompée
  • Dipinto v' è come fé parlamento.
  • 2. Pitié n'est représentée en larmes qu'à la fin du R. de lu R.
  • Cf. CCVIII, 10-12.
  • 4. meo en une syllabe, Cf. VII, 5.
  • 8 . intendimento : intention, prov. enlendemen.
  • — 128 —
  • Î2. Saluta, féminin comme en provençal la salut, fréquent dans
  • les poésies lyriques de Dante.
  • 14. Une syllabe de trop. Lire sans doute i au lieu de gli.
  • XV
  • V. 1-6 : 3439: Lors ne pout plus Dangier durer,
  • 3446: Je n' i métrai jamais arrest.
  • Dans le reste du sonnet, lo Schifo résume les paroles de Bel-
  • Acuel (v. 3519) et, pour motiver l'intervention, assez inattendue, il
  • faut l'avouer, du brandon de Vénus, lui, le représentant de la pu-
  • deur, il conseille aux gentes messagères de recourir à la dame au
  • dieu d'amour.
  • 1 . « Franchise la bien eraparlée. » — Cf. 1288 : « Aeointables
  • et beau parliers. »
  • 9. Peut-être: figluola Cortesia: cf. 2887:
  • Filz fu Cortoisie la sage.
  • Cf. XLIX, 6: il consiglio Ragion; CXXIII, 8: la giente Gieso-
  • Cristo ; CXLIV, 7 : Isotta, l'amica Tristano, et le titre de CXXVI.
  • 1 1 . ricredentia. C'est le provençal recrezensa avec le sens de
  • lâcheté; cf. 3819:
  • Trop estes recréant et lasches.
  • XVI
  • .3479: Or sui chaiiz, ce m'est avis,
  • 3532 : Et a erres du remanant.
  • Lo 5c7a'/b, oubliant le conseil qu'il a donné, invite l'Amant à
  • ne pas toucher à la fleur. Dans l'original, c'est Bel-Acuel qui parle.
  • 5. gichilo, humble. Cf. Lapo Gianni:
  • Il tuo sembiante sia cortese e piano
  • Quando davanti le starai gecchita.
  • XVII — XX
  • 3544 : Mès Venus qui touz Jors guerroie
  • 3607: Ai pris de la rose erramment.
  • Remaniement : l'effet du brandon se produit avant le discours
  • de Vénus, et dans l'original Rol-Acuel n'envoie pas à l'Amant les
  • messagers Beau-Semblant et Dous-Regard.
  • XVII
  • 6. tranobile fazone. Expression épique. On trouve plus loin
  • — 129 —
  • tranobile, CCXXIV, 2 ; tratutta, XLVI, 9 ; CCXX, 4 ;
  • tratutto, CXXXVIir, 12; ireiM«o, CLXXXII, 5 ; «rapia-
  • ciente, CXLVI, 5; trapassatile, CLXIX, 9; CXCV, 6.
  • 8. Comparaison étrangère à l'original.
  • 1 1 . Corr. cuor[e] o mio (m).
  • 14. ve[r], pour verso. LV se modifie ou disparaît devant larHi-
  • quide du mot suivant. V. I, 7 et la note, et ajoutez aux
  • passages cités LXXXVll, 10.
  • XVIII
  • 2. Corr. Venus so.
  • 5. bello, e avenante etc. Corr. bello e avenante, etc, c così nel
  • V. 8 e altrove (m).
  • 10. piacietite. Covv. placier e.
  • XIX
  • 6. bisogniava. Corr. bisor/nïava eh' i' 'l ? (m) — . Le sens me
  • paraîtrait demander .- Che non mi, ou Che non bisogniava.
  • 8. Punto dopo tardo (m).
  • XX
  • 4. Che di gioia perde. Corr. Che di gioì' perde' (a).
  • 7. quella. Col viso chiaro. Corr. quella col viso chiaro (a).
  • XXI
  • 3608 : Se j'oi joie nulz ne demant :
  • 3662 : Estro à Estampes ou à Miaus.
  • Le R. d. 1. R. ne dit pas que Malebouche éveille Chasteté, ne
  • parle pas de la colère de Dangier, et n'annonce pas le second en-
  • tretien de Raison, avant lequel s'arrête d'ailleurs l'œuvre de Guil-
  • laume de Lorris.
  • 2 . Dieresi in prezioso (m) .
  • 12. ritornò. Corr. tornò (a).
  • XXII
  • Castità se plaint à Gielosia de l'abandon où elle est laissée. Elle
  • est muette dans le R. d. 1. R., et l'allusion à la jalousie des Lom-
  • bards et des Toscans est un trait i)urement italien. Le dévelop-
  • pement dérive d'un passage du discours de jalousie à Bel-Acuel,
  • V. 3677 suiv.
  • Trop s'est de toi Honte esloignie.
  • — 130 —
  • 6. Cf. 3816 : Fols est qui en vous s'aséiire
  • De garder rose ne bouton.
  • 8. Punto dopo entrata (m).
  • 14. /•ìa.Corr. /ïa,ecoslXXIV, 10;XXVII, 7,8;XLII, 3 ecc. (m).
  • 14. possa mendare. Corr . posa' amendare (m).
  • XXIII
  • Deux passages principaux :
  • 3733 : Honte, Honte, dist Jalousie,
  • 3769: Mal lour fist onques beau semblant.
  • 3659 : Et quant eie se fu levée,
  • 3684 : Por moi et lie avelenir.
  • Le R. d. 1. R. ne parle ni de l'Université de Bologne, ni de
  • la Catalogne.
  • 1. guardia. Corr. guarda.
  • 7. dÀse le. Corr. dissele (m).
  • 13. Cf. Dante, Par. VIII, 77: « L'avara povertà di Catalogna. »
  • XXIV
  • 3770 : A cel mot -vont Poor tremblant
  • 3880 : S' eie le cuilloit en haine.
  • 5. aina. Prononcer aïna. Cf. haine dans le vers français ci-
  • dessus, et CCXII, 3.
  • 10. maZ 6aZj7o, maltraité. Cf. R. d. 1. R., 3423:
  • Or est-il mort et mal bailliz.
  • 1 4 . Bonaggiunta Urbiciani parlant des effets de l'amour :
  • S' egli è villano, in cortesia lo muta.
  • Ici ce serait le diable qui aurait opéré le miracle. Pour ce lieu
  • commun des troubadours que Dante n'a pas dédaigné, v. Nan-
  • nucci. Manuale, I, 143.
  • XXV
  • 3805 : En cel conseil se sont tenues,
  • 3866: S' onques Jalousie connui.
  • 2-3. Il out en lieu de chevecel
  • A son chief d'herbe un grant moncel.
  • 8. Dieresi in Gielosïa; e così in ttdïo XXVI, 1 ; in Giclosïa,
  • XXVII, 1 ; LU, 5; in cortesia, LVIII, 4; in Consiglio
  • LXVIII, 2? in Pacïenza LXXIX,9; cwrïoit" LXXXIX, 8;
  • religioso XC, 9; religione 12; ecc. ecc. (m).
  • — 131 —
  • 12. L'en ne puet faire espeviier
  • En nule guise de busart.
  • XXVI
  • 3867: Lors levale vilain ra[um]uce,
  • 3932 : M'a porchacié ceste sausse.
  • 2. mispreso. Toujours dans le sens de commettre une faute,
  • mesprigione. — Remarquer les rimes de même racine :
  • 2, 3, 6; 9, 11, 13; 10, 12, 14. C'est une recherche. Pour
  • les Soneti equivoci, bestizali e astizati, v. Gidino da Som-
  • macampagna, Trattato dei ritmi volgari, p. 171-202. Dans
  • le Morgante, c. II, ott. 8, discours de l'abbé à Roland :
  • Così sempre s'aflfanna il corpo e l'ombra
  • Per quel peccato dell' antico pome ;
  • Io sto col libro in man qui il giorno e l'ombra,
  • Tu colla spada tua tra 1' elsa e '1 pome
  • Cavalchi e spesso sudi al sole e all' ombra ;
  • Ma di tornare a bomba è il fin del pome.
  • Dico che ognun qui s'affatica e spera
  • Di ritornarsi alla sua antica spera.
  • 0. ricignia, p. arriccia. Cf. rechinhar et rechigner.
  • 10-14. Des or mais est changié li vers,
  • Car Dangier devient plus divers.
  • Et plus fel qu'il ne souloit estre .
  • Car je sui en enfer choïz .
  • 10. diverso. Cf. LVI, 10; CCIX, 5; Tesoretto, II, 78; Dante,
  • Inf. VI, 13.
  • XXVII
  • Premier quatrain : 3939-3943 :
  • Mes or est tenz, que ge vous die
  • La contenance Jalousie,
  • Qui est en maie sonpechon.
  • El païs ne remeist machon
  • Ne fort homme que l'en ne mant.
  • Le second quatrain est tiré des reproches que Jalousie fait à
  • Bel-Acuel et à Honte. Le premier tercet est tiré du discours de la
  • Vieille, V. 13545:
  • Mes la garde fust périlleuse
  • — 132 —
  • Por la grant beauté merveilleuse.
  • Le second tercet est tiré du discours des Barons, v. 11124
  • suiv.
  • Mes que Venus i soit presente.
  • 1. sospeccione. Cî soupechon. \ . CLXXI, 14 et note. Il em-
  • ploie aussi l'orthographe sospezone.
  • 10. sellei. Corr. s'elici = s' en lei [•si).
  • XXVI II
  • 3944 : Si fait faire au commencement
  • 3994: Où il a rosiers à piente.
  • 5. cassero. Corr. casser. Mot d'origine orientale. Cf. al-cazar.
  • 10. tori. Corr. torri {\).
  • 12. caditoie. Corr. caditoi'.
  • XXIX
  • 3990 : Dedenz le chastel a perrieres
  • 4008 : S'il n' i éûst avant meslée .
  • 3 . Manca una sillaba nella prima parte del verso (m) , — Corr .
  • Ch' egli non .
  • 8. ghatto, chat, sorte d'abri que les assiégeants faisaient avan-
  • cer contre la place.
  • XXX
  • 4009: Jalousie a garnison mise
  • 4034 : 11 garde la porte destrois ;
  • 3. corne gli. Forse è da leggere com' egli (m).
  • 11 . iera ici et v. 14 pour era, français iere. Cf. LXXVII, 5 et
  • note.
  • 11-13. La rime indique les formes plutôt provençales prove-
  • densa, intensa.
  • 12. di dietro. Corr, dietro (a).
  • XXXI
  • 4053 : Jalousie que Dex confonde!
  • 4078 : Eie sout toute la %'ielle dance.
  • 14. del ligniagio Salvagnione. «ScZvam, in italiano Salvagno,
  • è presso i romanzieri francesi celebre tipo di ladro : e se
  • la vecchia era di quel lignaggio, si avverava il proverbio
  • che in casa di ladri non ci si ruba (.v).
  • — 133 -
  • XXXII
  • 4079 : Tout maintenant que Jalousie
  • 4089 : Puet eie estre tout aséiir.
  • 4034 : Et si sachiez qu'as autres trois
  • 4052 : Trueve a chascune quelque herne .
  • 7. afese. Cf. afenda CCXX, 7; argogliosi C^Wll, 4.
  • 8. ricador poi le prese. Coït, ricador (ricaddero) ^oz le sorte .
  • Cf. CCV, 6 (a).
  • XXXIII
  • Ce sonnet et le suivant répondent, sans en être la traduction,
  • au long monologue de l'Amant à la fin du poëme de Guillaume de
  • Lorris. L'imagination de l'auteur s'élève pour trouver une inspi-
  • ration égale à celle qui a dicté la comparaison du paysan et le
  • portrait de la fortune. Les deux derniers vers sont une traduction.
  • Rose, 3062 :
  • Nul n'a mal qui amors n'essaie.
  • Ne cuidezpasque nulz connoisse,
  • S'il n'a amé, qu'est graut angoisse.
  • Cf. Dante da Maiano :
  • Nuir uomo può saver che sia doglienza,
  • Se non provando lo dolor d'Amore ;
  • Né può sentir ancor che sia dolzore,
  • Finché non prende della sua piacenza.
  • Nannucci cite à propos de ce quatrain les vers suivants de Gi-
  • raud le Rouge :
  • Nuls hom no saup que s'es gran benanansa
  • S'enans no saup cals es d'Amor l'afans.
  • XXXIV
  • Plusieurs passages dans Guillaume de Lorris ; répond aussi au
  • monologue de l'Amant dans Jehan de Meung.
  • 3925 : Or revendront plour et souspir,
  • 3932 : M'a porchacié ceste sausse.
  • 3065: Amors mont bien vers moi s'aquite
  • De la peine qu'il m'avoit dite.
  • 2351 : Quand tu auras ton cuei- donné
  • 2691 : Il n'est voirs que nul mal u'avient
  • — 134 —
  • 4289 : Et si l'ai je perdue espoir
  • 4450 : Ja n' i sera autre mon lais.
  • 1. Corr. sospir. — A frizione, afflizione: r pour l, comme dans
  • compressione p. complessione, CVll, 9.
  • 5 Corr. tal[e\ o distruzione ? (m).
  • XXXV — XL
  • 4455: — suite, passim.
  • Tant comme ainsinc me démentoie.
  • XXXV
  • 4 . spera, speranza. Cf. prov. esper.
  • 6. « Raison la bêle, l'avenant. » — corso. Sottintendendo
  • troppo potrebbe credersi che avesse a dire : tu se' andato
  • spacciato, etc. (a)
  • XXXVl
  • 4. messo 'n asiglio, -p. messo in assillo. La métaphore esttirée
  • de l'épouvante furieuse dont est saisi un troupeau de bœufs quand
  • il est tourmenté par la mouche asile.
  • G. lassci. Usarono spesso gli antichi la geminazione della let-
  • tera s per distinguerne il suono duro ; cosi anche i Pro
  • venzali (m).
  • 7. ^werero, ennemi ; cf. provençal guerrer, guerrier; franc.
  • guerrier.
  • XXXVl I
  • 2. Poite ciaschun secondo dicretale. Poite potrebbe scioglierà
  • in Poi t' è: secondo potrebbe voler dire favorevole, e il
  • senso sarebbe : Poi ciascun decretale f è secondo. Anzi
  • levando il punto alla fine del verso antecedente, il senso
  • generale sarebbe questo: Poichii ciascun decretale ti è fa-
  • vorevole, il falsare tal saramento è san [sdima) peccato.
  • anche potrebbe espungersi l'è di e san peccato e inten-
  • dere Poite per Puote, e vorrebbe a dire : Ciascuno può,
  • secondo il decretale, falsare senza peccato tal saramen-
  • to (a). — Poite per Puote non mi sembra probabile; pre-
  • ferirei Poi V è, ponendo vii'gola dopo peccato ; e trovo
  • giusta la prima confettura del D'A., la quale mi fa cre-
  • dere ciascun secondo invece di secondo ciascun sia da
  • attribuire -ad una scorsa del copista anziché dell' autore (m).
  • — 135 —
  • 8. disavorato. La forme italienne serait dissaporato. Cf. Intel-
  • ligenza, st. 4 : assavora lo. Provençal : assaborar, des-
  • saborar: Brev. d'Amor: Se ienhon dessaboradas. — Fran-
  • çais: savorer, assavorer.
  • XXXVIII
  • 1 . Convien correggere ««©[i] o trar[é\ (m).
  • 11. Cf. CCXXIl, 9. — Bernard de Ventadour:
  • Que val vivre ses amor,
  • Mas per far enueg a la gen?
  • 13. tuttavia. R. d. la R. 3318, toutes voies.
  • XXXIX
  • g. ditutto. Corr. di[s']tiitto ;= « disdutto « o « disdotto » (m).
  • C'est le français déduit, plaisir. Cf. Intelligenza, 70 : dis-
  • dotti; 204, sdutto.
  • XL
  • 3. lavoro. Corr, lavar, e così al v. 12 (a).
  • XLl
  • 1-11. 6057: Neporquant si ne voil-je mie
  • 6100 : Par Hecho sanz querre autres prueves.
  • 1 . Ragione. Corr. Ragion.
  • 3. « Met, s'il te plaist, à moi t'entente. »
  • 7. Francia. Corr. Pranza.
  • 7-8. Porrei virgola dopo Francia, e punto dopo parte (ai).
  • 12-14. Cf. XLIll et renvoi au R. d. 1. R. — La comparaison
  • emphatique au soleil et à la lune n'est pas dans le texte
  • français .
  • XLII
  • 7503 : Mes je vous pri por Dieu merci,
  • 7526: Puisque mon cuer aillors s'atent.
  • 2-4 . Dante dà Maiano :
  • Per lungia sofferenza
  • Non cangio la mia intenza
  • Da voi. Donna valente.
  • 6. gradato. Varrà per« disceso»? oppure si dovrà leggero già
  • dato ? (m) .
  • XLIII
  • 1-11 : 3084: El ne fu vielle ne clianue.
  • — 136 —
  • 3101 : Por qu'il soit teil que il la croie.
  • Quelques traits sont tirés du même passage que XLI ; ainsi v. 4 :
  • Et te mire en mon cler visage .
  • Lauteur a ainsi fondu ensemble les deux portraits de Raison.
  • 12-14 : Commencement du développement sur Socrate:
  • 6109, suiv.: A Socrates seras semblable
  • 6451, suiv.: Ja soit ce que devant dit t'aie
  • 7171, suiv.: Por ce fu Socrates itelz
  • XLIV
  • Premier passage sur Socrate.
  • 7. noie. Corr noi'.
  • 9. bilanza, p. bilancia, rimant ayec pesanza, amanza.
  • XLV
  • 4827: Ne cuidez pas que j "es dessemble.
  • 4866: Son tenz, chastel, cors, ame et les.
  • 1, 4, 5, 8. La rime doit être en almi, comme lindiquent salmi et
  • spalmi, (p. sjjarmi); U faut donc lire ascoltalmi et bia-
  • simalmi, à moins d'admettre que l'auteur s'est souvent
  • contenté de la rime par assonance. Cf. XII 12-14; XC,
  • 6,7.
  • 11. bleza. C'est le français blesser.
  • XLVl
  • 1-!1: 4595: Quant j'oi bien Raison entendue
  • 4606 : Ne mais a moi tout seulement.
  • 12-14 : Cf. les deux réponses de l'Amant :
  • 7193 : Dame, fis-je, puet autre estre,
  • 7503: Mes je vous eri por Dieu merci,
  • Et ces vers auxquels Durante songeait sans doute,
  • 2999 : Ce est ma mort, ce est ma vie,
  • De nule rien n'ai plus envie.
  • 1 . Cf. 4596 : Qui por noient s'est debatue
  • XLVIl
  • 7531 : Quant Raison m'ot si s'en retome,
  • 7543: Mes or me dites quelz nouveles.
  • 4. de laccio -pev del laccio, sdoppiamento come LXXXVII, 11,
  • / luogo per II luogo ; LXXXVIII, 4 De luogo per Del
  • — 137 —
  • luogo; XCVII, 2 / lupo per II lupo, ecc. (m). —Cf. CLXIV,
  • 1, Ne libro pour Nel libro; CLXXXVI, 1 Ne letto pour
  • A'eZ letto; CCXIII, 3 etCCXV, 10 eia p. ella ; CLXXX, G,
  • Alor p. Allor. — L'expression elle-même est au K. de 1.
  • R. V. 3500 entre autres :
  • Et Amore plus et plus me lie.
  • Et tout ades estraint ses las.
  • 6,7. Direi di leggere /«'['^^J maggior tormento, ovvero lasciando
  • com' è, leggere nel seg. ched e' fu invece di ched i fu
  • (A).
  • XLVIII
  • Cf. 7562, suiv. Ha trop i a fors ennemis.
  • XLIX
  • 7545 : , , . .Et je li conte
  • Si comme avez oï eu conte ;
  • l)uis s'écarte du texte et commence aux v. 9-14 le second discours
  • d'Ami : 7585-7608 :
  • Compainz, ne vous desconfortez,
  • Quant vous ne le poez lessier.
  • 3. Al buon Amico che non fu di Puglia. Forse : Non fu falso e
  • bugiardo come un pugliese. Forse i pugliesi dopo il tradi-
  • mento fatto a Manfredi, a cui accenna Dante Inf. XXVIIl,
  • 16, avevano mala riputazione (.\).
  • 5. Mt. che n sie acietato. — acietato, c.-à-d. accettato.
  • 10 su' 'managio. Corr. omanagio. (a). — La correzione oma-
  • naggio proposta dal D'A. è confermata dal LXXVII, 9, e
  • dal CXIV, 4 (m). — Cf. le provençal homenatge G. Faidit :
  • Pueis vi mon humil semblan
  • E receup mon homecatge.
  • 1 1 . Cette idée est partout : Peire Vidal :
  • E per esfortz venz om lo bon sufrent.
  • Jacopo da Lentino :
  • Per soffrenza si vince gran vittoria.
  • Cf. Dante da Maiano : Per lungia sofferenza.
  • L
  • 7635 : Mes prenez garde toute voie
  • 10
  • — 138 —
  • 7700: Por ce porrez estre au desoure.
  • 2. ma.lsenhiante. Corr. mal senbiante (a).
  • 9-11 . Cf. 7723-7727, où cela est dit de la Vieille :
  • Ainsinc vous estuet démener ;
  • Les bras au col doit l'en mener
  • Son ennemi pendre ou noier,
  • Par chuer, par aplanoier,
  • S' autrement n'en puet l'en chevir.
  • LI
  • 1-4. 7609
  • 7634
  • 5-14. 13029
  • 13040
  • Or vous dirai que vous ferez :
  • Se par autre n'est destomez.
  • Mais ti'op est malement janglerres
  • Li lerres, il m' auroit honnie.
  • 4. là ov' è. Corr. là 'v' è? Cf. LXIll, 14.
  • 7. maltranello. Corr. mal tranello.
  • 8. 'lenza. Corr. 'ntenza, ou plutôt tenza.
  • 10. fa. Corr. fa' (a).
  • LU
  • 1-6 : 7701 : La \\e\e qui Bel-Acuel garde,
  • Servez ainsinc : que Mal-Feu l'arde !
  • Et ce faites a Jalousie,
  • Que notre Sires la maudie,
  • 7-8 : 7747 : Et se vous ne pouvez donner,
  • Par promesse estuet sermonner.
  • Prometez fort, sanz delaier,
  • Comment qu'il aille du paier.
  • 9-14 : 7733: Aprez ausine vous contendrez
  • 7743 : Por apaisier lor présentez :
  • 8 . lo pour lor.
  • 10. Mt. Betouricieri. Le copiste a confondu c et t, ce qui prouve
  • l'ancienneté du texte qu'il avait sous les yeux et n"a pu
  • déchiflier Vf, Le R. de la R. parle ici de « chapeaus de
  • fleurs », mot traduit par covriciefo CXC, 13. Cuevre-chief
  • figure d'ailleurs parmi les présents à offrir à une dame,
  • v. 10124.
  • — Mt. 'nlecciatoi. Le mot est bien écrit CXXXVlll. 10.
  • LUI
  • 7747 : Et se vous ne povez donner
  • 1.
  • 2-3.
  • 12.
  • 14.
  • — 139 -
  • 7778 : Loi- estassent du col la corde.
  • Mt. proessa.
  • Le texte : « Jurez fort et la foi bailliez. »
  • molle fr. moiailler; mollare n'a plus ce sens qu'a gardé
  • l'adjectif molle. Les terminaisons en e à la première con-
  • jugaison sont fréquentes chsz les anciens poëtes.
  • bolle. R. d. 1. R. 8181 : '< Mes par traïson le boulez. » Cf.
  • CCIV, 12.
  • LIV
  • 7789 : Et se a elz ne puez aler,
  • 7812 : Se mont n'estoient vezié.
  • LV
  • 7813: Cist portier, c'est chose sévire,
  • 7850 : Mont durement, quant on les lait.
  • Le sonnet laisse de côté les portiers allégoriques du R. de la
  • R. et s'adresse directement à la Dame.
  • 12. enterra par méta thèse p. en-M. Cf. sofferà' =: sofTerrai
  • XIII, 12 et LXVlll, 9; interrai LXXV, 5; enterai r.^
  • enterrai, LXXXVll, 2; mosterà = mosterrà CLXXXI, 14.
  • Chez les poëtes italiens anciens, les exemples abondent.
  • Dans le R. de la R., j'en relève quelques-uns sans chercher
  • beaucoup :
  • 4515 : Or te demousterrai sans fable
  • 11108: Qui remousterront lor proece
  • 11120: Franchise et Pitie souferront
  • Contre Dangier et l'asserront.
  • 13117: Et s'el ne velt je enterrai
  • 14599: Moult volentiersi enterroient
  • LVI
  • 1-11 : 7851 : Li mariniers qui par mer nage.
  • Cerche mainte terre sauvage.
  • Tant regarde-il à une estolle.
  • Ne queurt-il pas t©uz jors d'un voile
  • Ainz le treschange mont souvent
  • Pour eschiver tampeste ou vent;
  • Ainsinc cuer qui d'amer ne cesse
  • Ne cort pas touzjors d'une lesse.
  • - 140 —
  • Or doit chacier, or doit foir,
  • Qui velt de bone amor joir.
  • I . marinaio, Corr. marinai'.
  • 5. fuyire. Gorr. furjir.
  • IO. diversa. Cf. XXVI, 10 et note.
  • LVII
  • 1Û279: Briefment de toutes les puceles
  • 10306 : Li beau vallet, li preuz, li gent.
  • 'Les deux derniers vers, ajoutés comme transition, conviendraient
  • mieux au discours de la Vieille.
  • 8. podestà. Nous avons déjà rencontré plusieurs fois des for-
  • mes diverses de ces mots dérivant du latin tas, tatis ; voici
  • le tableau complet des rimes où ils figurent :
  • II, 10, 12, 14: fedeltate, veritate, lealtate.
  • LVII, 1, 4, 5, 8: richesta, presta, testa, podestà.
  • LXXXVIII, 2, 3, 0, 7 : ascoltate, veritate, salvitate, ghigniate.
  • LXXXIX, 7 : amista.
  • XC, 1 : povertà.
  • evi, 1, 4, 5, 8: povei'tate, nimistate, amistate, neciessitate.
  • CIX, 2, 3, 6, 7 : poverfac/e, vevitade, pleiade, mendichitate.
  • CXI, 11 : santate.
  • CXVI, 2, 3, 6, 7 ; aiïmstade, ventade, dignitade, tagliare (corr.
  • tagliate).
  • CXVII, 1, 4, 5, 8 : dislealtate, heUade, ghignate, povertate.
  • CXXXV, 2, 3, 6, 7 : ascoltiate, veritate, niixiistade. amisiade.
  • CXLVII, 2, 3, 6, 7 : bieltate, cominciate, duritate, fallate.
  • CXLXXXVIII, 8 : franchitate.
  • CCIX, 1, 4, 5, 8 : pietoc/e, boutade, diversi^arfe, derate.
  • J'ai souligné la forme en ade parce qu'ici elle ne donne qu'une
  • rime par assonance.
  • LVIII
  • 1-8 : 8597 : Si sont eles voir presque toutes.
  • 8668 : Qu'elz ne courent fors as borsées.
  • 9-14: Idées empruntées au discours de la Vieille.
  • 12. La mesure indique gioie, cf. CXCVI, 5; ou gioiel.
  • LIX
  • 7864 : Boen fait ces trois portiers proier :
  • — 141 —
  • 7910: Qui du fait parchonnier seront.
  • 2. scondelto. Mot formé du français escondit, comme v. 7 dis-
  • detto de déduit. R. d. 1. R. 8275:
  • Et tant et de durs escondits
  • 3 se non se. Corr. se non se' (m).
  • LX
  • 7971 : Et se povez à ce venir
  • 8020 : Com preus et vaillanz et sénés.
  • 5. respittar. Cf. Intelligenza, st. 211 : sanza respitto : Dante,
  • Purg. XXX, 43 : col rispitto.
  • 6 . chegala, p . la chega ^ la chiegga.
  • 7-14. Ce discours remplace le tableau de la lutte que soutient
  • l'Amant contre les trois portiers.
  • 8. distretto. Dante da Maiano :
  • Distretto a voi mi ten, Donna gioiosa.
  • Lo dilettoso amore.
  • Jacopo da Lentino :
  • Cosi m'ave distretto il suo coraggio.
  • Le roi de Navarre :
  • Et son cler \'is qui trop m' i fet destraindre.
  • Cf. Dante, Purg. Ili, 12 ; VI, 104.
  • 10. « Merci criant etatendez. » Cf. Dante da Maiano
  • Mercede aggiate dello mio tormento.
  • LXI
  • 8039 : Cuidez que dame au cuer vaillant
  • 8062 : Et prend un autre ou mont s'abaisse ;
  • 7. a la sua guisa. Expression provençale et française. Cf
  • Tesoretto, II, 61; Intelligenza, st. 11, 164, 272. Dante
  • dit : A guisa di.
  • 9. papalardo. Cf. CXX, 12.
  • LXIl
  • 1-2. Transition.
  • 3-4 : 8523 : Il affiert bien que l'en présent
  • 8534 : Et des mores frcschcs aiez,
  • 5-6: 10051" Ne jà n'ait cuer entalenté
  • — 142 —
  • 10057 : Qu' el n'a cure d'estre tenue,
  • 7-14: 10041: S'illa trovoit néïs en l'euvre,
  • 10049: Ne de lor secrez encerchier.
  • 3. morselli. La mesure indique deux syllabes, d'où ma correc-
  • tion. Cf. CIV, 14, et note.
  • LXIII
  • 8069 : Se Bel-Acuel povez trouver,
  • 8096 : Tout ainsinc comme je 1' propos.
  • Cf. Ovide, Ars Am. II, 203 suiv.
  • 5. pignia anbassi. Jeter l'ambesas, ou le double as, était perdre
  • la partie. Amour interroge l'Amant sur la manière dont il
  • a observé ses commandements, et lui dit, v. 10763:
  • ... se bien retenus les as,
  • Tu n'as pas geté ambesas.
  • Dans le Tesoretto, XXI, 241, nous trouvons que celui qui triche
  • au jeu de la zara « Sovente pigne il dado. »
  • Seu jacies talos, victam ne pœna sequatur,
  • Damnosi facito stent tibi ssepe canes.
  • 9. ad alti s. ent. luoghi. Buono Giamboni: e II regno del
  • cielo è posto molto ad alti. »
  • 12. un buscolino. Forse un bruscolino (a). Au texte français,
  • poutie.
  • LXIV
  • De Bel-Acuel vous prenez garde
  • Mont en vous s'en fiera.
  • Et s'il avient que il la fiere,
  • Ainz qu'il se parte de la place.
  • donne (a).
  • A lie (a).
  • 9. titenza. Covv.'ntenza,ovwevo'tenza{.\.). — Tenza a le sens de
  • tenzone, querelle, dans Jacopo da Lentino, C. Membrando
  • ciò che Amore. On pourrait supposer un verbe tenzare,
  • français tender (R. de la R., v. 3855), facile à confondre
  • avec intenzare qui a le même sens. V. Rinaldo d'Aquino,
  • C. Blasmomi dell' Amore, st. 2.
  • 11 . I[n]mantenente. Il supplemento della 7i non è qui necessario ;
  • lo stesso al CLXXVIII, 4, e altrove (m).
  • 1-4:
  • 8021 :
  • 8038:
  • 9-14
  • :: 10099:
  • 10106:
  • 5,
  • done. Covi'
  • 8.
  • Alle. Corr
  • — 143 —
  • LXV
  • 10307: Famés n'ont cure de chasti,
  • 10330 : Jamais de s'amor ne jorroit.
  • 8. Ud linyhe. Corr. tu 7 tinghe (a).
  • 9. viziala. C'est le provençal veziat ou visiai, français vezié
  • (avisé) que nous avons cité S* LIV.
  • 13. non n\ Corr. nonn (a).
  • LXVI
  • 10119 : Et s'il est tel qu'il ne velt mie.
  • 10196: S'il velt que eie li pardoigne.
  • 14. Corr. Allor la, et supprimer n après siile.
  • LXVII
  • 10213: Et s'ele chiet en maladie,
  • 10238: Tels fables li conte ou semblables.
  • 6. Ista notte. Corr. Istanotte (a). — Jehan de Meung imite ici
  • Guillaume de Lorris, v. 2525 suiv.
  • Teil fois sera qu'il t'iert avis .
  • 10. Si ponga tra virgole di' ella V oda (a).
  • LXVIII
  • 8101 et suiv.
  • Douz Amis, qu'est-ce que vous dites ?
  • 8. Il manque une syllabe. Corr. CK io on fare ?
  • 10. Masnada. Troupe de ser\àteurs ou d'hommes d'armes. Dino
  • Compagni, Cronaca, L. I : « Nel quale asalto fu tagliato
  • il naso a Ricoverino de' Cerchi da uno masnadiere de'
  • Donati. )) On comprend qu'après de tels excès, si fié-
  • quents au moyen âge, masnadiere ait fini par être pris
  • en très-mauvaise part. Dans l'Intelligenza, st. 293, mas-
  • nada est dit de l'entourage de Madonna. Rose, v. 2105 :
  • Amors respont : Or ne t'esmaie,
  • Puis que mis t'ies en ma manale.
  • 12. « Car prestre Jehans se leva encontre nous, et tcix rois
  • et teis ( et moût en nommoient ) : et touz les avons mis
  • àVêpée.y) Joinville.
  • LXIX
  • Suite jusqu'à 8182 : Se mon conseil -roire voulez
  • — 144 —
  • disfìdaglia, et v. 8, ripentaglia, terminaisons provençales.
  • Cf. CCXIV, 4, où trapresaglia est sans doute pour inlra-
  • presaglia, dérivé de intrapresa. Pier delle Vigne :
  • Così m'avven, come alla cominciaglia.
  • l-ll: 8183
  • 8190
  • 12-14 : 8205
  • 8208
  • LXX
  • Compainz à cel conseil m'acort,
  • Se vouz la me vouliez aprendre.
  • Je connois trop bien le sentier,
  • Plus d'un yver et d'un été.
  • LXXl
  • 8191 : Oïl, un chemin bel et gent
  • 8266 : Combien que ce doie durer.
  • 1 . S' est évidemment pour Sì. traduisant Oïl, et l'expression
  • Troppo-Bare est la seule employée ailleurs : v. LXXV, 3,
  • où le vers est à peu près reproduit, et CCXXXII, 3. De là
  • ma correction ; mais il serait très-conforme aux habitudes
  • de l'auteur de supposer partout la forme Tro' — Donare,
  • calquée sur le français.
  • LXXll
  • 1-8: 8561: Compainz entendez cette note
  • 8589 : Qui s'amor doinst et point ne vende,
  • et 10331 : Ausi compainz de votre rose
  • 10343: Espoir en quatorze cités.
  • 9-11: Ì0051 : Ne jà n'ait cuer entalenté
  • 10068 : Tantost en a 1' amor perdue.
  • 12-14 : 10247: Car j à fame ne saura
  • 10260: Que nulz n'i doit avoir fiance.
  • 11 . le. Corr. le' (a).
  • 14. ghilla. Cf. R. d. 1. R., 3414.
  • Qui onques Amors ne guila ;
  • Provenç., guilar ; franc., guiler, guiller, ghiler : tromper.
  • LXXIII
  • 1 : 10347: Ainsi Ami m'a conforté:
  • 3-14: 10641: Moult se tint mes cuers et veilla
  • 10661 : N'encor ne m'en a nulz reté.
  • 2. Possi. Corr. fo' ssi. (a)
  • ~ 145 —
  • 9. ev' era. Corr. e' v' era (a).
  • 1 1 . non n' era. Corr. noiin era (a).
  • LXXIV
  • 10363 : Congié pren, si m' en part atant
  • 10414 : Mes el n'est pas dedenz entrée.
  • LXXV
  • 10415: Des que les vi, vers els enclin
  • 10592: Que m'amor aiez deservie.
  • 1. Col capo inchino. Corr. Col capo inchin. — Rose: 10416:
  • « Saluai les le chief enclin. »
  • 11. Vengianza. Cf. Intelligenza, st. 251. Dante, Inf. XI, 54.
  • LXXVl
  • 1-11 : 10593: Dame, par Dieu, se je péiisse,
  • 10598: Cel don, s'il vous plest, me donnez,
  • et 10587: Mes jà par ci n'i enterrez.
  • 10592: Que m'amor aiez deservie.
  • LXXVII
  • 1-4: 10624: Je qui ne poi rien conquester,
  • 10625 : D'iluec me parti sans demoi'e.
  • 5-14: 10669: Quant Amors m'a bien esprouvé,
  • 10756: Plus par proiere que par don,
  • 1, 4, 5, 8. La rime me paraît devoir être plutôt en «era.- pre-
  • ghiera, fiera, iera, maniera. Nous avons déjà vu /îere à la rime
  • XV, 4, iera pour era XXX, 11, 14. Ici on pourrait corriger sans
  • peine auv. 5wo m'era ennonn. iera. Ces rimes sont plus confor-
  • mes au caractère archaïque de notre texte. Cf. LXXIX, 1, 4, 5, 8 :
  • CXXIX, 1, 4, 5, 8; CXXXIX, 2, 3, 6, 7, et notes.
  • 3. lene. Corr. le ne (a).
  • 7. ched egli ne incresciesse. Corr. ched e' gli ne incres-
  • ciesse (a).
  • 13 tutti. Corr. tu tti (a).
  • LXXVIII
  • 10811 : Li dieu d' amor sanz terme mètre,
  • 10820: Por plus tost en ma rime mordre.
  • 1 . tutto lo : faute d'impression : corr. lutto l.
  • — 146 —
  • LXXIX
  • 10821 : Dame Oiseuse la jardigniere.
  • 10851 : Es-tu venu en ma présence ?
  • Dans les deux textes il y a vingt-trois barons : Simplece est
  • traduit par Angielicanza, Déduitz par Solazo.
  • Dame Oiseuse la jardigniere
  • I vint o la plus grant baniere ;
  • Nobleee de cuer et Largece,
  • Franchise, Pitié, Richece,
  • Hardement, Henor, Cortoisie,
  • Deliz, Simplece, Compaignie,
  • Séiirtez, Déduit et Léece,
  • Jolieté, Beauté, Jonece,
  • Humilité et Pacience,
  • Bien-Celer, Contrainte-Astenance
  • Qui Faus-Semblant o lie amaine.
  • 1,4, 5, 8. Rimes en iera. 11 faut donc corriger iera et bandiera.
  • I l . On trouve aussi Falsosenhiante.
  • LXXX
  • 10852: Atant saut Gontrainte-Astenance,
  • 10864: Si vient moi par compaignie.
  • Les détails sur les deux personnages sont pris au passage pré-
  • cédent et ailleurs.
  • 5. E me, e se. Tolgasi la virgola (m).
  • 7, il manto di Papalardia. Expression empruntée au dis-
  • cours de Faus-Semblant, où d'ailleurs l'auteur la repro-
  • duit. CXX, 12.
  • 8. Cf. Rose, 15296 suiv. (c'est la Vieille qui parle) :
  • Vien-ge, dist-ele, à point as gans.
  • Se ge vous di bones noveles.
  • Toutes fresches, toutes noveles ?
  • P. l'express, à gants V. Littré.
  • 13. non n'è. Corr. nonne (a).
  • 14. Ben paia noi. Corr. Ben paia noi; cioè padani noi (a).
  • LXXXI
  • 12537: Li dex sen rist do la merveille,
  • — 147 —
  • 12558: Tant ne soit batuz ne torchiez.
  • 13. laidura, du français leidor at laiclure. Rose, passim.
  • LXXXII
  • 10869 : Or soit, dist il, atant parole
  • 11060: Por plus tost le chastel destruire
  • A l'exemple de Jehan de Meung, l'auteur italien a placé son
  • nom à cet endroit de son poëme. Pour Durante v. notre introduc-
  • tion. Le nom revient CCII, 14.
  • 12. torel mi. Corr. tôrelmi (a).
  • LXXXIII
  • 11061 : Ainsi Amors à cels parole,
  • 11098: Si com Richece li disoit:
  • 10. acontezza p. aconlanza. Cf. LXXXIX, 9 ; CVl, 10, où il
  • faut acontezza.
  • 11. mene. Corr. me ne {h).
  • 13. pino. Corr. p m (a).
  • LXXXIV
  • 11099: Por cen, Sire, par le cors Dei,
  • 11120: Contre Dangier et l'asserront,
  • Au V. 11099, Méon donne: « Et quant nous ot ce recordé », et
  • au V. 11119 « s'offerront » au lieu de « souferront. »
  • 1. amor. Corr. amore (a). — Rose: 11068: « Au diex d'Amor
  • l'accord recordent. »
  • 2. trovavar. Intendi trovavan. (a) — Cf. v. 7; LXXXV, 7;
  • XCIII, 10.
  • 3. Astinenza. Corr. Astinanza, français Astenance. De même
  • LXXXIX, 13.
  • 5. Mt. pacio. ha. vime exige patto.
  • 6. Traduction du v. 4078 : « El sont toute la vielle dance. »
  • L'auteur insiste sur cette science de la Vieille, CXXXVIl,
  • 13, 14.
  • 7. dear. Intendi dean (a).
  • 10. tal la strellata. CovF. tal lastrellata (x). — C'est pour ras-
  • trellata ; j'avais supposé la forme strellata p. strigliata
  • venant de striglia.
  • LXXXV
  • 3-14 : 11229 : Puisque Richece ci me faut
  • — 148 —
  • 11268 : N'apert qu'en moi point d'amor ait.
  • 7. fn.cciar. Entendez foxcian.
  • 9. poveri. Govv. pover .
  • 11. dono. Corr. don (a).
  • 14. riccore. richesse, et noblesse, considération. Il a ici le se-
  • cond sens « Touz les méïsse en grant hautece. » — Les
  • vieux lyriques italiens emploient constamment ce mot, qui
  • est le provençal ricor. Bernard de Ventadour :
  • Ges Amors segon ricor no vai .
  • LXXXVI
  • 11269: Sire, font-ils, c'est veritez.
  • 11309: C'est nostre acort, c'est nostre otroi.
  • .5. Vers d'allure épique.
  • 13. Che. Corr. Che'.
  • LXXXVll
  • 11310
  • 11337
  • Et 11370
  • 11384
  • Par foi, dist Amor, je l'otroi:
  • Di nous les lieus où tu converses.
  • Moult bone engendréure i firent,
  • Tu ne seras pas li primiers .
  • 6. « Tu seras mes rois des Ribaux », c'est-à-dire prévôt de
  • l'Hôtel, officier qui avait une sorte de juridiction sur les
  • jeux de hasard et les filles de mauvaise vie. Dans les
  • Sonnets, Faus-Semblant est fait roi des Barattiers ou de
  • la Baratterie: la plaisanterie disparaît.
  • 7. Ch' è peza che. Rose : 13517: (( Pieça que bien mo le di-
  • soient. )> Cf. XCXIX, 10, et note.
  • 12. i\'è di. . ., ne di. Corr. E di. . . , e di. Texte français :
  • Tout convient que tu nous descuevres
  • Comme tu sers et de quelz ue\Tes.
  • LXXXVIII
  • 1-11. 1 1385 : Sire, quant vous vient à plaisir,
  • 11408 : Neporquant jà ne l'amerai.
  • 12. Cf. 11377: Et que ta vie nous espoignes :
  • N'est pas bon que plus la repoignes.
  • 13. Cf. 12646: Faus-Semblant qui bien se ratorne,
  • Out ausi com pour essaier
  • Vestus les dras freire Sohier.
  • — 149 —
  • 13. frate Alberto. Quel est ce personnage? — Redi dit avoir
  • vu dans un manuscrit un sonnet d'un Alberto Frate,
  • t. VI, p. 120, éd. de Naples, 1778. Il est aussi question
  • d'un frate Alberto dans le Decameron. Notre auteur au-
  • rait-il pris un de ces personnages pour type de l'hypo-
  • crisie? — Plus loin, CXXX, 3, il donne au représentant
  • 'des ordres mendiants un surnom transparent, et l'ap-
  • pelle frate Alberto d'Agimoro, ce qui fait penser à la
  • morale facile d'une autre époque. Or, dans la chronique
  • de Salimbene, nous voyons que le frère Helyas, général
  • des Franciscains, fut 'révoqué parle Pape et remplacé par
  • nn frère Albert. Salimbene est très-sévère pour le frère
  • Helyas ; mais Durante pouvait être d'un sentiment diffé-
  • rent et se ranger parmi les ennemis du frère Albert, le
  • nouveau général. Il est certain que l'auteur des Sonnets
  • n'aime guère la cour de Rome, et nous savons par Salim-
  • bene que le frère Helyas se rallia à l'excommunié Fré-
  • déric II, et chevauchait à côté de lui lors des sièges de
  • Faenza et de Ravenne. A cette occasion, en Toscane, les
  • paysans et les enfants tourmentaient les frères Mineurs
  • qui se montraient en public, en leur chantant ce refrain :
  • <( Or attorna frat' Ella Che près' ha la mala via.» — V. dans
  • notre introduction le sonnet: 'c Messer Brunetto, questa
  • pulzelletta. . . », où il s'agit encore de frati Alberti.
  • LXXXIX
  • 11409. G' entent des fans religions,
  • 1 1433: Et qui povreté vont preeschant,
  • 4. M t. parerer.
  • 6. Cf. Rose, 12605 : « Qu'ils s'en iront en tapinage. »
  • 13. astinenze. Corr. astinanze. Cf. LXXXIV, 3.
  • XC
  • 11433 et suiv.
  • 1 . povertà. Cf. LVII, 8 et note. Cf. Rose, 1 1817 :
  • Neporquant autres! grant perte
  • Reçoit l'ame en trop grant coverte,
  • 2. Mt. 438: « Aus seeines etaus tramaus. » Méon donne : » As
  • saymes et as traïniaux. » La seine et le traraail sont des
  • filets très-connus.
  • — 150 —
  • 6-7. La rime est agli. Corr. chilagli, raquistagli pour chUalli,
  • raquislalli. V. XLV, 1, 4, 5, 8 et note.
  • 14. Âna, substantif féminin. Cf. CX, 3: « Viver d'altru' ane -. Il
  • signifie sans doute labeur, fatigue, comme le fiançais
  • ahan.
  • XCI. Suite.
  • 2. Religione. Corr. Religion (a).
  • XCII
  • 1-8 : 11617 : Si fais cheoir dedans mes pièges
  • 11628: Ge lor ai bien la bouche close
  • 12-14: 12038: Se cil de Saint-Amor ne ment
  • 12058 : Fist essilier par grant envie
  • 1. Color concuislo. Corr. conquisto (a).
  • 9-11. Ce tercet a une importance particulière. Jehan de Meung,
  • à propos des démêlés de la Sorbonne et des ordres reli-
  • gieux, parle uniquement de Guillaume de Saint-Amour.
  • L'auteur des Sonnets croit devoir mentionner aussi un
  • auti-e personnage, sans doute plus connu en Italie, qui
  • fut impliqué dans ce débat, Sigier ou Siger de Brabant.
  • Nous ne referons pas ici l'histoire de ce professeur illustre
  • de l'Université de Paris. Nous nous bornerons à emprun-
  • ter quelques détails à l'article excellent de Victor Ledere,
  • Histoire Littéraire, XXI, p. 96-127. Les critiques conte-
  • nues au mémoire de M. Potvin, Bulletin de TAcadémie
  • royale de Belgique, 1878, 3, ne visent que la confusion
  • des noms de Sigier de Brabant et de Sigier de Courtray, et
  • n'enlèvent rien au mérite de celui qui a le premier éclairci
  • un point obscur du commentaire de Dante.
  • Emu des persécutions dont Sigier avait été la victime, Dante la
  • placé dans le Paradis au nombre des Saints qui représentent la
  • théologie: c. X, 136suiv.
  • Questi, onde a me ritorna il tuo riguardo,
  • E il lume d' uno spirto, che 'n pensieri
  • Gravi, a morire gli parve esser tardo.
  • Essa è la luce eterna di Sigieri,
  • Che, leggendo nel vico degli Strami,
  • Sillogizzò imàdiosi veri.
  • Ces terzine ont provoqué (iiverse.s conjectures. Nous remar-
  • — 151 —
  • qiierons d'abord que, Sigier étant mort de misère à Orviéto, le
  • premier passage de Dante devient parfaitement clair : au lieu de
  • donner à V exT^ressioiï pensieri gravi le sens de « méditations pro-
  • fondes », il suffit de traduire par « pensées douloureuses »: cf.
  • gravare et gravanza. Le malheureux qui dépérissait ainsi en pays
  • étranger, n'avait que trop de raisons d'être triste et de trouver
  • que « la mort était lente à venir.» D'après Dante, la persécution
  • s'était attachée à Sigier pour son enseignement, pour les vérités
  • désagréables qu'il soutenait dans ses cours. Cela peut être, mais
  • nous savons que Sigier avait pris une part active à la querelle fa-
  • meuse
  • Entre la gent Saint Dominique
  • Et cels qui lisent de logique.
  • Les dominicains, éditeurs des œuvres de Saint Thomas, dans leur
  • sommaire de son opuscule contre ceux qui attaquent les religieux,
  • publié en 1266, nomment ensemble, comme les principaux auteurs
  • de ces attaques, Guillaume de Saint-Amour et Sigier. Le succès
  • même de l'enseignement du professeur, recteur un moment de
  • l'Université, succès attesté par un anonyme dans le Gesta Bei per
  • Francos de Bongars, 11,358 , ne put qu'irriter davantage ses
  • adversaires. Eu 1277 et l'année suivante, un inquisiteur général de
  • la foi pour le royaume de France, le dominicain Simon du Val>
  • siégea dans les villes de Caen, d'Orléans, d'Evreux, de St-Quentin.
  • Il donne commission, dans cette dernière ville, aux frères Prêcheurs
  • et aux frères JNIineurs « de citer Sugger de Brabant et Berner de
  • Nivelle, chanoines de St-Martin de Liège, probablement et véhé-
  • mentement soupçonnés du crime d'hérésie, dont ils passaient pour
  • s'êti'e rendus coupables dans le royaume de France, et de les faire
  • comparaître en personne devant son tribunal à St-Quentin en Ver-
  • mandois. » Dès lors on ne sait plus rien de Sigier. Les Sonnets
  • nous le font retrouver à Orviéto, mourant (c a ghiado, in gran do-
  • lore. » Il avait donc été condamné au bannissement, puis interné
  • dans une ville d'Italie.
  • Le fait, tout choquant qu'il nous paraisse, ne doit pas surprendre:
  • un pa['e n'a-t-il pas prononcé également l'exil de Saint-Amour, de
  • rallié de Sigier? — Le souvenir de cette présence de Sigier à Or-
  • viéto est probablement l'origine de l'application qui lui est faite
  • d'une légende plus ancienne par André d'Orviéto, dont les gloses
  • manuscrites à la Divine Comédie sont de la fin du XIV® siècle.
  • — 152 —
  • Si la biographie de Sigier se trouve ainsi complétée, le passage
  • du Paradis cité plus haut ne semble guère pouvoir être allégué
  • désormais comme une preuve suffisante de la réalité des voyages
  • de Dante à Paris : il est trop évident que l'on connaissait à Flo-
  • rence l'histoire du théologien qui s'éteignait à Orviéto. — Nous
  • avons déjà relevé dans notre Introduction cette sorte de communauté
  • de sentiment entre l'auteur de la Commedia et celui des Sonnets,
  • qui se traduit par leur sévérité pour les moines mendiants et par
  • leur sympathie pour Sigier.
  • 11 . Nella corte di Roma, dans le territoire soumis à la juridic-
  • tion du Pape. — Orbivieto ou Urbivieto, forme ancienne
  • d'Orvieto.
  • 12. Pour Guillaume de Saint- Amour, v. Histoire Littéraire,
  • XIX. Le bref d'interdiction l'exilait de France; mais il se
  • réfugia à Saint-Amour, village où il était né, et y resta
  • jusqu'à l'avènement de papes mieux disposés pour la
  • France et l'Université. Nous trouverons plus loin un ré-
  • sumé, d'après Jehan de Meung, de la lutte de Guillaume
  • de Saint- Amour contre les Frères mendiants, CXIX, CXX.
  • Cf. CXII, 5 suiv. — L'épithètè buon, « honnête», est appli-
  • quée encore à Saint-Amour, aux deux endroits où il est
  • parlé de lui, et à l'auteur lui-même Ser Durante, CCII, 14.
  • XCIIl
  • 1-7: Falsembiante insiste sur son habileté; — 7-14: il reprend
  • le premier point du discours de Faus-Semblant.
  • 10. seguor . cioè ser/uono (a).
  • XCIV
  • 1 1471 : Quant qu' ainsi Faus-Semblant sarmonne
  • 11485: Sainte Religion flourir.
  • 3 . inronpendo. Corr. in ronpendo (a). — Il y a en effet au texte:
  • << en rompant sa parole. »
  • 13 Che. Corr. Chè.
  • XCV
  • 11486: Maint Saint a 1" en véii mourir
  • 11498: Qui Saintes sont, seront et furent.
  • 2. sante. Corr. Satile.
  • 9. Point-virgule après nomando.
  • — 153 —
  • 10. e Santi. Corr. e' Santi.
  • 12. Tener. Corr. Tenneì-{A). — anfanti: orthogr, d'après la pro-
  • nonciation française.
  • 14. E cotte. Corr. Cotte (a).
  • XCVI
  • 11499 : Neïs les onze mille vierges
  • 11510 : Solonc la droite entention.
  • 6. pera., zQ'sA.-k-dxeQ 'perisca. Cf. Pier delle Vigne. C. Amore in
  • cui vivo. st. 3. L^ présent pero est partout.
  • 7. chera, subj. de cherere, que l'on trouve chez Dante; nous
  • avons vu la forme, déjà plus éloignée du latin, chcga. LX, (î.
  • 8. fur. Mot peu lisible, peut-être Jlar = fian.
  • 10. non vi toglie. Corr. non vi to' (.\).
  • XCVII
  • 11523 : Qui de la toison dan Belin,
  • En lieu de mantel sebelin,
  • Sire Ysengrin afubleroit,
  • Li leu qui mouton sembleroit,
  • Por qu'o les brebis demorast,
  • Cuidiez-vous qu'il nés devorast ?
  • Jà de lor sane mains ne bevroit.
  • Mes plus tost les en decevroit :
  • Jà n'en seroit mains familleus.
  • Ne mains mais, ne mains perilleus,
  • ('ar, puisque ne le conuoistroient,
  • S"il vouloit fuire, el le suivroient.
  • Les deux tercets appliquent la comparaison du loup à Falsem-
  • biante, ce que le texte français néglige de faire. Il continue par le
  • vers :
  • S'il agaires de tels loviaus.
  • Questo Sonetto fu attribuito a Dante , v. Canzoniere, ediz. Fra-
  • ticelli, p. 280 : dove perù si ha soltanto la prima quartina , quasi
  • epigramma o motto arguto intorno al quale si fece tutta una sto-
  • riella. Che fosse traduzione d'un passo del Roman de la Rose fu
  • già avvertito dal Puymaigre, Poët. et romane, de la Lorraine
  • p. lU, dal Kathery, Influence de l'Italie sur les lettres franc. , p. 29,
  • e da me nelle note alle Novelle del Sercambi, p. 282. 11 Bilancioni
  • nelle Kimo di Bindo Boniolii, p. 184, pubblicava intero il sonetto,
  • 11
  • — 154 —
  • non già intero stampato dal Trucchi, I, 296, e senza dubitazione
  • lo attribuiva a quel rimatore. Il Papanti per ultimo, Barile nella
  • tradizione, ecc., p. 43, riproduceva il sonetto secondo la stampa
  • del Bilancioni e secondo la lettera del cod. Laurenziano 198 : e
  • secondo questa lezione lo riferiamo qui anche noi :
  • Chi nela pelle del monton fasciasse
  • Un lovo, e nelle pecoi'e el mettesse,
  • Credete voi perchè '1 monton paresse
  • Ch' el perzò le pecore servasse ?
  • la lor carne eh' el non divorasse
  • Quanto più tosto giunger lo' potesse,
  • Purché il pastore non se n' avedesse,
  • Qualunque è l'una non se la manasse ?
  • Io prego ognun che del guardar s'amanni
  • Da questi che son frati ripentuti.
  • Che per divorar altrui portan gli panni,
  • E dicono : Signor, se Dio m'ajuti,
  • Che la lor santità è pur diganni,
  • E di zò molti exempli n'ò veduti. — (a.)
  • L'historiette à laquelle M. d'Ancona fait allusion est la suivante:
  • Dante aurait composé ou le premier quatrain, ou le sonnet tout
  • entier, à la prière de la comtesse Caterina, pour faire comprendre
  • au comte Guido Salvatieo, mari de cette dame, qu'il ne devait
  • plus recevoir chez lui un moine dont l'indiscrétion fatiguait sa
  • femme. — Voici le texte du premier quatrain, tel qu'il fut publié
  • pour la première fois par Zatta (Opere di Dante, Venezia, 1758,
  • IV, II, p. 263) d'après le manuscrit III, n° 21 de la Riccar-
  • diana :
  • Chi nella pelle d'un monton fasciasse
  • Un lupo, e fra le pecore mettesse.
  • Dimmi : Cre' tu perchè monton paresse
  • Ch' egli però le pecore salvasse?
  • Le texte conservé en Italie est un remaniement du sonnet XCVII,
  • fait par un homme du métier; pour corriger le v. 11, il suffit de
  • mettre deux points à la fin du vers précédent et de supprimer Clie àe-
  • \a.nt per divorar. Les quatrains, le premier surtout, sont conservés
  • assez fidèlement, sauf quelques modifications naturelles de la part
  • de quelqu'un qui n'avait pas le R. d. 1. R. sous les yeux. Au y. 1
  • — 155 —
  • nella T[)Ouv della s'accorde mieux avec \"\ì»\ìen fasciare qu'avec le
  • français affubler; un au lieu de il aux v. 1 et 2 (Zatta), au v. 2
  • (Bilancioni), indique que l'on ne songeait plus à Dan Belin et à
  • Sire Ysengrin; au v. 2, par contre, si nelle est la leçon de M. Bi-
  • lancioni, Zatta donne fra, le, exact équivalent de traile ; v. 3, le
  • pronom 'l manque chez Zatta,' comme dans le texte primitif et dans
  • l'original français ; l'altération des vers 4, 5, prouve que l'auteur
  • ne connaissait pas les deux vers si francs et si fermes de Jehan
  • de Meung. Le changement subi par les v. 7, 8 a la même raison.
  • Jehan de Meung insiste sur l'erreur des brebis, mais il và donner à
  • l'erreur de Sainte Eglise un développement qui est la matière du
  • S* XCVIII. Dans le rifacimento apparaît le berger, c'est-à-dire le
  • Pape. Pour les tercets qui, dans l'original, s'appliquent si bien au
  • personnage de Faus- Semblant, ils deviennent une exhortation à
  • se défier des mauvais moines. Cela achève de changer le carac-
  • tère de notre apologue : ce n'est plus un fragment du discours de
  • Paus-Semblant, c'est une petite satire formant un tout complet.
  • On reconnaît cependant çà et là des traces de l'original : les
  • 'panni, équivalent de Vabito divisato, le verbe divorare reparais-
  • sant ici encore dans les tercets.
  • M. D'Ancona a vu avec sa justesse ordinaire que le premier qua-
  • train était passé en proverbe: Carducci, Cantilene e Ballate,
  • p. 28, note. C'est sans doute ce qui a sauvé cette épave, la seule qui
  • ait pu surnager en Italie, de l'œuvre de Durante. M. Borgognoni
  • (Propugnatore, 1869, disp. 6, p. 658), dans un article sur Bindo
  • Bonichi, émet l'avis que les moines, trop clairement désignés
  • dans ce sonnet, l'ont poursuivi d'une rancune toute particulière, le
  • mutilant sur les manuscrits où ils le rencontraient. Il est possible
  • que le remaniement reproduit plus haut ait été fait sur un texte
  • très-incomplet où, du second quatrain et des tercets, il ne serait
  • resté que quelques mots de lisibles. L'auteur aurait alors suivi les
  • rimes pour le quatrain et aurait refait les tercets de son mieux.
  • 9. divisando. Cf. CXVIII, 12: panni decisali; CXXVII, 13:
  • arme devisate.
  • XCVIII
  • 11523: S'il a gaires de tels loviaus
  • 11548 : Ci ne te piles pas atendre.
  • Les tercets où l'auteur va jusqu'à accuser Dieu d'oublier l'Eglise,
  • lui appartiennent en propre. Jehan de Meung, nous l'avons
  • — 156 —
  • déjà remarqué, est, en somme, plus lespeclucux ou plus réservé.
  • Ceux qui trahissent les intérêts de l'Eglise, sont évidemment les
  • Papes; mais ce trait-ci n'est pas plus hardi que bien des mots de '
  • Dante.
  • XCIX
  • 11549 : Mais atant pais, ci m'en retor,
  • 11566: Qui jamais ne l'apercevront.
  • l-~. Brunetto Latini, Tesoretto : XXI, 266, coupe court à un
  • développement semblable. On sait qu"il avait lu avec pro-
  • fit le Roman de la Rose :
  • Ma questo lascio stare,
  • Che tocca a ta" persone,
  • Che non è mia ragione
  • Di dirne lungamente.
  • 9. vero. Corr. ver (a).
  • 10. peza. L'expression était alors française: Rose. 3503:
  • « Graut piece ai iluec demouré. »
  • 14. adato. Corr. addato, c'est-à-dire accorto. Cf. C, 6.
  • C
  • 11567 : Qui l'apercevra, s'il est sages,
  • 1 1576 : Tant i if us se oïz ne véiiz.
  • 2. Proteus. D'après les habitudes de notre texte, corr. Pro-
  • teusso. Cf. VIII, 1 et note ; XVIII, 2 et note ; CCXX, 1
  • et note ; CCXXII, 1 et note ; CCXXIII, 1 et note.
  • 3. Le manuscrit donne Mirare, mais le sens réclame Mutare,
  • (( muer » au texte français.
  • 6. adea. Corr. addea. Cf. XCIX, 14 et note.
  • 9. fazoïie. Coït. fazon\k).
  • CI
  • 1I5S1 : Trop sai bien mes amis changier,
  • 11594: Or cordelier, or jacobinz.
  • 7-S. Jehan de Meung ne fait qu'une éuumération ; Durante sou-
  • ligne et commente.
  • 8 . Imitation des vers 12073, 12U74 (^ui sont traduits CXX, 12-
  • 14. V'o//jr'^ remplace ìnìriuahUa ou/*i»rt)Y/ (renardie),
  • que l'auteur a fini par accepter. Comme la forme pro-
  • vençale est colpllliatije, peut-être convient-il de corriger
  • ainsi le vei's :
  • — 157 -
  • Che collor CLiopro me' mi' vol[iellagio.
  • Mais le verbe volpeggiwe peut avoir colpuijgio pour tenne cor-
  • rélatif, de même quo nous trouverons follaggio CLXXVI, 2, ré-
  • pondant à folleggiare.
  • 9. Jehan de Meung ne parie ni à^ ermites ni de pèlerins dans
  • son énuraération des métiers de Faus-Semblant. A en juger
  • par les romans de chevalerie, les Italiens les tenaient en
  • médiocre estime .
  • 10. Mt. gustiziere. J. de M. ne nomme ni Justicier, ni avocat.
  • En revanche, le v. « Or sui desciple et or sai mestre »
  • n'est pas traduit.
  • 11. Contrainte-Astenance, V. 12610 « s'a,tovne comme beguine »,
  • età cet endroit le mot est traduit -pavrendula, v. CXXIX,
  • 2, mot emprunté à la suite du discours de Faus-Semblant .
  • Cf. Cil, 10. Portrait des Béguins, Rose, 12499 :« jNIès
  • Béguins à granz chaperons. »
  • Cil
  • 11595: Si preign por suivre ma compaigne
  • 11606: Or sui novice, or sui professe;
  • Le sonnet offre un portrait complet de Contrainte-Astenance.
  • Faus-Semblant s'était borné à indiquer les costumes qu'il prend
  • pour suivre sa dame.
  • 7. benvoglienza. Corr. benivoglienza.
  • 10. <( Or sui rendue ». Cf. CXXIX, 2.
  • 13. Altror ..., allror, Corr. Altr or ..., altr or (a).
  • cm
  • 11607: Et vois par toutes régions
  • 11616: Moult sont li fait au dit divers.
  • 12. Mt. manucar. Cf. LXXXIV, 2, 7; LXXXV. 7 : XCIll, 10.
  • 14. Comparaison transposée. V. CVIl, 14 et note.
  • CIV
  • 11769: Ci se volt taire Faus-Semblant;
  • 11782: Tels com il affiert à devins.
  • 3 . non fede pa^ senììiante. Forse par, che mi parrebbe troppo
  • ardito trovarci tale e quale il pas francese (.v). — pa\ Esita
  • il DA. a riconoscere qui il pas francese; Tammisse il
  • Carducci nelle Rime di M. Frescobaldi (Pistoja, 1866,
  • — 158 —
  • XXVII, 19, V. nelle note) il quale non traduceva dal fran-
  • cese (m).
  • 11, ipocri.sto. Cet à peu près plaît à l'auteur, qui le répète
  • CXXIII, 4.
  • 14. dentro. Corr. entro (a). — Peut-être vaudrait-il mieux corri-
  • ger morsei.
  • CV
  • 11780: Voire voir, mes j' empie ma pance, ot suiv.
  • 12147: Por la sauveté de lor âmes, et suiv.
  • 12253: Mes quant chastier me voudrez,
  • Errant ma grâce vous perdrez, et suiv.
  • 3. mene. Corr. me ne e così altrove (m).
  • 6. Faus-Semblant théologien ! V. supr. v. 11782. L'auteur des
  • Sonnets emploie une fois cette expression pour les adver-
  • saires de Falsembiante, CXII, 5, et quatre fois pour lui
  • ou ses amis, ici, CXXVI, 6; CXXXI, 7; CXXXII, 5; Ma-
  • labocca impatienté finit par qualifier théologien et théolo-
  • gienne de divinatori, CXXXIV, 10.
  • 8. Ancor u' ò. Corr. Ancor vo' per voglio (a). — Correction
  • très-bien justifiée. Rose, 12257 : « Les autres voil-ge tous
  • reprendre. »
  • 12. Image très-heureuse que je ne i^etrouve pas dans Toriginal.
  • 14. gastigar 'mi stess' è. Corr. gastigarmi stesse (a).
  • CVI
  • 11783 : Tu vas préechier povreté.
  • 1 1790 : Tant éiist il ausi bone ame.
  • 7. per Tuscia ValtruiForse : per Vuscinl altrui (a). — La cor-
  • rezione usciale proposta dal D'A. mi pare sicura ; cnf.
  • portale CXXXVII, 1 (m).
  • 10 . acontanza. Correggi aconteza ? ma altre consonanze atone
  • qui non mancano (m).
  • 11. dal un. Corr. da l'un (m). — E più. Pent-ètre E 'l piii . Cf.
  • CVII, 5.
  • CVII
  • 11791 : Quant je voi touz nuz ces truanz
  • 11802: Se en lict à chien oint querroie.
  • 2. dellitame pour de = di litanie. — strar. Corr. star (m).
  • 3. gli fa sì ucorando. Cnf. LVI, 5?e CXX, 3 (m).
  • - 159 —
  • 8. an'. Corr. an (m).
  • 9 . conpressione pour complessione. Cf. afrizione XXX1\ , 1, et
  • note.
  • 11 . dirà Corr. darà. Rose, 11800 « Que dourra qui son coutel
  • lèche? »
  • 13 . Proverbe italien.
  • 14 . Proverbe français. Méon donne saing au lieu d'orni, du Mt.
  • 438. L'image a plu à notre auteur. Y. CHI, 14.
  • CVIII
  • 11803 : Mes du riche usurier malade
  • 11816 : Por cen i vois, si le conseil.
  • 2. vo 'l Corr. vol^vollo, lo vo (m).
  • 10,14. La rime indique 5frm^n?o, pingnio.Ci.ritengnio LXXXl, 5.
  • Gnene p. gliene est dans les bons auteurs.
  • 14 . che. Corr. che (m).
  • CIX
  • 1 1817 : Neporquant autresi grant perte
  • 11838 : Etparjurs ou Dex est mentierres.
  • 2,3,6,7. Les rimes sont en ate. Cf. LVII, 8, et note.
  • 4 . quesf a 'ntenzione. Corr. questa 'nlenzione (a).
  • 10 . Virgule après criò. — ricore. Rose ; « Tant met son cuer
  • en sa folie. » L'antithèse richezza et riccore fait ressortir
  • cette vanité née de l'opulence. V. LXXXV, 14, et note.
  • 12 . virgola dopo dolore (m).
  • ex
  • 11865: Puissanz hom doit, bien le recors,
  • 11900: Que soustenir en tel malice.
  • 3. une. Cf. XC, 14.
  • 9. Diviser autrement les mots, ajouter l'article devant buono,
  • suivant l'habitude de notre auteur, et lire : E sì difendea
  • \il] buono Giustiziano, c'est-à-dire Giustiniano. Cf. XCII,
  • 12 et note.
  • 10. 11 verso dovrebbe mettersi in parentesi, e leggersi nella
  • legi invece di legie per ragion di rime, o, meglio, mutare
  • avegi in avegie e fegi in fegie (a).
  • CXI
  • 11901 : Ne font pas ceu que faire doivent
  • - \m —
  • 11922 : Se cil qui fist Adarn ne ment.
  • 7. doverla. Corr. dovria (a).
  • 9. sono. Corr. son.
  • 13. ancor. Corr. ancora (a). — vendute. Corr. comprale.
  • CXIl
  • 11839 : Se Salemon dist de par lui
  • 11864: Ainz gesoient es mesons sales
  • Cf. 11931, suiv. Car saint Poi commandoit ouvrer.
  • 1 . Gesii et V. 9 Giesù. Toujours Gieso quand il dit Gieso-
  • Cristo.
  • 2. I suoi. Forse E' suoi (a).
  • 3. pane. Core, pan (a).
  • 4. Rese, 3095 : « se la letre ne ment. »
  • 5. « Li mestre de divinité. » — Encore l'épithète buon.
  • 8. Traduit du passage imité au St. précédent, v. 11921 : o 11
  • mange son dampnement. » La rime veut un mot en erra,
  • so ferra ?
  • 13. vivieno già, noi vi cielo. Corr. vivien, già noi (a).
  • CXIII
  • 11987: Vez ci les cas especiaux :
  • 12006: Non pas laissier de fain morir..
  • 1-5-6. Diérèses à ispeziali, bestiali, iscienzia.
  • 8. e lor guadagni. Corr. e'lor[s.).
  • 14. alar li. Corr. atarli (a).
  • CXIV
  • 12007 : Ou s' il a d' ouvrer la science,
  • 12032 : Sanz metre i double entendement.
  • 4. SII managio. Corr. su' 'managio [k].
  • 5. povero. Corr. pover (a).
  • 7. Corr. [E] gran merciede farli ? Cf. CXIII, 4, 14.
  • 8. Corr. scienza.
  • 10. alzare. Corr. 'nalzare. Rose: 12488 ... « essaucier cheva-
  • lerie. »
  • 11. fallerià. Corr. falleria (m).
  • 14. nella terra. Corr. inlu (a).
  • cx^'
  • 1-8: 11955: Di moi donques comment puet vivre
  • — 161 —
  • 1 1961 : Le puet il faire? Oïl. Comment ?
  • 9-14: 11923: Et sachiez là où Dex commande
  • 1 1930: Et qu'il Tensive par bone euvre.
  • 5. Si metta punto interrogativo dopo gote (a).
  • 9. Où Jehan de Meung a dit « Oui^, Durante répond « Non»,
  • et il appuie son avis d'un argument emprunté à un pas-
  • sage précédent: il est évidemment plus logique.
  • 10. a ■poveri. Corr. a poveri (m). — sieva, pour segua. Cf.
  • CCXVIII, 9, et note.
  • 12. tine. Corr. ti ne, e forse invece di E questo, deve leggersi
  • E d'està (a).
  • 13. opere. Corr. ojjre (a).
  • CXVI
  • 12197: Une autre coustume ravons
  • 12220: Si que l'en nous en reprendroit.
  • 2. prendiamo. Corr. prendiani (a).
  • 2, 3, 6, 7. Rimes en ate, comme l'indique tagliare, corr. tagliate.
  • Cf. LVII, 8, et note.
  • 7. tagliare. Covr. tagliate, cioè impedimenti con alberi abattuti,
  • ecc., per tagliar la via (a).
  • 14. ne sarta. Corr. s ariane (x).
  • CXVII
  • 12075 : Qui deable quii sont cest dit?
  • 12086 : N'est vie qui tant me desplaise.
  • 4. lealtade.CovT. lealtate, corame V indique ghigtiate . Cf. LVll,
  • 8 et note.
  • 7. Chèd a nessun non n' è. Corr. Che da nessun nonn è {xj.
  • CXVIll
  • 12087: Mes esgardez que de deniers
  • 12102: Robe, robés etrobéors.
  • 3. piatitori. Distraction du copiste. Il faut ruhatori, pour ro-
  • béors, mot traduit v. 14 par ingannatori.
  • 4. argogliosi. Nous avons vu orgolliose XV, 4. A propos d'ar-
  • goglio dans Albertano Giudice, Nannucci remarque:
  • « voce ancora viva nello nostro popolo. » Cf. XXXII, 7,
  • et note.
  • 4-1 1. Jehan de Meung ne parie pas de tout cela, mais peint
  • avec energie la misère du menu peuple que ces loups dé-
  • — 162 —
  • vorent et dépouillent. L'aristocratique Durante n'a de
  • compassion que pour les gentilshommes qui, ayant gas-
  • pillé leur fortune, sont réduits à faire des paniers pour
  • vivre. Cette tirade est d"un prodigue qui a vendu « casa o
  • terra » et qui craint d'aller dormir aux n Stinche » . Cf.
  • CXLII, 13 et note.
  • 7. atermino tori, marchands à terme, « che sopravendono a
  • credenza.'. CXXIV, 10. Cf. texte français aux deux passa-
  • ges.
  • 10. siar . Intendi sî'aw (a).
  • ex IX
  • 12049 : Qui groucier en voudra, si grouce,
  • 12067 : Se je n'avoie de quoi vivre ;
  • 1 . CM se ne vuol. Corr. CM se 'n vuol (a).
  • 2. Chèd i'vipur. Corr. Chèd V (vi) pur (m).
  • 4. corne furo. Corr. coni' fur (a).
  • 5. siri ]^ouT sire. Cf. CXXX. 1.
  • 6. Guillaume, en effet, était né à Saint-Amour : notre auteur
  • est très-bien informé.
  • 7. Rose, 11369; dise, de Faus-Semblant :
  • De Barat et d'Ypocrisie
  • Qui m'engendrèrent et norrirent.
  • 12. e si. Corr, e sì (m).
  • cxx
  • 12068: Bien me vouloit tenir por yvre,
  • 12074: Del mantel de Papelardie.
  • 14. Dubito che invece di rinaldia possa deversi leggere ribaldia
  • (a). — Rose : 12073: « Et affubler ma renardie », d'où la
  • correction rinardia. V. CI, 8 et note.
  • CXXI
  • 12261 : Si n'ai mais cure d'ermitages :
  • 12272 : Mielz qne nulz poisson de sa noe.
  • 4. Mt. plutôt quebboscagi = que' boscagi.
  • 10. palazi. Covv. palagi.
  • 14. Le vers est en blanc au mt.
  • CXXII
  • 12239: Si m'entremet de corratages,
  • 12252: Mon servise avez deservi.
  • — 163 —
  • 2. altror...., altror. Corr. altr' or'.. ., altr' or' (a). — P. les
  • formes ora, ore, or, et les mots composés ancora, ancore, etc.v.
  • A. Gaspary, Die Sicilianische Dichterschule, p. 211, n,l.
  • 1 1 . Biràllami, cioè se me la dirai (a) .
  • CXXIII
  • 12273: Je sui des valiez Antecrist,
  • 12282: Quel vie l'en i doit mener.
  • 12. facciamo. Corr. facciam (a).
  • CXXIV
  • 12283 : S'il i a chastel ne cité
  • 12298 : Donc l'en doie faire justice :
  • 2. Paterino. Corr. Paterin (a). — V. p. ce mot CXXVI, 7.
  • 8 . dubita. Il metro vorrebbe dotta, come al v. 14 (m).
  • 13. duolo, Covr. duol (a).
  • cxxv
  • 12299: Par trestouz les Saints que l'on proie
  • 12311 : Ou de porc au mainz une loigne,
  • 4. Le sens me semble exiger o que ne donne pas le mt.
  • 10. cappotti. Corr. cappon (A).
  • CXXVI
  • 12312: Il aura de corde une loigne.
  • 12346: Qui vaudra pis que la pitance.
  • 4. M t. fier.
  • 7 . Les persécutions commencent à Prato en 1223 ; à Florence,
  • rinquisitiou commence à fonctionner en 1243, sous la di-
  • rection de Fra Ruggiero dei Calcagni ; l'année suivante,
  • la répression s'exerce à Poppi et à Prato, où des femmes et
  • des gentilshommes sont livrés aux flammes. Après la dé-
  • faite des Patarics à Florence, en 1244, l'Inquisition employa
  • surtout les armes de la délation, de la confiscation des
  • biens, de l'exil; et, au commencement du XIV° siècle, les
  • Patarins ne sont guère plus qu'un souvenir historique. Le
  • second tercet a comme un écho de persécutions contempo-
  • raines. Il a été écrit, non par un Patarin, mais par un de
  • ces nobles, gibelins en politique, épicuriens de doctrine,
  • qui furent, au XIII" siècle, comme leur plus illustre re-
  • présentant, Frédéric II, les protecteurs des adversaires
  • de l'Église romaine. V. Perrens, Histoire de Florence, 1,
  • ch. 3 : « l'Hérésie à Florence, n
  • - 164 —
  • " CXXVII
  • 12541: Faus-Semblant, distAmor, di moi
  • 12577: Ce dist Amor apertement.
  • 12. ogni on. Le copiste a oublié le trait suro de onp. uom.
  • CXXVIII
  • 12578 : Donc s'armèrent communément
  • 12607 : Corn bone gent pitouse et sainte.
  • 4. Mt. lor.
  • CXXIX
  • 12608 : Tantost Abstinence-Contrainte
  • 12644 : Escrepe out plaine de soussi.
  • I, 4, 5, 8. Les rimes doivent être en iera d'après filiera. Cf.
  • LXXVII, 1, note.
  • 2, venduta, fr. rendue. Cf. CI, II et note.
  • 6. Trait emprunté au portrait de Faus-Semblant, qui suit im-
  • médiatement.
  • 9. el laccio. Forse e 'l laccio (a). — Rose: « A un blanc laz de
  • fil pendiies. » el pour nel^7
  • 9. bordone. Corr. bordon (a). — di ladorneccio p. ladronec-
  • cio : (( De larrecin out un bordon. »
  • cxxx
  • 12645 : Quant el fu preste si s'en tome
  • 12660 : Que l'en apele Coupe-gorge.
  • 1. coro p. core. Cf. CXIX. 5.
  • 2. Il manque une syllabe.
  • 4. robo. Evidemment ro&«. — P. /'/y?/c A^fterfo, v.LXXXVIII,
  • 13 et note.
  • CXXXI
  • 12661 : Tant va chascun et tant s'aprouche,
  • 127 19 : Qui lor a dit : Or çà venez,
  • 7. dissi. Corr. disse.
  • II. avanti. Corr. avante, comme l'indique la rime.
  • CXXXII
  • 12720: De vos nouveles m'aprenez,
  • 12744 : J'escouterai que ce sera.
  • 1. s'inchiede. Corr. si 'nchiede (m).
  • 13. Vers en blanc. Le texte français est:
  • - 165 —
  • L'ostel, dist il, tel com vous véés,
  • Prenés, jà ne vous iert nées,
  • Et dites quanqu' il vous plaira.
  • CXXXIII
  • 12745: Grant merci Sire. Adone commence
  • 12819 : Se vous ne vous en repentes.
  • 12. gran. Corr. grande.
  • 14. ove. Corr. "ce ou o" : Cf. Ll, 4, note, et LXIII, 14; ou suppr.
  • vo\
  • CXXXIV
  • 12820: Certes, dist-il, vous i mentes;
  • 12845 : Comment par ci vint et parla.
  • 7. Bello. Corr. Ben lo (a).
  • CXXXV
  • 12846 : Adonques Faus-Semblant parla :
  • 12898 : Quant tex genz avez aservie.
  • 3. Mt. vertale.
  • 5. cierlano. Corr. ciertan. (a)
  • 6,7. Corr. nimistate, amistate .
  • CXXXVl
  • 12899
  • 12948
  • Faus-Semblant ainsi le li prueve.
  • Quassée l'ont, outre s'en passent.
  • 9-11. Dans l'original, Contrainte-Abstinence ne prend point part
  • au meurtre de Malebouche.
  • 11. collo rasoio. Corr. col rasoi', ou laisserrasoi'o et supprimer
  • E au commencement du vers.
  • CXXXVll
  • 12961 : Es-vous Cortoisie et Largece
  • 12988: Sanz estre à nul jor défaillant :
  • 2. trovarono. Corr. trovavo.
  • 3. castro. Corr. cassero ou castello. Cf. XXVlll, 5. C'est le
  • palais situé dans l'enceinte et où l'on tient Bel-Acuel en-
  • fermé.
  • 14. marzia. Corr. marzia, cioè ringrazia: ant. fr. inercicr.
  • Cnf. CCI, 12 (m).
  • CXXXVIll
  • 12989 : Et s'il vous plesoit, douce mere,
  • — 106 —
  • 13024 : Ce li aura cent mars valu.
  • 8. distrutto. Corr. distretto (a\ — Cf. LX, v. 8 et note.
  • 1 1 . Mt. questa nohil (jliirlcmdeltfx. La rime et la mesure indi-
  • quent nobile ghirlanda.
  • CXXXIX
  • 13025: Se Dex m'ait, s'estre péijst
  • 13051 : Jamais ne les puet encuser.
  • 2, 3, 6, 7. Ici encore les rimes me semblent devoir être en iera.
  • Cf. LXXVll. où les mots sont les mêmes, et note.
  • 3. La misura domanda una sillaba di più, forse così invece di
  • sì (Mj.
  • 10. Le copiste me semble avoir oublié di devant nuoci.
  • CXL
  • 13041 ; De ce, font-ils, n'estuet douter,
  • 13120 ; Du tout me tieug à son pensé.
  • 3. guari Covv. guar {k),
  • 4. El dianolo. Corr. El diavol.
  • 8. pensata, gallicisme.
  • CXLI
  • 13121 : La Vielle illuec plus ne sejorne,
  • 13196: Qu'il ne vousist point retenii*.
  • 3. latravo. Corr. là trovò (a).
  • 5. ridea. Corr. ridia (a).
  • 6. riconfordando.Corr.ri confortando. Cf. dolende CLXX.Xl,i.
  • 9. Veccia. Corr. Ve' cciò (a).
  • 13. E quella di domandar. Per la misura si vorrebbe E quella
  • a domandar (m).
  • CXLII
  • 13197: Et la Vielle sanz autre conte
  • 13261 : Donc les flors euleut plus que basme.
  • 1 . biasimo. Corr. biasmo (a).
  • 2. [è] est nécessaire pour le sens.
  • 13. Image qui revient dans la bouche de l'Amante CCII,4, et
  • qui, comme l'expression far carte, marque l'habitude de
  • recourir aux pires de ces bourgeois que notre auteur aime
  • si peu. Cf. ex VIII et uotL'.s.
  • — 167 —
  • ex LI II
  • 13262: Par foi, j'eu craindi'oie avoir blasme,
  • 13310: De prendre rien que je vous doigne.
  • 1 . dubito. Corr. dotto, cnf. la nota al CXXIX, 8 (m).
  • CXLIV
  • 13315 : Bel-Acuel, sanz dire autre chose,
  • 7. Comparaison qui n'est pas dans l'original. Cf. Dante da
  • M alano :
  • Nulla bellezza in voi è mancata :
  • Isotta ne passate e Blanziflore.
  • 8. Laissé en blanc au manuscrit,
  • CXLV
  • Suite jusqu'à
  • 13348: A boen port estes arivez.
  • 1. Cf. Rose, 1326: Franches genz et bien enseignies.
  • 7. Or non consigliar te. Corr. Or vo' consigliar te [s).
  • 8. hr andane. Corr. brandon (a).
  • 10. ricorda. La rima fa supporre rimembra (m).
  • CXLVl
  • 13349 : Sachiez, se je fusse ausi sage,
  • 13362: De ma grant beauté renommée
  • CXLVIl
  • 13360 : Trop iere lors de grant renon ;
  • 13377 : Tant i avenoit de contens.
  • 4. E molte genti. Corr. E molta gente ? (m).
  • 6. mostra' vi. Corr. mostravi (a).
  • 10, en anta . Sans doute p. innanti.
  • 13. disdetto. Corr. disdotto (a). — Cf. XXXIX, 6 et note.
  • CXLVIII
  • 13389 : Bêle eire et jocue et nice et foie,
  • 13414: Que je n'ai pas sanz grant domage.
  • 9. non. Corr. ne ?
  • 10. Chèlla. Corr. Che lia, et mettre point-virgule à la fin du
  • vers .
  • 14. 'Imal. Corr., d'après l'original, aiment
  • - 1(3.S -
  • CXLIX
  • 13413 : Et puis que j'ai sens et usage,
  • 13420 : J'iere jà hors de ma jovente ;
  • 5. e' barattati. Corr. barattati (a).
  • 6. a hi'.on ora. Coir, a buon or' (a).
  • 13. ftgluola. Corr. figli{uol)a (m).
  • CL
  • 13421 : Mes huis qui jà souvent ouvroit
  • 13444 : Ainz qu'il s'en fust outre passés.
  • f). quel torno. Corr. 'w quel torno (a).
  • 14. earnalm''nle. Sans doute coralmente, rnot si fréquent chez
  • les vieux lyriques.
  • CLI
  • 13445: D'autre part, mes enfés gentils,
  • 13467: Que par ap rendre ma doctrine.
  • 1 . Rose, 3067 : « Cuer ne porroit mie penser » et suiv . Cf.
  • VIII, note.
  • CLIl
  • 13468 : Por ce, beau filz, vous endoctrine
  • 13494 : Sanz prendre en pitié ne respit :
  • 9. che *•' V fosse. Corr. .s' ï fosse (a).
  • CLI II
  • 13495: Car au senz que Dex m'a donné
  • 13516: Qu'ils n'ont garde de ma menace.
  • 9. dubitan. Corr. clottan, cnf. la nota al CXXIV, 8 (m\ — Il
  • est possible que le copiste, ayant sous les yeux dubtar (tv.
  • doubter, catal. dubtar), y ait vu une faute et qu'il ait re-
  • pris l'orthographe latine du mot.
  • CLIV
  • 13517: Piéça que bien le me disoient
  • 13536: D' aquerre à faire sa dépense.
  • l 'i . La rime doit être en ensa] il faut donc coir, adensa. C'est le
  • français adeser, écrit d'après l'étymologie addensare .
  • Cette idée revient souvent dans le texte français; ainsi v.
  • 15052:
  • C'est de %iellece qui ne cesse,
  • Qui chescunjor de vous s'apresse.
  • — 169 —
  • Pour le sens d'adeser, v. Roland, v. v. 1997, 2159, 2436, 2437,
  • 2438.
  • GLV
  • 13537: Lors ni'envign en ceste contrée
  • 13564: Ainz que ma beauté fust gastée.
  • 2. ligire pour licere, par cette altération d'e en i, si fréquente à
  • l'infinitif dans les vieux textes, par le c/ pour le c, comme
  • dans cinochioniTponr ginocchioni ÇCarduino, éd. Rajna, st.
  • 70). Il est pris ici substantivement comme le français leîsir
  • ( Rose, 'pasHin ), ou loisir, anglais leisure. Texte original:
  • Et por ce que tenz et espace
  • Nous est or venu si à point,
  • CLVI
  • 13603 : Beau filz, qui velt joïr d'amer
  • 13641 : Et à prendre les mains ouvertes.
  • Discussion des commandements d'Amour résumés au St. IV.
  • 5. cuore. Corr. core. La fin des lignes de ce sonnet devait être
  • un peu effacée, d'où les fautes du copiste,
  • 8. ancora. Corr. ancore (a).
  • 10, 12, 14. D'après poco, corr. loco, gioco. Cf. XXXIV, 2, 3, 5, 6:
  • loco, gioco, poco, foco.
  • 11. Vobriga. La rime doit être en argra, peut-être: lo sparga.
  • Esser largo et spargere sont synonymes. V. Purg.
  • XXIX, 97, 99.
  • 13. Proverbe auquel il est souvent fait allusion. Monte Andrea da
  • Firenze :
  • Segnerò lo proverbio che è da Barga.
  • CLVII
  • 13642 : Donner est grant folle, certes,
  • 13652 : Tel don puis-je bien consentir.
  • 4. dono. Corr. don (a).
  • CLVIII
  • 13685 : Et se ce ne vous puet souffire
  • 13696 : Donc grant avoir ert amassez
  • 13. Tutti. Intendi Tu Iti (a).
  • CLIX
  • Les deux premiers vers en traduisent trois : 13697, suiv.
  • Bon acointier fait homme riches.
  • 12
  • — 170 --
  • Le reste, sauf le v. 1 1, est de l'auteur italien.
  • CLX
  • 13700: Bel-Acuel quanqu'il velt en sache
  • 13764 : Quant las en sont et s'en ennuient :
  • 1. a sol. Corr. a solo.
  • CLXI
  • 13765: N'en puetfame à bon chief venir.
  • 13860 : Et fist comme marras tre amere.
  • 6. Une syllabe de trop pour la mesure . Le texte français est :
  • « Que refist Jason de Médée? » Je proposerais de lire
  • Giesonai', ou de le remplacer par Giesono, cf. CX, 6.
  • CLXII
  • 13861 : Mil examples dire em-porroie, et passim.
  • 1. assenpri. Assempro pour esempio est partout au XIII^ siè-
  • cle. Au commencement du mot, a se substitue souvent aune
  • autre voyelle: dans ce texte, nous avons vu argogliosi p.
  • « orgogliosi, )) afendere pour « offendere. » Sanatare pour
  • « senatore » se rencontre à chaque instant, comme canos-
  • cenza pour « conoscenza.» Après b, p,f, l'r remplace sou-
  • vent l: sembrare ; dans le Tesoretto XIX, 182, rassenv
  • prare; dans la langue populaire, /"rG^/e/Zo pour a flagello.»
  • Par contre, r s'adoucit dans albilro pour « arbitro. »
  • CLXlll
  • passim jusqu'à :
  • 13870 : Que touz les mete à grant mesese.
  • 4. imetV a. Corr. 't meW a (a).
  • CLXIV
  • 1 4097 : Beau très douz filz, se vous vivez
  • 14126: Li dieu d'amors et la deesse
  • 5. congio, français « congié. »
  • 10* a ballo sta, overo. Corr. a ballo, overo (a).
  • H. luogora pour luoghi. Ces pluriels sont fréquents à cette
  • époque. Bono Giamboni, Préface à Paul Orose, logora,
  • nomerà; ailleurs sedia ra ; Giulio d'Alcamo, /bco/Y/, schian.
  • torà; Intelligenza st. 1 pratora; st. 25 sessecantora ; st.
  • 38 ^la torà, etc., etc.
  • — 171 -
  • CLXV
  • 14127 : Mes bien se soit auçois mirée
  • 14152: La bêle forme dupiévoie.
  • CLXVI
  • 14173: Et s'el n'est bêle dévisage,
  • 14179 : Que beauté de cheveléiire.
  • Pour les V. 5, 6, v. 13899 suiv.
  • Et s'el ont mestier d'estre taintes
  • 12. E faccia. Corr. Faccia.
  • CLXVII
  • 14180 : Touz jors doit femme mètre cure
  • 14198 : Car art aide moult à nature.
  • 2. A prender ella. Corr. J. prendere lia o A prender ella (a).
  • 3. par. Corr. par[e] (m).
  • 9-12. Développement de limage que l'original traduit v. 8 ne fait
  • qu'indiquer.
  • CLXVIII
  • 14199 : Et s'ele pluseurs en acroche
  • 14214 : Car perduz est li remanant.
  • 8. gioie. Corr, gioì. L'apocope de la voyelle finale, est fréquente
  • lorsque les syllabes finales io, ia, ie, sont précédées d'une syl-
  • labe accentuée : marinai', rasoi', noi', etc. Le groupe pouvait
  • être considéré comme ne formant qu'une syllabe. Cf. Gaspary,
  • Die Sic. Dichterschule, p. 63, n. 1. — recate. Corr. recata.
  • CLXIX
  • 14215 : Amer po\Te homme ne li chaille
  • 14228 : Tost ou en haste ou à lesir.
  • 7. La rime exige l'orthographe «5'Z^a.
  • 14. Drude rie signifie alors des marques d'amour sans aucune
  • nuance déshonnête.V.Redi, t. IV, p. 72-75. Cf.G. Faidit :
  • E '1 fin liai amador
  • E las domnas ses bauzia
  • Mantenguesson drudaria.
  • CLXX
  • 14229 : Et bien gart qu'el n'aint ne prise
  • 14244 : De pucele ainsi decéiie.
  • — 172 —
  • 5. grande. Covv. gran.
  • 7. Vers étr-angement défiguré. Corr. E Tolomeo g là dicie in sua
  • legienda. Texte fr. '< Car ainsinc le dit Tholomée."
  • 8. amore. Cow. amor.
  • CLXXI
  • 14245 : Et s'il vient aucun prometierres
  • 14259 : Demeure les amans atise
  • 10. Con'.5i guarda bene la sua 'ntenzïone.
  • 12. Diévè%e k risponsïone .
  • 13. La mesure me semble demander une syllabe de plus : corr.
  • attender oÀ ?
  • 14. sospesone. Corr. sospeccîone. Cf.XXVIl,l.
  • CLXXll
  • 14259 : Demeure les amans atise
  • 14275 : Et qu'ils facent pez et concorde.
  • 9. pregherie. Corr. pregheria.
  • 12. malesta. C'est peut-être une forme archaïque pour molesta,
  • plutôt qu'une faute du copiste. 'V. CLXII, 1 et note.
  • CLXXIIl
  • 14276 : Cele qui puis à lui s'acorde,
  • 14294 : N'entende à rien fors à l'avoir.
  • 6. tenuta. La rime est en ata. Corr. piagata ? Cf. CLXXIX, 1 1 .
  • 7. avete. Corr. avevate.
  • GLXXIV
  • 1 4295 : Foie est qui son ami ne plume
  • 14306 : Com qui l'auroit chier achatée.
  • CLXXV
  • 14307 : Mes au plumer rafiert maniere, et suiv.
  • 2. non sine. Corr. non sin, cioè se ne (a).
  • 5. cianheriera, « chamberiere. » Aujourd'hui, par contre,
  • camerière (v. 9) est français.
  • 8. amoniera, >i aumosniere » : pris au passage de CXC.
  • 13. non lo : Per la misura si vorrebbe noi (m).
  • CLXXVI
  • Suite jusqu'au v.
  • 14338 ; Qu'êI l'a trop durement grevé.
  • 2. follagio, Rose, 3166: « Te fist entrer en tel folage. »
  • — 173 —
  • CLXXVII
  • 14389 : Et s'ele voit qu'il s'aperçoive.
  • 14374 : Tant qu eie ait la pécune éiie.
  • 12. duole. Corr. duol (a).
  • CLXXVIII
  • Développement qui n'est pas au R. d. 1. R., et qui me paraît
  • peu naturel.
  • 1. diavolo. Corr. diavol.
  • 4. un gaggio. Corr. '« (in) gaggio et supprimer la virgule.
  • 10. Kalen Magic. Corr. Kalen di Magio.
  • CLXXIX
  • 1-5: 14379 ; Et s'il ne li a que porter,
  • 14388 : Qu'il n'a de Sainz en paradis.
  • 5-14 : passage du S*. CLX.
  • 7-9. Ce petit discours remplace l'apostrophe à «saint Liéfart
  • de Meun » et permet à l'auteur sa répétition d'ingan-
  • nare. V. CXVIII, 14.
  • CLXXX
  • 1-1 1 : 14393 : Si doit fame, s'el n'est musarde,
  • 14413 : Tout puisse eie mielz par la porte,
  • 12-14: 14301 : Car ce que l'en a pour noiant
  • 14306 : Com s' en 1' avoit chier achatée .
  • 8. conpiuta. Corr. conpita.
  • 12. travoglia. Corr. travaglio.
  • CLXXX 1
  • 14421 : Puis doit la dame souspirer
  • 14432 : Sanz estre par amers amée.
  • 4. dolende. Corr. dolente.
  • CLXXXII
  • 1-11 : 14433 : Et quant orra ceste parole
  • 14454: Qui sol cuide sa fame avoir.
  • 14. L'héliotrope, pierre qui rendait invisible la personne qui la
  • portait. Elle figure dans tous les lapidaires. Cf. Inf. XXIV,
  • 93; et surtout Decamerone, g. VIII, n. 3. Les mésaven-
  • tures de Calandrino ont rendu ce talisman célèbre.
  • — 174 —
  • CLXXXIII
  • 14477 : D'autre part els sont franches nées
  • 14570 : Car touz jors avoir la voiToient.
  • 6. gran. Corr, grande.
  • 8. tr ornar. Corr. tornar.
  • 12. Mt. natura francheza, mais le signe de \'n est oublié ti'ès-
  • ' souvent.
  • CLXXXIV
  • 14803 : Et s'il ne se deigne escondire,
  • 14826 : S' il n"a poor d'estre acoupis.
  • 8, più. Covr. 'piii[ché] (m).
  • CLXXXV
  • 14841 : Lors se c'est uns autres amis
  • 14869 : Entre ses bras dedenz sa couche,
  • 3. El' un. Corr. E l' uno.
  • 12. Une syllabe de trop; corr. egonella.
  • CLXXXVI
  • 14867 : Si commant que de prison saille.
  • 14882 : Mains est plesans, mains a de pris.
  • CLXXXVll
  • 14895 : Et quant se seront mis en l'euwe,
  • 14912 : Ce qu'el ne prise une chasteigne.
  • 10, che vi sia. Corr. che sia.
  • 11. senbiante. Etourderie du copiste: corr. senhianza.
  • 13, Quando Vuom. Corr. E quando Vuom.
  • CLXXXVIII
  • 14913 : Et s'il, por els asséiirer,
  • 14938 : Trestoute lor joliveté.
  • CLXXXIX
  • 14939: Et s'el n'a pas lesir d'aler
  • 14972 : Qui saura toute sa couvine,
  • 2. là ov' ella. Corr. là '»' ella ?
  • CXC
  • 14997: Mes gartquejà ne soit si sote
  • 15036 : Fame qui de largece a teche.
  • — 175 —
  • 13. od aguglier. Corr. o aguglier (a).
  • CXCI
  • 15031 : Mes hom qui bien sage seroit,
  • 15058 : Ne valt pas un grain de moustarde.
  • 4 . chellacci. Entendre che lacci.
  • CXCII
  • 15059 et suiv.: Ha! las, ainsi n'ai-jo pas fet.
  • 3. danaro. Corr. danar.
  • 12. Mt. Che moltosto.
  • 13. Mt. si battuta,
  • CXCIII
  • Suite jusqu'à:
  • 15141 : Par ces buissons gratant mes temples.
  • 2. Mt. conosiente.
  • CXCIV
  • 15149 : Ainsi la vielle a sarmonné :
  • 15188 : Vivoit en j angle et en envie.
  • CXCV
  • 15206: Quant la vielle out tant fabloié,
  • 15224 : Ne croi-je rien, soit voir ou fable ;
  • 2. « Et dist comme bien enseigniés. »
  • 12. Il manque une syllabe ; corr. E se vaimi.
  • 14. vuole. Corr. vuol.
  • CXCVI
  • 15225: Mez du vallet que vous me dites,
  • 15264: Je serai tout vif desmembrez.
  • 3. Sed e' la sa. Corr' Sed e' la si à. Texte:
  • S'il a grâces, si li dcmorent.
  • Ge ne bé pas que soient moies,
  • Ains les li quit.
  • CXCVII
  • 15265 : Et la vielle moult l'asséûre.
  • 152S0 : Filz qui tant vaus et qui tant fez.
  • CXCVI 11
  • 15281 et suiv.: Leur paroles atant faillirent,
  • CXCIX
  • Suite jusqu'à:
  • 15326 : Se je puis trouver l'uis ouvert.
  • — 176 —
  • ce
  • 15327 : La vielle atant de moi se part.
  • 15342: Et son hest qui confort me porte.
  • 14. Mt. intrama corto.
  • CCI
  • 15361 : Quant cele porte que j'ai dite,
  • 15385 : Et de son chapel me mercie.
  • 13. gioie. Corr. gioV. Cf. CLXVIII, v. 8 et note.
  • CCll
  • 15386 et suiv. : Sire, fiz-je, ne vous poist mie,
  • 2. Diérèse dans degnïasteï
  • 4. ïïiogior. Corr. magiore.
  • CCIII
  • Suite jusqu'à :
  • 15451 : A poi que je ne vous -affronte .
  • 6. Tra' C adietro. Corr. TràV adietro.
  • 12. Allusion italienne.
  • CCIV
  • 15452 et suiv. : Lors saut Poor et aqueurt Honte,
  • 6. Ched eie 7 mi. 11 y a plutôt au mt. Chedelelrai, et la se-
  • conde l semble une correction faite sur un t.
  • CCV
  • Suite.
  • 3,4. Dans le mt., ces deux vers sont les derniers du sonnet.
  • 14. diciean et niente comptent chacun pour trois syllabes.
  • CCVI
  • 15688 : Lors me rasaillent de rechief ;
  • 15758 : S' orron comment chescun bataille.
  • 1 . Mt. andacar.
  • 3. Mt. cogniobor.
  • 4. bacie ou boce p. « voce » est fréquent dans les anciens tex-
  • tes, et s'est conser-vé en Toscane dans les dialectes popu-
  • laires .
  • 9 Mt. partir. — baratta, bruit que fait une armée. Cf. Intel-
  • ligenza, st. 274, et Chanson des Saisnes :
  • Or set bien qu'il est dedanz l'ost perceux :
  • Jà i aura barate et granz criz et granz huz.
  • - 177 —
  • CCVII
  • 159;:59 et suiv. : Franchise vint premièrement
  • 4. Une syllabe de trop : supprimer si.
  • 10. Si s' aperse. Franchise ramène le bras droit en arrière pour
  • brandir sa lance : « Brandit la hanste de sa lance. " Cf.
  • Dante, Purgat. XXXI. 100:
  • La bella donna nella braccia aprissi.
  • CCVIII
  • Suite jusqu'à:
  • 1 6089 : Dangier crie : Secors ! secors !
  • 9. Une syllabe de trop : corr. spunton.
  • CCIX
  • 16090: Atant ès-vous Honte le cors
  • 16115: C onques li cops ne li greva.
  • 2. derate, au v. 8 indique la rime en aie.
  • 5. diversitade. Cf. XXVI, 10.
  • CCX
  • 16116: Et Honte requerre le va,
  • 16122: Que l'en apele Bien-Celer.
  • 12. di stretti. Corr. distretti.
  • CCXI
  • 16123: Bien-Celer fut moult bon guerriers,
  • 16153: Qui trop souloit estre couarde:
  • 7. Allusion italienne.
  • 13. Cf. 16093: <( Trop avès, dist-ele, vescu.»
  • CCXII
  • 16154 : Honte sa cousine regarde,
  • 16195: Et Poor dit que si fera.
  • 5. Il manque une syllabe : corr. la battaglia.
  • CCXllI
  • 16196: Dist Séûrté : Ce que sera,
  • 16258 : One en estor ne vi tel couple.
  • CCXIV
  • 16259: Si renforça li chapléïs,
  • 16282: Ne vous ert dit certaineté.
  • — 178 —
  • 4. trapresaglia. Coir, 'niro.prescujlia pour intrapresaglia dérivé
  • de intrapreso.? Cf. LXIX, 1 et note.
  • 7. trieva. V. CCXVIII, 9 et note.
  • 11. Dans le texte français, Franchise est accompagnée de Douz-
  • Regart.
  • CCXV
  • 16307 : De l'ost se partent li message
  • 16334! S'ombroioient de jouste un vivier.
  • Très-modifié : suppression de l'épisode d'Adonis : par contre
  • détail circonstancié du message confié à Franchise ; les
  • deux derniers vers ajoutés.
  • 8. Ciecierono. CCXVll, 3 ; Cicierone; CCXVIII, 6 : Ciceron.
  • — Le mt. 438 donne partout Chicheron au lieu de Citéron.
  • J'ai fait remarquer ailleurs qu'il préfère le c/i au c ; la con-
  • fusion si fréquente de g et de t achève d'expliquer l'alté-
  • ration du mot.
  • 9. Mt. Che vi fosse ca diessa
  • CCXVI
  • 1G420 : Cil qui n'ierent pas sejomé,
  • 164.30 : Moi ne mon art, ne mon brandon.
  • Dans le texte français, cet entretien a lieu à Citéron même
  • quand Vénus est revenue de la chasse, et le discours
  • des messagers est résumé en deux vers.
  • CCXVll
  • 1643.5 : Lors fit sa mesnie apeler ;
  • 1 6442 : Pris en son colombier moult beaus ;
  • 9. Au texte français, il est parlé du limon, mais pas du limo-
  • nier.
  • 12. Une syllabe de trop: corr. A corde di fil d'or.
  • 13-14. N'est pas au texte français.
  • CCXVIII
  • 16443 et suiv.: Toute lor chose ont aprestée.
  • 9. La forme trieve, rencontrée déjà CCXIV, 7, est ici confirmée
  • par la rime. Cf. Tesoretto, VI, 30, où Zannoni maintient
  • tregua rimant avec Eva, sous le prétexte que <( il solo
  • Magliabechiano legge trieva. » Nous avons vu déjà sieva
  • pour segua CXV, 10.
  • — 179 —
  • CCXIX
  • Suite jusqu'à :
  • 16552: Por ce qu'il jurent vérité.
  • 10. si aportaro. Etourderie du copiste, le terme omis répondait
  • sans doute à cuiries.
  • 14. La rime devait être en aie. Cette préoccupation des décré-
  • tales est un trait bien italien.
  • CCXX
  • 21433: Venus qui d'as.saillir ert preste,
  • 21440: Dist Honte, point ne m'en esmoi.
  • L'auteur laisse de côté l'épisode de Nature et de Genius, qui a
  • près de cinq mille vers.
  • 1 . Venus. Corr. Yenusso.
  • 7. afenda. Cf. XXXII, 7 et note.
  • CCXXI
  • 21441 et suiv.: Quant la deesse entendi Honte :
  • 7. orandone. Corr. brandon.
  • 10. 00' figluoi. Corr, col figluol.
  • CCXXII
  • Suite jusqu'à :
  • 21504 : Jamais par amors n'ameroit.
  • 1. Venus. Corr. Venusso.
  • 5. Une syllabe de trop : corr. diavol.
  • 9. gioia. Corr. gioV.
  • CCXXIII
  • 21505 : Venus à plus dire n'entent,
  • 21532: Qui fust jusqu'en Constantinnoble ;
  • 1 . Venus. Corr. Venusso
  • 9. Une syllabe de trop : supprimer avea et le poiut-vii'gule à
  • la fin du vers ?
  • CCXXIV
  • 21559 : Mes l'image dont ci vous conte,
  • 21584 : Tant ert de beauté précieuse.
  • 1 . Mt. imaginel saggio.
  • 3. Cf. 21465 : « Touz iront à procession. »
  • 4. Cf. 21477 : « Touz i feront lor pénitence. »
  • 5. paria. Corr. sarta,
  • — 180 —
  • 10. Mt. rlique; de même CCXXIX, 5. Le mot est bien écrit
  • CCXXVIII, 11 ; mais, dans les trois passages, le vers a
  • une syllabe de trop, ce qui pourrait faire supposer que
  • l'auteur prononçait r'iique. En lisant relique, il faudrait
  • remplacer disotto par sotto.
  • CCXXV
  • 22041 : Venus n'i va plus attendant;
  • 22069 : Fuit s'en Poor, Honte le lesse.
  • L'auteur laisse de côté l'histoire de Pygmalion.
  • CCXXVI
  • 22070 : Embrasée, le chasteau lesse,
  • 22107 : Trestuit ont le porpris vuidié,
  • 3, entra entrò. Corr. entrò dentro.
  • 14. Une syllabe de trop : supprimer sua?
  • CCXXVI I
  • 22108 : Beau très douz filz, por Dieu merci,
  • 22141 : Que bien voi qu'il aime sanz guile.
  • CCXXVIII
  • 22142 : Et je l'en rent merciz deux mile
  • 22163: Miels c'onques Dedalus ne sont,
  • 2 . Vers incomplet au mt.
  • 9-11. Ce tercet emprunté au passage
  • 22379 : Tout mon harnois tel com le port,
  • 22382: Se je l'en puis tant apreuchier,
  • devrait être placé le second .
  • 1 1 . Une syllabe de trop : supprimer ne ?
  • CCXXIX
  • 22383 et suiv. : Lors ai tant fet et tant ené
  • 5. Mt. rlique: corr. apressando?
  • 7. quel. Corr. quelle.
  • CCXXX
  • Suite jusqu'à:
  • 22530 : En fiz eslargir et estendre.
  • .5. bordon. Corr. bordone.
  • CCXXX 1
  • 22543 : Quant en si haut degré me vi,
  • — 181 —
  • 22561 : Qui tant en moi gasta de peine,
  • 7. Il manque une syllabe: cori', loro.
  • 8. non guardar ma/ guado. Ci>it. non guardami' a guado ? —
  • Pour le sens, cf. Tesoretto, XXI, 241, où le mauvais
  • joueur
  • Sovente pigne il dado
  • E non riguard' a guado ;
  • et Dante, Paradis, VII, 90 :
  • Senza passar per un di questi guadi,
  • c'est-à-dire mezzi.
  • 9-10. Le texte de Méon omet ces deus bienfaiteurs dans l'énu-
  • mération que fait l'Amant. Les mts. 438 et 246 sont
  • d'accord avec l'imitation italienne, et donnent après le vers
  • 22554 ce Qui m'orent aidé mielz que nus » les deux vers
  • suivants :
  • A Bel-Acuel et à Ami
  • Qui m'ont esté si bon ami.
  • 10. Diérèse dans grazie?
  • 11. Ragione. Corr, Ragion.
  • 12. gioie. Corr. gioì'.
  • CCXXII
  • 22562 : Maigre Richesce la vileine
  • 22574 : Moult en a or fet bone garde.
  • 3. camino. Corr. camin.
  • — -'-^'^»9oecv<"^—
  • ERRATA
  • Page 4, VI. LA SCHIFO Lisez: LO SCHIFO.
  • V. 7, chu — chu'.
  • VII, V. 8, chu — chu.
  • — 5, VIII, V. 4, figure corn' on — figure, corn' on.
  • — — IX, V. 7, a' — a .
  • — Il, XX, V. 12, dele — de le.
  • au lieu de XX au second sonnet. — XXI ,
  • XXI, V. 8, fù — fu.
  • — — — V. 9, delà — de la.
  • — 13, XXV, V. 13, aie — aie.
  • — 14, XXVI, V. 13, sii — sì '1.
  • — 27, LU, V. 1, guardia — guarda,
  • — 33, LXIV, V. 10, Chella — Ch'ella.
  • LXV, V. 13, chu — chu'.
  • — 34, LXVI, V. 4, chu — chu' .
  • — 37, LXXIII, V. 13, guardi — guardi'.
  • — 38, LXXIV, V. 4, guia. — giva.
  • — 40, LXXVIII, V. 1, tutto lo — tutto "1.
  • LXIX — LXXIX.
  • — 41, LXXXI, V. 11, in n — inn.
  • — 44, LXXXVI, V. 4, del' oltragio. . — de l'oltragio.
  • — 46, XGI, V. 11, insignirei — infignirei.
  • — V. 12, po' — però .
  • — 48, XCIV, V. 13, Che — Che.
  • XCV, V. 2, sante — Sante,
  • — V. 11, monde — mondo.
  • — 53, CV, V. 5, altru — altru'.
  • — 54, evi, V. 11, dal un — da l'un.
  • — 56, ex, V. 3. altru — altru'.
  • — 58, CXV, V. 2, a — à.
  • — V. 10, a. — a'.
  • — 184 —
  • Page 59, CXVII, v. 4, colu Lisez : colu' .
  • — V. 12, con — c' on.
  • — 73, CXLIV, V. 3, SI — Si.
  • — 78, CLV, V. 2, ligire — ligire.
  • — 82, GLXII, V. 6, so — so'.
  • — 92, CLXXXIII. V. 10. ciòvi — ciò vi.
  • — 103, CCV, V. 9, Sì eh T — Sì ch'i'.
  • — 122, 1. 15, reproduits — reproduit.
  • — — 1. 25, de Chaucer — attribuée à Ghaucer.
  • — ^ï'N/ftSÇ'ec^ys^. —
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